La police d'Haïfa a fermé lundi le siège du Parti Communiste d'Israël (MKI) situé dans le quartier de Wadi Nesnas, car une projection du film "Jenin Jenin 2" y était prévue (documentaire palestinien). Le motif : "susceptible de conduire à une violation de l'ordre et de la paix publique".

"Jenin Jenin 2", un documentaire du réalisateur et acteur Muhammad Bakri, est la suite de son film "Jenin Jenin" de 2002, qui traite de l'invasion par l'armée israélienne du camp de réfugiés de la ville. En 2022, le tribunal a interdit la projection et la distribution du documentaire en Israël et a ordonné la confiscation de ses copies.

L'annulation de l'événement a été précédée par une campagne d'intimidation menée par des éléments d'extrême droite, qui ont tenté d'annuler la projection du film et ont appelé à une manifestation devant le siège du parti. La veille, la Secrétaire du district d'Haïfa, la députée Rim Hazan, a dû s'expliquer devant la police.

Une manifestation s'est tenue après la fermeture du siège du parti communiste. Les manifestants brandissaient des pancartes contre la guerre, le fascisme et la répression policière. Parmi les manifestants figurait le président du Hadash, Issam Makhol, et les membres de la Knesset Ayman Odeh et Aida Toma-Soliman.

Le MKI dénonce "la fermeture du siège du Parti en raison de la volonté de la police d'empêcher la projection du nouveau film de Muhammad Bakri, prévu comme une protestation contre la guerre à Gaza. Le MKI et le Hadash condamnent et rejettent cette mesure policière, qui témoigne de la profondeur de la détérioration fasciste dans le pays – dirigée en premier lieu contre ceux qui s'opposent à la guerre et à la politique du gouvernement". En outre, le MKI et le Hadash soulignent que nos actions anti-guerres se poursuivront jusqu'à la fin de la guerre criminelle à Gaza."

Le Hadash "considère cette situation comme une tentative fasciste visant à instiller la peur. Il s'agit d'une attaque contre ce qui reste des libertés démocratiques en Israël, notamment la liberté d'association et d'activité politique. Cette mesure dangereuse fait suite à une série de descentes de police dans nos sections et à une vague d'arrestations de membres de la direction du Hadash et de l'Alliance de la jeunesse communiste".

Le Hadash entend poursuivre son "chemin politique en nous opposant à la guerre et à la politique du gouvernement. Nous appelons toutes les forces démocratiques en Israël à s'opposer à ces méthodes fascistes, qui finiront par être utilisées contre tous les détracteurs du gouvernement".

Le député du Hadash, Ofer Cassif, dénonce la "censure et la persécution politique, les menaces et les tentatives de faire taire la voix de la vérité. Nous nous opposerons de toutes nos forces aux crimes du gouvernement. Réveillez-vous et résistez, car vous êtes les prochains sur la liste !"

Solidarité totale avec les camarades du Parti Communiste d'Israël et du Hadash !