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Socialisme et communisme en Amérique Latine

PENDANT l’étape insurrectionnelle, trois forces politiques se distinguèrent pour leurs positions de principe face à la tyrannie de Fulgencio Batista : le Mouvement 26 Juillet, le Directoire révolutionnaire, et le Parti socialiste populaire


La genèse du Parti Communiste de Cuba
Ces organisations, de composition hétérogène, avaient des avis différents sur la tactique, les méthodes de lutte et autres. Cependant, elles poursuivaient toutes un objectif commun : renverser la tyrannie et mener une Révolution en profondeur dans le pays, ce qui leur permit d’entretenir une étroite collaboration d’aide mutuelle durant la guerre.

Le Mouvement 26 Juillet était doté d’un programme populaire avancé qui répondait aux espoirs des vastes couches de la population. On y vit graduellement affluer des ouvriers sans filiation politique ou qui avaient milité dans un quelconque parti de la petite bourgeoisie, des paysans, des professionnels, des intellectuels, des étudiants, ainsi que les éléments les plus progressistes et révolutionnaires de la petite bourgeoisie et des couches moyennes. Cette organisation fut la principale force reconnue par tous.
Le Directoire révolutionnaire (qui après l’attaque du Palais présidentiel ajouta à sa dénomination celle de « 13 mars ») représentait plus ou moins les mêmes secteurs que le Mouvement 26 Juillet, à la différence que la majorité de ses affiliés étaient des étudiants, cette formation ayant vu le jour dans les milieux universitaires. L’activité et le charisme de son leader et président de la Fédération des étudiants (FEU) José Antonio Echeverria, ainsi que l’impact provoqué par l’attaque du Palais présidentiel, menée par ses membres, avaient contribué à renforcer le prestige de cette organisation au sein du mouvement révolutionnaire à Cuba. L’ouverture d’un Front de guérilla dans le centre de l’île allait lui permettre de s’affirmer comme la deuxième force insurrectionnelle dans la lutte contre Batista.

Presque dès le début de la lutte, ces organisations établirent des liens au travers des contacts entre Fidel et José Antonio, qui en 1956 signèrent la Lettre de Mexixo (1), en vertu de laquelle furent coordonnées plusieurs actions pendant la lutte insurrectionnelle.

En 1958, ces deux organisations, entre autres, conclurent le Pacte de Caracas, et cette même année, le front guérillero du Directoire s’étant établi dans les montagnes de l’Escambray, ses forces furent reconnues comme partie intégrante de l’Armée rebelle et prirent part aux actions militaires menées par le commandant Ernesto Che Guevara dans la province de Las Villas (2).

Le Parti socialiste populaire représentait les intérêts des ouvriers, aussi bien de la ville que des campagnes, même s’il comptait aussi dans ses rangs un certain nombre de petits paysans. L’anticommunisme enragé de l’après-guerre scella son isolement, et ce parti dut entrer dans la clandestinité après le putsch de Batista, le 10 mars 1952.

Cette situation politique et son appréciation erronée de la stratégie insurrectionnelle du Mouvement 26 Juillet l’empêchèrent très tôt de comprendre que la lutte armée était la voie à suivre dans les conditions de Cuba. Cependant, le PSP accorda toujours son soutien aux jeunes qui se lancèrent dans l’attaque de la Caserne Moncada, puis aux membres de l’expédition du yacht Granma et aux combattants de l’Armée rebelle et de la clandestinité, ce qui lui permit de maintenir des contacts avec le Mouvement 26 Juillet en dépit de ses divergences quant à la tactique et aux méthodes de lutte.

Vers la fin 1957, lorsque le Mouvement 26 Juillet convoqua les organisations révolutionnaires ayant une influence au sein de la classe ouvrière à créer un front ouvrier national, le PSP appuya cette proposition et se joignit ensuite à la lutte insurrectionnelle. De nombreux militants du PSP grossirent les rangs des détachements rebelles, et ce parti créa même une petite cellule de guérilla dans le centre du pays.
Ces trois organisations furent les seules qui, en tant que telles, eurent une participation active et directe à la guerre de guérilla et à la lutte clandestine contre la tyrannie. Le reste des organisations et partis politiques appuyèrent la lutte à travers des contributions financières et des actions civiques, même si certains de leurs militants s’engagèrent à titre individuel dans la lutte.

