Jyoti Basu est né le 8 juillet 1914 à Kolkata (Calcutta) dans le Bengale britannique. Son père Nishikanta Basu et sa mère Hemlata Devi vivaient à Kolkata mais sont originaires du village de Bardi à Dhaka (actuellement au Bangladesh). Nishikanta Basu était un éminent médecin homéopathe. Jyoti Basu a passé son enfance à Kolkata, principalement dans leur maison à Hindusthan Park dans le sud de Kolkata, où il a également vécu la majeure partie de sa vie.

Jyoti Basu a obtenu son baccalauréat (Senior Cambridge and Intermediate) à l'école St Xaviers et a ensuite été admis au Presidency College en anglais. Bien qu'il ne soit pas d'une famille politique active, le père de Basu soutenait la lutte nationale pour l'indépendance. À l'école, Basu s'est inspiré de la rébellion armée de Chittagong dirigée par Surya Sen en 1930.

En 1935, Basu est allé en Angleterre pour étudier le droit. Dans une situation internationale instable, pendant son cursus universitaires, ses pensées politiques ont été façonnées dans les débats idéologiques contre le fascisme. Basu est devenu un membre actif de la Ligue indienne, un groupe d'étudiants indiens, dirigé par V.K Krishna Menon. Entre autres, Bhupesh Gupta et Snehangshukanta Acharya étaient ses amis. Jyoti Basu est progressivement entré en contact avec les dirigeants du Parti communiste de Grande-Bretagne. Il a commencé à participer aux cercles d'études marxistes et a rejoint les activités des groupes communistes à Londres, Oxford et Cambridge. Il est entré en contact étroit avec Harry Pollit, Rajni Palme Dutt, Ben Bradley et d'autres dirigeants du CPGB. Ils ont eu un grand rôle dans l'élaboration des idées et de la vie du jeune Basu. Jyoti Basu est devenu le premier secrétaire de la London Majlis, une association d'Indiens. Il rencontre Jawharlal Nehru à Londres. Basu décide qu'il rejoindrait le Parti communiste à son retour en Inde.

Basu rentre en Inde en 1940 et contacte les dirigeants du Parti. Bien qu'il se soit inscrit comme avocat à la Haute Cour de Calcutta, il n'a jamais pratiqué simplement parce qu'il était déterminé à devenir un permanent du Parti.

Basu est devenu le Secrétaire des Amis de l'Union soviétique et de l'Association des écrivains antifascistes de Calcutta. En tant que membre du Parti, la tâche initiale de Basu était de maintenir la liaison avec les chefs clandestins du Parti. On lui a confié des responsabilités sur le front syndical à partir de 1944. Cette année-là, le Syndicat des travailleurs des chemins de fer du Bengale-Assam a été formé et Basu est devenu son premier secrétaire. Basu a été élu à l'Assemblée provinciale du Bengale en 1946 dans la circonscription des cheminots. Ratanlal Bramhan et Rupnarayan Roy étaient les deux autres communistes élus. À partir de ce jour, Basu est devenu l'un des législateurs les plus populaires et les plus influents des décennies à venir. Il a montré comment les communistes peuvent utiliser les institutions législatives pour renforcer les luttes.

Basu joue un rôle très actif dans les jours troublés de 1946-47 lorsque le Bengale a été témoin du mouvement Tebhaga, des grèves des travailleurs et même des émeutes communautaires. Partout, les personnes en difficulté ont eu Basu à leurs côtés.

Jyoti Basu est alors Secrétaire du Comité provincial du Bengale occidental du Parti de 1953 à janvier 1961. Il est élu au Comité central du Parti en 1951. Il est membre du Bureau politique à partir de 1964. Il sera élu invité spécial du PB lors du 19e Congrès du CPI(M) en 2008.

Après l'indépendance du pays, il est élu à l'Assemblée de Baranagar en 1952. Il est élu à l'Assemblée législative du Bengale occidental en 1952, 1957, 1962, 1967, 1969, 1971, 1977, 1982, 1987, 1991 et 1996. Bien que membre élu, Basu a été arrêté à plusieurs reprises au cours des années 50 et 60 et pendant certaines périodes, il vit dans la clandestinité pour échapper aux arrestations de la police.

En 1962, Jyoti Basu était l'un des 32 membres du Conseil national qui ont quitté le CPI. Lorsque le CPI (M) a été formé en 1964 à la suite de la lutte idéologique au sein du mouvement communiste, Basu est devenu membre du Bureau politique. Il était en fait le dernier membre survivant des «Navaratnas», les neuf membres du premier Bureau politique.

Pendant le conflit frontalier entre l'Inde et la Chine, Basu, ainsi que d'autres dirigeants du Parti, ont été accusés d'être des «agents de la Chine» et ont fait face à des attaques des partis de la classe dirigeante et des médias anticommunistes.

