Dimanche 1er novembre avaient lieu des élections législatives cruciales en Turquie. Dans un contexte de reprise des frappes de l’armée dans le sud-est du pays, le Kurdistan, de ralentissement de l’économie, de tensions sociales, économiques et ethniques dans le pays, Erdogan, bien aidé par des fraudes massives, a réussi un de ses paris.

Il a réussi à terroriser la population, à faire monter le nationalisme à son paroxysme, en un mot à faire triompher la stratégie du chaos et son corollaire de violences et de privations de droit.

Mais son second pari, lui, a échoué. La surprise à gauche du dernier scrutin, le HDP, se maintient au Parlement et continuera, avec d’autres forces dans et en dehors du parlement, d’empêcher le Président actuel de siéger sans partage. Aussi, l’AKP n’atteint pas le seuil de députés nécessaire pour pouvoir réformer la constitution et éviter de passer par un référendum.

Dans un pays riche où les inégalités sont immenses, dans un pays où la jeunesse se mobilise face à une police violente, où les ouvriers travaillent dans des conditions dignes du début du 19e siècle, où la laïcité est chaque jour plus attaquée, notre solidarité sera essentielle et déterminante !
Dans un pays où les minorités religieuses ou ethniques, au premier rang desquels les Kurdes, subissent toujours des brimades, notre solidarité est nécessaire et naturelle.

La France doit cesser son soutien à la politique d’Erdogan, d’échanger 3 milliards d’euros contre la rétention de migrants sur son sol, d’encourager les entreprises françaises à bénéficier de conditions d’emploi et de salaires négligeables, de maintenir des accords de coopération policière et militaire avec un pays qui s’enfonce toujours plus dans l’autoritarisme, demander la sortie du PKK de la liste des organisations terroristes de l’UE afin de créer les conditions d’un véritable dialogue et d’un processus de paix efficace.