Peu à peu, l’unité se forgeait entre le Mouvement 26 Juillet, le Directoire révolutionnaire 13 Mars, et le Parti socialiste populaire, et les conditions furent réunies pour lutter de concert en faveur de la réalisation des profondes transformations révolutionnaires dans la structure économique et sociale du pays.
Dans ce processus, il est important de relever le rôle joué par l’Armée rebelle en tant qu’élément unificateur. Et le fait que la politique d’unité et de rassemblement du Mouvement 26 Juillet contribua à unifier tous les partisans de la chute de la dictature, indépendamment de leur filiation politique.
Ceci contribua à créer un noyau solide de combattants révolutionnaires, dont la communauté d’intérêts assurait l’unité monolithique forgée dans la lutte. C’est pourquoi le Rapport central du 1er Congrès du Parti communiste cubain (PCC) considéra à juste titre l’Armée rebelle comme « l’âme de la Révolution » (3).
Ce rapprochement ne fut pas exempt de difficultés du fait de l’existence, aussi bien au sein du Mouvement 26 Juillet que du Directoire, d’une aile de droite qui s’opposait à toute collaboration avec les communistes, alimentait la méfiance entre les organisations et encourageait des tendances sectaires.

Le triomphe de la Révolution et son ultérieure radicalisation contribua à la consolidation du rôle de ces trois organisations d’avant-garde.

Parallèlement au dépérissement des partis politiques bourgeois, le Mouvement 26 Juillet et le Directoire révolutionnaires 13 Mars fut déserté par ses membres de droite, si bien que ces organisations s’en retrouvèrent renforcées, de même que leur prestige, ce qui les rapprocha encore plus de leurs bases populaires.

Les relations entre le PSP et le Mouvement 26 Juillet se consolidèrent rapidement, car la direction de cette dernière formation politique était constituée par l’aile de gauche majoritaire à orientation clairement marxiste-léniniste.

Très tôt, dès 1959, furent organisées des réunions régulières entre les principaux dirigeants de ces deux organisations, auxquelles se joignit le Directoire, et c’est ainsi que surgit une direction de facto.
Cette relation fut si étroite que le secrétaire général du PSP, Blas Roca, alla même jusqu’à proposer à Fidel d’assumer la direction du parti qui, lors de sa 8e Assemblée nationale, en août 1960, reconnut comme principal dirigeant le commandant en chef Fidel Castro Ruz, et proclama sa totale adhésion à la ligne unitaire prônée par celui-ci.

LES GRAVES ERREURS DU SECTARISME

La lutte politique et idéologique acharnée des premières années obligea à approfondir le travail auprès des masses, dont la cohésion était vitale pour la Révolution.

En conséquence, l’activité politique des forces révolutionnaires s’intensifia. Par exemple, le Mouvement 26 Juillet organisait des activités d’orientation et d’information politique, des cours de premiers secours dans les quartiers, de même que les autres organisations.

Les différentes organisations juvéniles et féminines fusionnèrent en 1960 avec la création de l’Association des Jeunes rebelles et la Fédération des femmes cubaines, respectivement, qui développèrent le travail politique dans leur secteur respectif.

À cette époque furent créés également les Comités de défense de la Révolution, qui joueront un rôle fondamental dans le travail d’explication, de mobilisation et de cohésion du peuple.
Cette année-là, furent nationalisés les consortiums yankees, les grandes entreprises et les banques. On passait ainsi à l’étape socialiste, pendant laquelle la Révolution allait s’orienter vers l’élimination de la propriété privée des principaux moyens de production.

Cette étape décisive marquait clairement le chemin choisi par la Révolution, qui le 16 avril 1961, proclama définitivement son caractère socialiste face à une multitude de fusils brandis par les masses disposées à la défendre.

Cet événement fut le départ d’une nouvelle phase dans la lutte pour l’unité. Le Mouvement 26 juillet, le Directoire révolutionnaire 13 mars et le Parti socialiste populaire, comprirent qu’il était nécessaire de passer de la coordination à la fusion des forces, où devaient disparaître les anciennes divisions. En juin 1961, leurs respectives directions décidèrent de dissoudre leur organisation respective et de créer les Organisations révolutionnaires intégrales (ORI).

Pendant la création des organismes territoriaux des ORI, vers la fin 1961 et au début de 1962, de graves erreurs de sectarisme allaient se commettre.

