Depuis novembre 2005, l’organisation de jeunes communistes de République Tchèque KSM était menacée d’interdiction par le gouvernement tchèque (avec le soutien de l'ODS-droite, des socialistes du CSSD et les centristes du KDU-CSL). Les raisons de cette demande d’interdiction invoquées par le Ministère de l’intérieur sont les suivantes : KSM est une association de jeunes. Elle est accusée d’agir comme un parti politique et seuls les partis politiques ont le droit de présenter des candidats aux élections tchèques selon la constitution.

Certes KSM est une organisation politique de jeunes qui travaille sur l'abolition du capitalisme, mais elle n’a jamais présenté aucun candidat à une quelconque élection. Il est important de noter que les autres organisations politiques de jeunesse ne sont pas inquiétées par cette décision. Cette demande d’interdiction ne se fonde donc pas sur le respect du droit constitutionnel, mais sur un profond désir de criminalisation d’une organisation communiste associée à la volonté des institutions européennes de persécuter les forces progressistes de manière générale, et particulièrement les communistes.

De plus, le ministre de l’Intérieur tchèque reproche à KSM de mettre en libre accès sur son site Internet de la « propagande politique à connotation marxiste ».

La menace d’interdiction de KSM a été renouvelée en décembre dernier et depuis, les jeunes communistes tchèques subissent régulièrement des pressions et des menaces de la part du ministre qui leur demande de cesser immédiatement toute forme d’activité, de fermer leur site internet…

Cette situation est extrêmement préoccupante pour la démocratie et la liberté d’expression en République Tchèque, et plus largement en Europe. En effet, interdire l’expression d’une organisation de jeunesse parce qu’elle véhicule des valeurs telles que la paix, la justice sociale, la solidarité et la citoyenneté pour tous, c’est bafouer les valeurs démocratiques que l’Union Européenne est censée incarner, au profit de l’idéologie dominante capitaliste que les institutions européennes ainsi que les différents gouvernements d’Europe essaient de nous vendre jour après jour. Refuser que des jeunes s’engagent et s’organisent pour exprimer leurs idées pose clairement la question de la place, de plus en plus réduite, accordée à la jeunesse dans nos sociétés.

Lundi 16 octobre, l’organisation KSM a reçu une lettre officielle qui juge son activité illégale et qui annonce sa dissolution.

KSM nous demande de signer les pétitions http://4ksm.kke.gr (initiée par le Parti communiste grec) et http://wfdy-ksm.kne.gr (initiée par la Fédération mondiale des jeunesses démocratiques). KSM demande également de les informer de toutes les initiatives qui seront prise en solidarité avec eux à l’adresse : international@ksm.cz