Le congrès fondateur de l'Internationale des Jeunes Communistes (IJC) se déroule entre le 20 et le 26 Novembre 1919 dans une brasserie Berlinoise. C'est clandestinement que les jeunes communistes se réunissent puis que l'interdiction du Parti communiste allemand (KPD) ne sera levée qu'en décembre de la même année.

29 délégués de 13 pays (Russie soviétique, Allemagne, Autriche, Suisse, Suède, Norvège, Danemark, Pologne, Hongrie, Roumanie, Italie, Espagne, Tchécoslovaquie) se réunissent. Ils représentent 219.000 membres d'organisations de jeunesse. Parmi les participants du congrès beaucoup étaient des militants de l'Union Internationale des Organisations de Jeunesse Socialiste (UIOJS) fondée en 1907 et branche jeune de la seconde internationale.

Après la capitulation des partis socialistes et de l'internationale socialistes en 1914, acceptant la guerre et "l'Union sacrée", l'UIOJS cesse de fonctionner. En 1918, toutes les organisations de jeunesse socialistes d’Europe – à l’exception des allemands, français et néerlandais – avaient adhéré à l’UIOJS reconstituée.

En novembre 1919, les délégués de l’UIOJS décident de renommer l’organisation « Internationale des jeunes communistes » (IJC). Le congrès de Berlin est ainsi de fait le dernier de l’UIOJS et le premier de l’IJC.

Lors de ce congrès, les délégués décident de rejoindre l'Internationale communiste crée en mars 1919, ils approuvent la Charte et le programme. L'IJC se fixe pour tâche de créer un mouvement de masse, un front large de la jeunesse pour la révolution, le communisme, contre le militarisme, la guerre (et plus tard contre le fascisme, et en soutien à l'URSS).

Un comité exécutif de cinq membres est aussi mis en place. Il est constitué de Leo Flieg (Allemagne), Willi Münzenberg (Allemagne), Luigi Polano (Italie), Oskar Samuelson (Suède) et Lazar Sackin (Russie). Willi Münzenberg prend la direction de cette nouvelle organisation.

Contre la guerre, contre le militarisme, contre le colonialisme

Les premiers combats de l'IJC dans les années 20 et 30 se mènent contre la guerre, contre le militarisme et contre le colonialisme. En France, la Fédération nationale des jeunesses communistes de France (fondée en 1920 lors du « Congrès de la Bellevilloise ») mène de grandes campagne en 1923 lorsque le gouvernement français de Raymond Poincaré (et son allié belge) décide d’envahir la Ruhr, en Allemagne. Aussitôt, la Jeunesse communiste française entre en contact avec la J.C. allemande et organise en commun des collages, des distributions de tracts, etc. Le journal de la J.C. destiné aux jeunes soldats français – Le Conscrit – multiplie les articles incendiaires pour dénoncer la politique d’agression menée par le gouvernement français.

Les principaux dirigeants eux-mêmes défilent dans la Ruhr, de Maurice Laporte à Simon Rolland en passant par Gabriel Péri. C’est la plus grande campagne antimilitariste de l’époque. La répression est à la hauteur du défi : la direction de la J.C. est arrêtée (Maurice Laporte, Gabriel Péri, Maurice Tréand, Henri Lozeray, Raymond Guyot…).

1925, c’est la guerre du Rif. Cette province du Maroc est entrée en sécession pour obtenir l’indépendance du pays tout entier alors aux mains des colons français et espagnols. Abd El-Krim mène la lutte et, dès 1925, lorsque la France rejoint dans la répression son allié espagnol (un certain général Pétain gère les opérations avec un certain général Franco…), la F.N.J.C.F. investit le terrain marocain : des chansons (Le Maroc aux Marocains notamment), des dizaines de milliers de journaux (à commencer par L’Avant-Garde), des millions de tracts et de « papillons », des soldats mis en grève… La J.C. déploie toute son énergie dans ce qui constitue la première grande campagne anticolonialiste de l’histoire de France. En tapant au cœur du système impérialiste français, la J.C. est de nouveau frappée durement par le régime français : plus de 300 arrestations dans toute la France et un total de plus de 70 ans de prison !

Les Jeunes communistes face au fascisme

Le fascisme connaît un essor considérable : l’Italie est tombée en 1922 et l’Allemagne, terre où les partis ouvriers sont pourtant très forts et de vieille implantation, tombe en 1933. La France elle-même semble menacée par le fascisme en 1934 lorsque les ligues d’extrême droite se rassemblent et se dirigent contre l’Assemblée nationale.

C'est sous l'impulsion de la Section française de l’Internationale communiste (qui deviendra le P.C.F. en 1937) et de Maurice Thorez que le mouvement communiste international tout entier va se lancer dans un nouveau combat prioritaire : l’antifascisme. Pour mener à bien cet objectif, le rassemblement le plus large s’impose et c’est la logique des Fronts populaires.

A l’Internationale communiste des jeunes – dirigée à cette époque par celui qui est aussi le secrétaire de la J.C. française, Raymond Guyot –, des projets de vaste rassemblement sont formés et, pour la France, Raymond Guyot propose aux autres organisations de jeunesse de gauche une Fédération unique de la Jeunesse. La direction de la S.F.I.O., Léon Blum en tête, l’interdit aux Jeunesses socialistes et seule une fraction de la J.S. rejoindra la J.C. Côté Jeunesse ouvrière chrétienne (J.O.C.), tout rapprochement est prohibé par l’encyclique du pape Pie XI Divini Redemptoris. La Fédération unique de la Jeunesse ne naîtra pas mais les organisations de gauche travaillent davantage ensemble et de multiples congrès antifascistes de jeunes se réunissent de par le monde.

La Fédération mondiale de la jeunesse démocratique

Pendant la seconde guerre mondiale, les jeunes communistes participeront massivement à la résistance et paieront le prix fort dans la lutte pour la liberté. En mai 1943, après la dissolution du Komintern, l'Internationale des Jeunes communistes est dissoute. Cette internationale a joué un rôle majeur dans l'organisation et la cohésion du mouvement international de la jeunesse. Avec son soutien, les organisations de jeunes communistes de divers pays ont grandi, mûri.

Les Jeunes communistes continuent aujourd'hui d'impulser la lutte, dès 1945, à la sortie de la guerre, la volonté d'unir la jeunesse, de garantir la paix et la liberté des peuples colonisés s'exprime. Aujourd'hui, ces organisations sont réunis dans la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique, qui peut à juste titre être considéré comme le prolongement des traditions glorieuses de l'international des jeunes communistes.