Certains cadres issus du Parti socialiste populaire qui occupaient de hautes fonctions dans les ORI, encouragèrent la tendance à se méfier de quiconque ne venait pas des rangs du PSP, allant même jusqu’à leur interdire l’accès à des postes administratifs ou à des organisations de masse, ce qui limitait la participation aux tâches de la Révolution, non seulement à des membres du Mouvement 26 juillet et du Directoire, mais aussi à tout révolutionnaire qui, pour une raison quelconque, n’avait appartenu à aucune de ces organisations.

La critique opportune de Fidel mit fin à ces erreurs et, pour les dépasser, furent établis des mécanismes permettant une pratique novatrice dans la formation des partis politiques.

Le PURSC : GENÈSE DU NOUVEAU PARTI

Le nouveau parti, dénommé Parti uni de la Révolution socialiste de Cuba (PURSC), institua trois principes d’admission : le volontariat, l’opinion des masses et la sélection. Aucun militantisme antérieur n’était exigé, ni n’importait l’organisation politique d’origine. Seuls en étaient écartées les personnes qui avaient eu des liens avec la tyrannie sous quelque forme que ce soit ou qui avaient voté aux élections de 1958 que le mouvement révolutionnaire avait boycottées.

Les conditions d’admission étaient déterminées par le présent : attitude conséquente avec la ligne politique de la Révolution, être reconnu comme travailleur exemplaire par les masses en assemblées convoquées à cet effet, accepter de se soumettre à ce processus pour intégrer le parti, et respecter les engagements que cette décision impliquait. Pour conclure, une commission évaluait les qualités de la personne proposée et décidait si elle pouvait appartenir au PURSC.

Une méthode d’admission au Parti sans précédent : pour la première fois, on exigeait l’opinion favorable des masses pour l’intégration dans ses rangs, ce qui garantissait à l’organisation de jouir d’un prestige élevé parmi elles ; cela rendait difficile l’adhésion d’opportunistes et d’arrivistes, et empêchait la sélection par décision unilatérale des organismes dirigeants, ce qui aurait pu favoriser le sectarisme, le copinage et autres pratiques négatives.

Le processus de construction du PURSC, étendu à tout le pays entre les années 1962 et 1965, débuta dans les Forces armées révolutionnaires, le 2 décembre 1963. Même s’il dut ajuster ses caractéristiques au principe de commandement de cette institution, il conserva cependant comme élément recteur l’opinion des masses. Vers le milieu de l’année 1965, la construction du PURSC était achevée pour l’essentiel, et possédait même ses organismes territoriaux de direction.

Le 30 septembre et le 1er octobre 1965, la direction du Parti procéda à des réunions élargies où s’adoptèrent des décisions importantes, notamment la constitution du Comité central qui réalisa sa première réunion le jour suivant.

Le 3 octobre, lors d’une réunion avec les dirigeants des comités provinciaux, régionaux et de sections du Parti et les secrétaires des cellules dans tout le pays, fut présentée la nouvelle direction du Parti, composée du Comité central et de son Bureau politique.

En outre, à cette occasion, les présents approuvèrent à l’unanimité la décision de changer le nom de l’organisation en Parti communiste de Cuba, afin d’exprimer non ce que nous étions auparavant, mais ce que nous sommes, et serons pour toujours : communistes.

NOTRE CREUSET : L’UNITÉ

Entre 1965 et 1970, le Parti se consacra intensément au développement économique et social du pays, mais il assuma également des fonctions administratives qui revenaient à l’État, ce qui entrava son rôle dirigeant dans la société.

De 1971 à 1975, un certains nombres de mesures politiques et d’organisation permirent au PCC d’occuper la place qui lui revenait au sein du système politique.

Le 1er Congrès du PCC, qui s’est tenu du 17 au 22 décembre 1975, donna lieu à l’institutionnalisation du Parti communiste de Cuba. On y approuva les documents qui régissaient sa vie interne (Statuts), et orientait l’activité du Parti sur tous les plans de la vie sociale (Plate-forme de programme, Théories et Résolutions). De plus, le Congrès réaffirma la ligne des masses et la sélection comme les éléments recteurs dans la croissance du Parti.

