Il y a peu de communistes (in)soumis engagés dans ce nouveau parti politique. Le peu qui l'ont fait se retrouvent mis au ban.

Ainsi comme l'indique un article de la Voix du Nord - Valenciennois : Patrick Kolebacki n’est plus le candidat de La France insoumise, qui aura le sien

La rivalité exacerbée entre La France insoumise – le mouvement de Jean-Luc Mélenchon – et le Parti communiste pour la désignation de la suppléante de Patrick Kolebacki, investi par les deux dans la 21e circonscription, vient de prendre une autre tournure, au point d’atteindre désormais le titulaire.

Rappel de l’épisode précédent : sous la pression de son parti d’origine, le conseiller municipal de Quiévrechain a finalement choisi cette semaine comme suppléante Carole Moreira, candidate (non cartée) imposée par le PCF, aux dépens d’Ophélie Tricot, celle de La France insoumise. La réaction du mouvement de Jean-Luc Mélenchon, qui réunissait une partie de ses candidats investis dans le Nord ce samedi à Douai, n’a pas tardé. Évoquant « des manœuvres de la direction locale du Parti communiste », il a pris acte de la situation et annoncé que Patrick Kolebacki ne sera pas son candidat.

Julien Poix : « Il a déchiré le contrat »

Dans leur communiqué, les Insoumis parlent de la « défection » de Patrick Kolebacki. « Oui, c’est une défection, complète Julien Poix, référent pour l’arrondissement et candidat dans la 19e circonscription. Il avait signé la charte des Insoumis, impliquant le respect du processus électoral, et il a joué le jeu jusqu’à cette semaine. Mais à partir du moment où le Parti communiste a imposé sa propre suppléante sans discussion préalable, Patrick Kolebacki a déchiré le contrat. »

Ce dernier n’a pas la même vision : « J’avais fait la démarche à titre individuel vers La France insoumise et ça ne gênait pas le Parti. Dans un esprit d’ouverture et de rassemblement, je mettais ma candidature à la disposition des deux, avec la partielle de 2014 comme point d’appui. Je voulais l’union, mais les deux ont une démarche différente... et je suis au milieu. Je le regrette. Ça ne m’empêchera pas de voter Mélenchon à la présidentielle... et de continuer à rassembler tous ceux qui se reconnaissent dans ma démarche. »

La France insoumise va provoquer une réunion de circonscription et lancer un nouvel appel à candidature(s) pour compléter le binôme dans lequel on trouvera la jeune Ophélie Tricot, déjà investie. « La France insoumise fonctionne finalement comme un appareil », constate Patrick Kolebacki, ajoutant : « Le rassemblement tout le monde en parle, mais ce n’est pas si simple. » Oh que non !

D'autres situation du même genre ont été détecté, notamment dans la circonscription de Corbeil-Essonnes et d’Évry

Alors que les groupes locaux de la FI avaient voté pour les candidatures PCF, le "national" a décidé unilatéralement de désigner d'autres binômes : "Les groupes locaux de Corbeil-Essonnes et d’Évry de France Insoumise, qui font part de leur « déception » et affirment qu’ils ne se « reconnaîtront jamais dans ces deux candidats désignés par le haut »". Dans le Parisien

Si le Parti communiste français (PCF) invite à voter Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle, son mouvement France Insoumise ne rend pas toujours la pareille aux candidats investis par le PCF pour les législatives. La preuve sur la 1re circonscription de l’Essonne (Evry - Corbeil-Essonnes), où les mélenchonistes ont choisi de soutenir Farida Amrani et Ulysse Rabaté, candidats sans étiquette qui se présentent face à Michel Nouaille et Mina Fayed, officiellement investis par le PCF.

Évidemment, cette décision a surpris les communistes. « Le groupe local de France insoumise nous avait auditionnés alors qu’Ulysse Rabaté et Mina Fayed avaient refusé de l’être, s’étonne Michel Nouaille. Ils demandaient que nous soyons investis. Mais la décision a été prise de Paris. » Ce que confirment les groupes locaux de Corbeil-Essonnes et d’Évry de France Insoumise, qui font part de leur « déception » et affirment qu’ils ne se « reconnaîtront jamais dans ces deux candidats désignés par le haut ».

« Tourner la page de Manuel Valls dans la circonscription »

« C’est un élan décisif pour notre campagne, estiment pour leur part Farida Amrani et Ulysse Rabaté. Ce soutien, dans le cadre d’un mouvement citoyen qui dépasse les frontières et étiquettes traditionnelles, crée les conditions d’un rassemblement pour tourner la page de Manuel Valls dans la circonscription. » Une page qui ne pourra se tourner que si les candidats de la gauche de la gauche parviennent à se rapprocher, condition sine qua non pour avoir une chance de battre député sortant Manuel Valls (PS). « Au regard des enjeux, il faut se rassembler », reconnaît Michel Nouaille. Mais ce dernier explique aussi vouloir poursuivre sa campagne. « Il faut qu’on discute, confirme Ulysse Rabaté. On a bon espoir que cela se fasse dans les semaines à venir. »

Et enfin d'en d'autres circonscriptions, les communistes, même (in)soumis se voient recalés par la direction nationale de la France insoumise.