Prière d'ôter ses lunettes. Les lunettes du politiquement correct, les lunettes du bipartisme bien policé d'un monde occidental si volontiers donneur de leçons de démocratie à la terre entière. Dans l'urne, une voix est une voix. Un électeur vénézuélien vaut un électeur italien, allemand ou français. Hugo Chavez a été confortablement réélu, pour la troisième fois, à la présidence du Vénézuela. Et que l'on sache, aucune instance n'a décelé de fraudes massives.

Au pouvoir depuis 1999, M. Chavez s'est imposé avec 54,8% des suffrages face à son jeune concurrent, Henrique Capriles Radonski (44,5%), soit une différence d'environ 1,5 million de voix, le résultat le plus serré jamais obtenu par l'opposition en 14 ans, d'après des résultats portant sur 95,5% des bulletins.

Non seulement son adversaire, Henrique Capriles Radonski, n'a pas contesté le résultat, mais encore a-t-il félicité son vainqueur. Hugo Chavez, le parachutiste révolutionnaire, est un président légitime. Ce qui va mieux en le disant car, vu de la vieille Europe, cela ne va pas de soi. En treize ans de présidence, il aura fait reculer la pauvreté (66% de la population quand il est arrivé au pouvoir), amélioré l'accès aux soins et à l'éducation pour tous, quasiment éradiqué, selon l'Unesco, l'analphabétisme. Il y a des bilans moins sociaux.

Cette nouvelle victoire d'Hugo Chavez, dirigeant charismatique qui se veut proche de ses électeurs, confirme qu'il continue de disposer d'un large soutien populaire, notamment chez les plus défavorisés, premiers destinataires des nombreux programmes sociaux qu'il a instaurés.

Le président vénézuélien sortant Hugo Chavez a qualifié sa réélection à la présidentielle de dimanche de "victoire du peuple" dans un discours prononcé tard dimanche soir depuis le balcon du palais présidentiel.

"Je voudrais en premier lieu remercier les dirigeants de l'opposition, parce qu'ils ont reconnu la vérité, la vérité de la victoire du peuple, a-t-il déclaré, c'est pourquoi je commence en les remerciant, parce que nous sommes tous frères dans cette patrie de Simon Bolivar."

Dans son discours, M. Chavez a brandi une épée ayant jadis appartenu à Simon Bolivar, héros de l'indépendance de l'Amérique latine, natif de Caracas, et a cité le "Libertador" : "Après 20 ans de lutte, la seule chose que nous ayons obtenue est l'indépendance."

Simon Bolivar est pour M. Chavez une figure de référence. Le président dit souvent que sa politique en faveur des nationalisations et des droits accrus accordés aux populations pauvres est la concrétisation des projets originels initiés par Bolivar il y a 200 ans.

"Je dédie cette victoire aux enfants du Venezuela et à nos petits-enfants, qui sont les vrais propriétaires de la nation", a lancé M. Chavez.

Les résultats dans les Etats du Pays

Hugo Chavez arrive en tête dans la majorité des Etats, à Caracas (alors que la municipalité avait été conquise par l'opposition aux dernières municipales) il arrive en tête avec 54,76% des voix soit 10 points devant Capriles ! Il arrive en tête dans l'Etat de Miranda ou Capriles est gouverneur, ainsi qu'a Zulia ou l'opposition affirme avoir ses bastions.

52,82% E Amazonie
51,34% E ANZOATEGUI
65% E APURE
58,25% E ARAGUA
58,84% E BARINAS
53,11% E Bolivar
54,21% E Carabobo
64,67% E Cojedes
62,54% E DELTA AMAC
59,67% E Falcon
63,80% E Guarico
50,04% E Lara
49,76% E Miranda
58,11% E Monagas
70,63% E Portuguesa
59,28% E Sucre
63,69% E Trujillo
61,26% E Vargas
59,97% E Yaracuy
53,25% E Zulia
50,99% E NVA.ESPARTA

Dans les Etats de Mérida (47,96%) et Tachira (43,08%) Hugo Chavez arrive second.

Pour le Parti Communiste du Vénézuéla, on constate une percée modeste mais malgré tout une percée, en 2006 il obtenait 342.227 voix (+127.657) et 2,94% (+0,33 pts).