Des milliers de communistes russes sont mis à exiger la démission de la direction du Parti communiste (KPRF) et un changement de la stratégie du parti lors d'un congrès à Moscou ce 8 décembre. Ils seraient plus de 32.000 signataires, issues de 49 régions a être mécontent de la politique de leur leader de longue date Guennadi Ziouganov et du système de financement du parti. Ils veulent aussi que les communistes qui ont été exclus du parti pour «dissidence» soient réintégrés, explique Evgeny Shabayev, l'un des organisateurs du rassemblement.

"La ligne politique de la direction du Parti Communiste est incohérent et indécise, elle manque de principes communistes, et elle a conduit la direction et le parti dans l'opportunisme et compromis avec la politique du régime bourgeois du pays" cite «Interfax» des extraits d'une lettre ouverte, signé par l'ancien député à la Douma Yegor Ligatchev (91 ans, ancien président du Comité central du PCUS), Yurchik Vladislav (a rendu sa carte en 2011), Valentin Nikitin, Love Oleinik, Tatiana Gudima et plusieurs autres membres du Parti Communiste.

Dans ce message les dissidents disent que les dirigeants actuels du Parti communiste ont renoncé "au matérialisme pour l'idéalisme des dogmes religieux, et à l'internationalisme prolétarien au profit du nationalisme bourgeois".

"Les mobilisations post-électorales, les rassemblements et les marches de protestation ont montré de manière forte le raz le bol des citoyens, les gens se sentent responsables du sort du pays et ont le souci de son avenir. Malheureusement, ni le Parti communiste, ni aucune autre organisation communiste ou des communistes seuls n'ont réussi a faire aboutir les protestations" disent les auteurs dans la lettre. Pourtant Ziouganov et le Comité Central avaient annoncé que le KPRF serait à l'avant-garde des manifestations nationales et a il a exhorté les prolétaires et les patriotes à s'unir pour le combat.

Il y a des politiques critiques a mener, surtout envers la direction du parti. La lettre a également critiqué le Parti communiste qui a donné des sièges parlementaires à des représentants du capital oligarchique et aux bureaucrates du parti, au lieu de les donner aux ouvriers, aux paysans et aux dirigeants syndicaux. Selon les auteurs, la stagnation, s'observe par le nombre d'adhérents qui serait passé de 540.000 membres dans les premières années de sa création (1993) à 156.000.

"Le parti choisit son leadership au congrès, ainsi que sa direction, si la direction du parti ne se conforme pas à la décision du congrès, elle doit être changée." Dit un communiste.

Quant aux candidats éventuels pour occuper les postes de leadership au sein du Parti communiste, aucun auteur de la lettre ouverte a refusé d'avancer un nom. Pourtant le nom d'un leader de l'opposition circule, celui de Sergei Udaltsov, leader du Front de Gauche.

Les responsables du KPRF ont rejeté les accusations et les critiques, accusant les initiateurs de cette lettre d'être des "néotrotskystes" et des disciples de Léon Trotsky. Des vagues de protestations contre les violations des élections ont été lancée par les communistes, cependant le KPRF ne peut pas prendre formellement la tête de l'opposition car elle comprend encore beaucoup d'anticommunistes, ont-ils ajouté.

En ce qui concerne le congrès du 8 décembre organisé par les rebelles communistes, la direction du parti à Moscou se sent assez détendue, étant convaincu que cela n'aura aucun impact sur le KPRF. "Il n'y a pas un seul communiste parmi eux", annonce Sergey Obukhov (député communiste), en parlant des organisateurs de la réunion. "Je ne sais pas qui sont ces gens. Laissez-les d'abord prouver qu'ils ont un rapport avec le KPRF ... Ils sont libres de s'unir, de créer un groupe de socialistes, monarchistes, des amoureux des chats. C'est leur droit ".

Au début de l'année prochaine, le Parti Communiste va célébrer son 20ème anniversaire, car en Février 1993, le KPRF tenait son premier congrès constitutif. À cet égard, les auteurs de la lettre ouverte ont déclaré qu'ils avaient créé un comité organisateur, qui commence à travailler pour obtenir le soutien des délégués historiques du congrès de fondation du Parti communiste, qui a eu lieu en 1993. "Ce forum permettra d'évaluer la politique actuelle de la direction du KPRF, y compris sa politique de ressources humaines, sera critiqué. Les délégués de cette Assemblée constituante ont l'intention de proposer une direction au parti à la veille de son anniversaire" selon les auteurs.

En ce qui concerne les accusations de liens avec les oligarques, le KPRF affirme que bien qu'il y ait certains «riches retraités qui travaillaient auparavant dans des structures commerciales» parmi les députés communistes, ils n'agissent pas sous les ordres des capitalistes et sont reconnues comme vrais communistes. "Des représentants des oligarques dans le parti, personnellement, je ne connais pas" annonce le député de la Douma d'Etat Oleg Kulikov

"Il n'y a rien de nouveau dans les tactiques actuelles des autorités de ce pays," a déclaré Guennadi Ziouganov, lors du 45ème congrès des communistes de Moscou. Ziouganov a rappelé qu'il y a quelques années, certains ont déjà tenté de diviser le Parti communiste, et que ça n'a pas abouti. "Vous souvenez-vous lorsque Semigin (Gennady Semigin, député à la Douma qui quitte le KPRF pour rejoindre la coalition RODINA et pour fonder son propre parti Les Patriotes de Russie) a tenté de saper et à affaiblit nos rangs, aujourd'hui c'est une tentative similaire qui est clairement dirigée par Russie Juste" a déclaré Ziouganov.

Il a noté que toutes ces tentatives sont "totalement vouées à l'échec."

Pour sa part, le premier vice-président du Comité central du Parti communiste, Ivan Melnikov a ajouté que c'est tendu à Moscou le congrès du Comité de Moscou du Parti communiste de tous les délégués ont unanimement voté pour adopter une déclaration de soutien à Ziouganov. "C'est notre réponse à toutes les tentatives qui vise a influencer la politique des cadres du parti à la veille du XVème congrès en Février" a ajouté I.Melnikov.

Les fédérations locales envoient en masse des messages de soutien à Guennadi Ziouganov et à la direction du KPRF, comme les communistes de Kazan, du Tatarstan, de Moscou, de Koursk, de Volgograd ...