En 1967, Basu devient le vice-ministre en chef du premier ministère du Front uni et de nouveau en 1969. Ces deux gouvernements ont fortement stimulé le déclenchement de la lutte de masse et de classe au Bengale occidental. Jyoti Basu a joué un rôle important dans l'entrelacement de la lutte et la gestion du gouvernement. En 1970, il a échappé de peu à une tentative d'assassinat à la gare de Patna par les Anandmargis. En 1971, la voiture et la réunion publique de Basu ont été attaquées par des activistes de l'Indian Congress au moins deux fois. Bien que le CPI(M) soit devenu le plus grand parti aux élections législatives de 1971, le Parti s'est vu refuser la possibilité de former un ministère et la règle des présidents a été imposée au Bengale occidental. Les élections de 1972 ont été truquées et Jyoti Basu a été contraint de boycotter les élections. Basu a déclaré que la nouvelle assemblée élue est une «assemblée des fraudeurs» et CPI(M) a boycotté l'assemblée pour les cinq prochaines années. Le Bengale occidental a fait face à une répression sévère et à la terreur pendant le régime semi-fasciste de l'Indian Congress durant cette période. Le CPI (M) et les forces de gauche ont courageusement combattu l'assaut et Basu a été l'une des figures de proue de cette résistance héroïque du peuple.

En 1977, le gouvernement du Front de gauche a été formé comme produit des luttes démocratiques et de masse et Basu est devenu le ministre en chef. Il avait alors 63 ans. Une nouvelle ère vigoureuse de sa vie a commencé. La toute première annonce faite par Basu après sa prestation de serment était que le gouvernement ne serait pas dirigé depuis le seul bâtiment du gouvernement. Le peuple en feraient partie.

Sous la direction de Basu, le gouvernement du Left Front a pris des mesures de grande envergure. Les réformes agraires, la décentralisation par les panchayats, la garantie des droits syndicaux des travailleurs-travailleuses, le soulagement généralisé des différentes couches de la société, la diffusion de l'éducation ont marqué un changement radical dans la gouvernance du pays. Sous le gouvernement du LF, le Bengale occidental a connu d'excellents progrès dans l'agriculture et, plus tard, c'est sous sa direction que le gouvernement de l'État a pris une initiative sérieuse d'industrialisation de l'État. En poste de façon continue pendant 24 ans, Basu était le ministre en chef le plus ancien du pays.

L'une des principales contributions de Basu en tant que ministre en chef a été de soulever la question des relations entre le gouvernement fédéral et celui de l'État. D'une part, Basu a mené la lutte contre la discrimination à l'encontre du Bengale occidental et a construit avec succès la Haldia Petro Chemicals, la centrale thermique de Bakreswar, etc.

Jyoti Basu a joué un rôle important dans la politique nationale et son intervention dans des moments importants s'est révélée cruciale. Basu a joué un rôle de premier plan dans la mobilisation des forces d'opposition laïques anti-Congrès d'Indira Gandhi, Rajiv Gandhi et Narasimha Rao. Il a également joué un rôle important dans la mobilisation des forces laïques contre le BJP et le communalisme. En 1996, son nom a été proposé par les alliés laïques pour le poste de Premier ministre de l'Inde. Mais le Comité central du CPI(M) a décidé de soutenir le gouvernement de l'extérieur.

Jyoti Basu était l'un des principaux militants du Parti au niveau national. Il s'est rendu à plusieurs reprises dans tous les États et régions pour prendre la parole lors de réunions publiques et de rassemblements. Il était particulièrement intéressé par les sessions ouvertes des congrès de la CITU (syndicat ouvrier affilié au CPI(M) et à la FSM). Basu a toujours été associé au mouvement syndical et s'est fait le champion de la cause de la classe ouvrière. Il était vice-président de la CITU depuis sa création en 1970.

En novembre 2000, Basu a volontairement pris sa retraite du ministère en chef mais il a continué à diriger le Parti au Bengale occidental. Malgré sa mauvaise santé, Basu a également participé aux réunions du Parti et à la campagne électorale en 2006.

Il décède le 17 janvier 2010 à Kolkata des suites d'une pneumonie et de défaillances d'organes.

Sa mort sera suivie d'un deuil public d'une ampleur sans précédent. Drapé dans le drapeau national, le corps de Basu est escorté dans les rues de Kolkata. Un jour de deuil national a été décrété en Inde.

Basu s'était engagé à faire don de son corps et de ses yeux pour des recherches médicales. Ses yeux ont été donnés à la Fondation Susrut Eye et son corps a été remis à l' hôpital SSKM de Kolkata.