Municipales et Européennes 2014
Mercredi 30 Octobre 2013
Excellent billet de Elias, un article totalement acide qui recoupe les éléments que j'avais déjà sur la situation parisienne et qui donne une perspective plus profonde sur Mélenchon. N'oublions pas que Jean Luc Mélenchon sait dézinguer des communistes, il l'a déjà fait en EssonneLes communistes sont maltraités sur les réseaux sociaux par une bande d'excités qui se présentent comme mélenchonistes ou membres du PG. Les communistes, en règle générale, n'osent pas répondre à ces insultes. J'ai jugé qu'il fallait le faire, au moins une fois, d'abord dans une logique cathartique, ensuite pour montrer à Louise de Lannoy, Pourrito, L'insurgé, etc. que leur ton vindicatif et diffamatoire est à la portée du premier venu. Dans cet article, je pratique la généralisation abusive (car nul doute que les quelques malades qui sévissent sur Twitter ne sont pas représentatifs de la masse des militants PG - ce que d'ailleurs je vais démontrer). Cette généralisation est transitoire, pour les besoins de l'expression et de la compréhension. Mélenchon, adversaire acharné d'une liste PCF-PG à Paris Manifestement, les militants du PG et ses sympathisants n'ont pas compris la stratégie politique à trois bandes de leur leader Jean-Luc Mélenchon et de ses amis parisiens pour 2014. Ils se bornent à une lecture "premier degré" des événements récents : quand Jean-Luc crie très fort qu'il veut une liste autonome PCF-PG à Paris, c'est que c'est vrai ! Or, la réalité c'est que Mélenchon voulait à tout prix que le PCF parte avec le PS, et qu'il a tout fait pour obtenir ce résultat, avec le concours de ses principaux lieutenants et selon un calendrier arrêté de longue main. Un complot ? Non, simplement une stratégie vicelarde de politicard tordu, ayant hérité de son passé trostkyste cette jouissance tacticienne propre aux groupuscules : Mélenchon et la quasi-totalité de la minuscule nomenklatura PG se vautrent en effet avec une véritable délectation dans les combines d'appareil, les questions de logotypes, de drapeau, de distribution des sièges, de tendances, de scissions, d'entrisme interne et externe, de jeux de ralliements et de départs, etc. Dans ce fonctionnement, on reconnaît exactement celui du PS, dont le PG n'est qu'une scission récente. La stratégie Mélenchon à Paris n'est donc pas celle qu'on a vendu aux militants du PG. Certains gogos s'illusionnent s'ils pensent que leurs raisonnements binaires et d'une pauvreté analytique flippante sont le reflet de ceux de Mélenchon. Celui-ci se débat dans des logiques qui n'ont rien de commun avec les vociférations de bien des pégistes sur Twitter, qui procèdent par raccourci, essentialisation et fanatisme pur et simple. Car en réalité, la stratégie parisienne du PG est le fruit de calculs aussi mûris que retors, à la suite d'un certain nombre d'échecs personnels de Mélenchon. D'abord, la ligne politique faisant du Front de gauche un "recours" face à un PS en perdition, qui était celle développée par Mélenchon et le PG depuis la présidentielle jusqu'à il y a peu, s'est soldée par un échec cuisant. Les sondages n'indiquent aucune levée en masse pour le Front de gauche, et encore moins pour l'ancien candidat du FdG à la présidentielle (qui n'a plus aucun titre à le représenter aujourd'hui). Cela, Mélenchon et les "chefs" du PG s'en sont évidemment rendu compte : les scores désastreux des candidats FdG aux partielles ont invalidé massivement leur fantasme romantique d'un simple déversement de l'électorat PS vers le FdG. Il a donc fallu que ces tacticiens hors-pairs se réunissent à nouveau pour élaborer un plan alternatif. Jusque lors, les anciens socialistes du PG avaient pensé laisser le PCF à la manœuvre pour les municipales (celui-ci étant le seul à avoir des élus à sauver) en échange d'une mainmise sur les européennes (pour lesquelles Mélenchon militait même pour une circonscription unique, dans laquelle il aurait été bien entendu le héraut du FdG, sommant les autres de se ranger derrière sa grosse tête de gondole éructante sans dépasser d'un centimètre). Soudain, revirement. Mélenchon reconnaît une "erreur d'appréciation". Il avait pensé que les municipales étaient secondaires ? Ce n'était pas le cas, et désormais les municipales sont considérées par le PG comme essentielles, et singulièrement Paris. Pourquoi ? Parce que l'idée d'une faillite nationale du PS le contraignant à rendre les clés du pays à Mélenchon a perdu toute crédibilité. Mélenchon et ses stratèges de gros niveau (Le Néouannic, Billard, Simmonet, Corbière, etc.) revoient leur ambition à la baisse. Conquérir la France ne sera pas possible pour le moment, contentons-nous de conquérir le Front de gauche, et plus largement la gauche de gauche. Dès lors, l'unique boussole de ces gens sera de "rééquilibrer" les rapports de force au sein du FdG en faveur du PG, ce qui passe par une politique d'affaiblissement du PCF. Qu'est-ce qui fait le