La façon dont le Parti s’était formé, rendit nécessaire de décider de la date qui serait choisie comme celle de sa fondation. L’importance historique de ce moment où le caractère socialiste de la Révolution devint évident, à partir duquel la majorité du peuple, dirigée par son avant-garde, fut prête à donner la vie pour le socialisme, conduisit au choix du 16 avril 1961 comme date de création du Parti communiste de Cuba.
Chaque congrès du Parti qui s’est tenu jusqu’à ce jour a analysé les éléments les plus importants, en fonction de la situation nationale et internationale : le deuxième (1980) insista sur l’analyse des tâches de défense du pays, le troisième (célébré en deux sessions différées, en 1986), sur le processus de rectification des erreurs et l’analyse et l’approbation du Programme du PCC ; le quatrième (1991) sur la manière de faire face à la « période spéciale » : et le cinquième (1997) appela à renforcer l’unité du peuple pour affronter sans hésitation le féroce renforcement de la guerre économique, la subversion idéologique, et les pressions et menaces de tout type de la part des impérialistes yanquis.

Pour conclure, la création du Parti communiste de Cuba a été conditionnée par les propres tâches du processus révolutionnaire. Il a vu le jour :

– Pour garantir l’unité du peuple autour d’une organisation politique représentant les intérêts les plus importants du pays, lui permettant de préserver l’existence de la nation et la continuité et les progrès de la Révolution.
–Sur la base d’une plate-forme idéologique révolutionnaire et socialiste, forgée dans le propre processus révolutionnaire, et qui comprend non seulement les membres des trois organisations d’avant-garde, mais aussi la majorité du peuple qui, éduqué par la direction révolutionnaire, et en particulier par Fidel qui a défendu la Révolution et le socialisme, au péril de sa vie, dès les premiers instants.
– En étroite relation avec les masses, du fait de la méthode employée pour la construction du Parti et pour l’admission dans ses rangs, ainsi que pour les différences organisations qui regroupent tous les secteurs de la population et leur permet de participer activement aux tâches de la Révolution, principalement à sa défense.
– Basé sur des conceptions claires de la fonction du Parti dans le système politique du socialisme, ce qui a permis de rectifier les déviations commises et de garantir que le PCC, sans cesser d’orienter, de contrôler et de diriger le développement politique économique et social du pays, conserve comme tâche essentielle le travail idéologique auprès des masses.
– Avec une direction prestigieuse qui poursuit une lutte constante contre la complaisance, la corruption et le bureaucratisme.
–Avec un style critique et autocritique dans l’analyse de son activité pratique, ce qui lui a permis de faire face aux erreurs et de prendre les mesures nécessaires pour les résoudre.

Le Parti communiste de Cuba est né du creuset de l’unité révolutionnaire qui s’est forgée dans la lutte, a matérialisé la pensée de José Marti de créer un parti pour fonder une République « avec tous et pour le bien de tous » (4), où la loi première serait « le culte des Cubains pour la dignité pleine de l’Homme ». (5)
C’est ainsi que, « […] le Mouvement 26 juillet a cessé d’exister, le Parti socialiste populaire a cessé d’exister, le Directoire révolutionnaire 13 mars a cessé d’exister, pour qu’ensemble ils construisent, sous ces drapeaux révolutionnaires, les bases de notre grand Parti communiste d’aujourd’hui. Un Parti, et non pas trois ou quatre. Un Parti avec la seule idéologie véritable et scientifique. Un Parti semblable au Parti de l’Indépendance de José Marti. (6).

(Tiré de Pourquoi un seul Parti ?, éditions Verde Olivo)

(1) En août 1956, José Antonio rencontra Fidel et d’autres leaders du 26 juillet au Mexique. Le 31 de ce mois, ils signèrent ladite Lettre de Mexico, dans laquelle les deux organisations s’engageaient à « unir solidement leurs efforts dans le but de renverser la tyrannie et de mener à bien la Révolution cubaine ». En octobre, les deux leaders se rencontrèrent une nouvelle fois pour préciser les détails de l’action révolutionnaire.
(2) Ce processus ne fut pas exempt de difficultés, car certains membres du front rejetèrent la politique d’union prônée par le Che dans la province.
(3) Premier Congrès du Parti communiste de Cuba, Rapport central, Département d’orientation révolutionnaire CC-PCC, La Havane, 1975, p. 178
(4) José Marti : « Resoluciones ». Obras Escogidas. Editions Ciencias Sociales, La Havane, 1992, t. III, p. 23.
(5) José Marti : « Con todos, y para el bien de todos ». Obras Escogidas. Editions Ciencias Sociales, La Havane, 1992, t. III, p. 9.
(6) Fidel Castro: Discurso pour la veillée solemnelle du 50e anniversaire de la fondation du premier parti marxista-léniniste del primer partido marxista-leninista, le 22 août 1975. Editions OR, trimestre juillet, août-septembre. Edition Politica, La Havane, 1975, p. 79. •

Nicolas Maury
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