L’Agence de développement du Val-de-Marne (ADVM), qui a soufflé ses quatre bougies le 19octobre, apparaît comme l’un des atouts majeurs du Parti communiste pour garder ce département, l’un des deux derniers qu’il préside en Ile-de-France. « Le renforcement économique du département participe à la compétitivité et à l’attractivité de la métropole [Paris] », pouvait-on lire dans le « plan stratégique 2004-2009 », lors de la création de l’agence. Un pragmatisme inattendu, de la part du PCF, mais qui a fait des merveilles. L’ADVM a contribué à remodeler l’image d’un département longtemps peu attractif aux yeux de beaucoup d’entrepreneurs.

Le Val-de-Marne est ainsi passé de la 7e place en 2005 à la 4e aujourd’hui, selon l’étude Ipsos qui mesure, chaque année, la notoriété du département auprès de 200 grandes entreprises situées en dehors de son territoire. Au cours de ces années, l’ADVM aura accompagné 98entreprises dans leurs projets, transformant du même coup le tissu économique local, caractérisé jusqu’ici par une grande quantité de PME, et qui accueille de plus en plus de grandes entreprises (Fnac, Orange,Leclerc, LU, Pernod…).

La création tardive d’une agence de développement au sein du département lui a permis de bénéficier de l’expérience des autres et d’éviter leurs erreurs. Ainsi la gouvernance de l’ADVM est calquée sur le modèle de celle d’une entreprise, avec 14 patrons de sociétés privées sur les 21 membres du conseil d’orientation et de surveillance.

Un autre signe du pragmatisme du conseil général sous présidence communiste. « Le public privé est à la mode mais là c’est dans les faits, explique, sans états d’âme, le directeur général de l’agence, Joël Gayssot. On va plus vite, on obtient davantage de résultats et ils sont meilleurs. Nous sommes l’agence, en France, qui a fait le pari de la proximité maximale avec les entreprises. » L’ADVM sera au Simi, le salon de l’immobilier d’entreprise, fin novembre au Palais des Congrès de Paris, avec les collectivités locales et les sociétés du département sous sa bannière. « Le Val-de-Marne a aujourd’hui des produits immobiliers de qualité, une meilleure image, et surtout le foncier le moins cher de la petite couronne, explique son directeur.

Mais là où nous voulons faire la différence c’est avec les services que nous offrons. » L’agence participe ainsi au montage de crèches inter entreprises, réalise des études d’impact, travaille sur l’offre en matière de transports. Elle a établi avec les territoires qui le souhaitent des « contrats de développement » pour formaliser son soutien.

Grâce à son agence, le Val-de-Marne a obtenu le projet-pilote de navette fluviale, qui reliera Paris-Austerlitz à Ivry-Port à partir de la mi-2008, pour un essai de deux ans. Ses utilisateurs l’emprunteront avec des tickets RATP ou la carte Orange. Un autre site, dans les Hauts-de-Seine, était en concurrence, mais l’activisme de l’agence du 94, qui a notamment invité cent patrons à effectuer le trajet en bateau, a fait la différence.

Matin Plus du 23 octobre 2007