poids politique du PCF ? Ses élus. Il faut donc faire perdre un maximum d'élus au PCF. C'est là l'unique règle d'or de Mélenchon. Pour faire perdre les élus du PCF, le PG se met donc à exiger que les partis du FdG partent sur des listes municipales sans le PS (sachant très bien que c'est via des deals avec le PS que le PCF s'est constitué son matelas d'élus). On monte quelques mises en scènes ridicules (le fameux "serment" improvisé par JLM sur on ne sait quel coin de table, qu'il prononce tout seul sur une tribune, était censé "engager" pleinement tous les membres du FdG ! Sans parler de la désopilante "liste noire" de communes un temps imaginée au congrès PG de Bordeaux !). A Paris, l'objectif de Mélenchon, Simmonet et Corbière était dès le début de faire perdre au PCF ses élus afin de "rééquilibrer" le rapport de force au sein du FdG en faveur du PG. Comment faire ? En montant de toute pièce, sans concertation aucune au niveau du Front de gauche, sans vote de militants, une liste "Front de gauche" pilotée par Danielle Simmonet. Qui a choisi Simmonet ? Mystère. Cette liste a été lancée dès le printemps, bien avant que la direction fédérale du PCF 75 ne montre des signes inquiétants de volonté d'union avec le PS. La page Facebook "Danièle Simmonet candidate Paris 2014" a été activée en juin 2013. Le but : 1) en cas d'union PCF-PS, faire main basse sur le FdG en créant les conditions de la division du PCF ; 2) en cas d'autonomie, avoir déjà une candidate (revendiquant la tête de liste) pour peser dans les négociations de postes. La stratégie Mélenchon-Simmonet se fout des questions politiques, du programme, des besoins des parisiens. Elle n'est rien d'autre qu'un sale calcul politicard dans l'unique objectif de récupérer... de l'influence interne et des places. Mais Mélenchon vend à ses troupes une autre histoire ! Son storytelling marche à plein régime. C'est la dramatisation, la théâtralisation à outrance. Les communistes négocient avec la bête immonde socialiste ! (Faut-il être un gogo ignorant tout des réalités politiques pour s'en émouvoir ? Qui dira que le PG négociait également - très mal - avec le PS lors des échéances électorales précédentes ?) Une union avec le PS signifierait rien moins que "la fin du Front de gauche" et la constitution d'un "front d'un type nouveau" ! Après le vote du 19 octobre, ce pathétique comédien évoque cette fois-ci sa "tristesse", il est "sonné", en état de "choc", il a "le cœur en cendre" ! Pourtant, Mélenchon a pesé de tout son (maigre) poids pour obtenir un vote de défiance vis-à-vis du FdG. D'abord en exigeant l'autonomie du PCF, ensuite en entrant dans les négociations avec des propositions volontairement inacceptables par le PCF (un tiers d'élus PCF, un tiers PG, un tiers le reste ; ce qui signifie que le PCF passait de 8 élus à 3 en cas de victoire de la gauche - quel parti peut accepter ça ?), ensuite en refusant toute négociation (laissant donc la part belle aux tractations entre la direction fédérale du PCF et l'équipe Hidalgo), enfin en mettant des "coups de pression" inacceptables, illégitimes, s'apparentant à du chantage, brocardant les communistes, leur secrétaire national, excitant ses petits soldats, insinuant, diffamant les parlementaires, etc. En interne, au PCF, les partisans de l'autonomie (dont j'étais) ont bien compris l'idée : en "exigeant" sans légitimité aucune que le PCF parisien se plie à ses vues, Mélenchon poursuivait le but inverse. Car il ne pouvait pas ne pas savoir que ce type de pression jetterait les militants dans les bras de leur direction. Il sapait chaque jour notre combat, réduisant à néant les arguments que nous mobilisions pour convaincre nos camarades qu'une liste Front de gauche était possible. Il apportait quotidiennement la preuve que cette union n'était pas faisable. Pourquoi un militant PCF obéirait-il aux aboiements d'un chef PG dont il n'a par définition rien à foutre ? De quel droit Mélenchon s'immisce-t-il dans les débats internes du PCF ? Plus Mélenchon agressait Pierre Laurent et la direction parisienne, plus il devenait clair qu'il ne voulait pas créer les conditions d'une liste autonome - qui suppose un climat de convergence et la recherche de solutions communes. Cette tactique du "clivage" à tout prix est d'ailleurs une autre brillante trouvaille théorique du PG. A l'arrivée, le choix des militants, malheureusement, "valide" l'ensemble de la stratégie Mélenchon. Celui-ci peut continuer son enfumage sur "le cœur en cendre", ressasser la "trahison ignoble" de Pierre Laurent. Il se prévaut tout seul du FdG et renouvelle ses appels à la division du PCF. Il veut donc marginaliser la direction du PCF pour récupérer le gâteau militant et les postes d'élus. C'est la raison pour laquelle j'ai personnellement milité pour l'autonomie, en toute connaissance de cause du double discours de Mélenchon. Lire la suite sur le site d'Elias |
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