Une lourde sanction pour le parti du Congrès

Pour la présidente du Parti du Congrès, Sonia Gandhi, l'heure est à l'introspection. A six mois des élections législatives générales, le parti au pouvoir en Inde, sans interruption depuis dix ans, vient de recevoir un sérieux avertissement. Son principal rival nationaliste hindou du BJP a remporté les élections dans quatre Etats ce dimanche 8 décembre.

Hormis la région centrale du Chhattisgarh, où le BJP sortant a été reconduit avec une marge infime, le score, partout ailleurs, a été sans appel. Au Rajasthan, le BJP a fait un retour fracassant, obtenant une majorité absolue à l'Assemblée législative, obtenant 160 sièges sur 200 possibles. Au Madhya Pradesh, le parti a conforté son assise, remportant confortablement son troisième mandat consécutif dans l'Etat.

La percée d’un parti anti-corruption à New Delhi

Mais le résultat le plus étonnant est sans nul doute celui de New Delhi. Le Congrès, qui tenait les reines de la capitale indienne depuis quinze ans, y a été humilié, arrivant troisième derrière le BJP et le Aam Aadmi Party, le parti issu du mouvement anticorruption né novembre 2012. Ce dernier, qui a empiété sur l'électorat du Congrès, a réalisé un score inespéré pour sa première élection, obtenant plus du tiers des sièges à l'Assemblée.

Le Premier ministre indien Manmohan Singh a eu beau déclarer que ce scrutin n'avait aucun lien avec les éléctions générales qui auront lieu en mai 2014, son parti a du souci à se faire.

Les communistes échouent a s'imposer comme une force alternative lors de ces élections

Le Parti communiste d'Inde ( CPI ) a de nouveau échoué dans ces élections, il n'entrera pas à l'Assemblée législative du Chhattisgarh, son éminent chef Manish Kunjam a été relégué à la troisième position dans la circonscription de Konta -ST, une région tribale dominée par la guérilla maoïste. Le parti du Congrès arrivant en tête avec plus de 7000 voix d'avance. Au Madhya Pradesh les 13 candidats du CPI ont échoué a conquérir des circonscriptions.

" C'est un vote contre le parti du Congrès, ceci reflète la désapprobation de ses politiques et de sa gouvernance. Ce vote ne signifie pas l'acceptation du programme du BJP, c'est une sanction". A Delhi, l'alternative a pris la forme du AAP (Aam Aadmi Party) et les électeurs ont voté pour lui ". Déclare le secrétaire national du CPI, D Raja.

"Au Rajasthan , les électeurs ont voté contre le Congrès". "Des facteurs locaux spécifiques " sont responsables de la grande amélioration de la performance du Congrès dans le Chhattisgarh". "Les résultats montrent que les gens sont à la recherche d'une alternative au Congrès et au BJP . Le BJP a gagné parce qu'il n'y avait pas d'alternative crédible en lise pour ces élections. Ainsi, la recherche d'une alternative est la question centrale que doivent se poser les communistes" déclare D Raja .

Sur la performance des partis de gauche présent dans les quatre Etats , le Secrétaire national du CPI déclare que la gauche aurait dû "rajeunir et retravailler sa stratégie" afin de renforcer ses liens avec le peuple et de continuer à mener des luttes sur questions qui les affligent .

"La gauche devrait aussi mobiliser toutes les forces laïques et démocratiques au niveau national pour offrir une alternative, à la fois, au Congrès et au BJP."

Au Rajasthan, les communistes perdent leurs 3 sièges

Le Parti communiste de l'Inde-Marxiste (CPIM) panse la perte de ses trois sièges au Rajasthan en raison d'une victoire écrasante du BJP lors des élections à l'assemblée de cet Etat.

"Au Rajasthan, la détermination du peuple à se débarrasser du gouvernement du Congrès a conduit le BJP a remporter un succès fort" a déclaré le CPIM dans un communiqué. "Cela a affecté les ambitions du CPIM. Cela a conduit à un résultat décevant et à la perte de nos trois sièges". Les circonscriptions de Anupgarh (24,12%), Dhod (27,34%) et Dantaramgarh (18,45%) le CPIM est battu par le BJP et l'INC.

Le communiqué indique que la raclée reçue par le Congrès dans le Chhattisgarh, à Delhi, au Madhya Pradesh et au Rajasthan "est plus éclatante d'autant plus que le Congrès ne pouvait pas déloger le BJP dans les Etats du Madhya Pradesh et du Chhattisgarh, où ce dernier est au pouvoir pendant 10 ans.

"La mauvaise gestion et la corruption des gouvernements du BJP dans ces deux Etats n'ont pas conduit le peuple à opter pour le Congrès, car il ne porte aucune alternative aux politiques économiques du gouvernement UPA (Congrès) conduisant à la hausse des prix et d'autres charges sur le peuple, ni à la corruption."

"Le BJP a été le bénéficiaire d'un vote anti-Congrès du peuple dans ces pays, à l'exception de Delhi, où c'est le Parti Aam Admi (AAP) qui a émergé comme une alternative crédible au Congrès."