Dans la plupart des fédérations socialistes, les responsables évoquent une "érosion des militants". Le Gard n'échappe pas à la règle, si ce n'est que sous la gestion de la tutelle, l'érosion est glaciaire. Selon le fichier des adhésions dans les différentes sections du département que Midi Libre a pu se procurer, 1751 militants actifs sont appelés officiellement à voter jeudi 21 mai, de 17 heures à 22 heures dans leurs sections pour l'un des quatre textes en lice : la motion A, portée par l'actuel premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, et signée par Manuel Valls ; la B, défendue par Christian Paul et les frondeurs ; la C, texte des militants, et enfin la D, "non alignée", animée par la députée Karine Berger.

68 militants à jour de leurs cotisations

Mais tous les militants loin s'en faut, ne sont pas à jour de cotisations. Ils sont exactement...68 dans ce cas. En comptant les 24 à Vauvert, et les 14 à Villeneuve-lès-Avignon. A condition d'avoir versé leur obole, il y a deux ans en 2013 afin de ne pas être radiés automatiquement, ils peuvent encore se régulariser le jour du vote en signant chacun un chèque de 110 euros, (55 euros pour 2014, la même somme pour cette année). Peu de socialistes parient dans le meilleur des cas sur un corps électoral supérieur à 700. A titre de comparaison, le nombre de votants gardois pour le congrès du PS en 2012 était de 1 900. Lors du dernier scrutin interne, le 5 février dernier, pour l'investiture aux régionales de Carole Delga et Damien Alary, 480 ont glissé un bulletin dans l'urne. Le nombre d'adhérents a chuté en piqué.

"A quoi servons-nous ?"

Certains sont partis sur la pointe des pieds, d'autres ne cachent pas leur écoeurement. Pour ceux-là, il ne s'agit pas seulement d'une histoire de chiffres, de noms rayés sur une liste, de déceptions par des promesses non tenues ou de sucession de défaites électorales, pour Laurent, socialiste convaincu bagnolais le mal est plus profond : "sous des apparences d'ouverture, les débats ne remontent pas des sections; Tout cela ne sert à rien, on finit par se demander "et nous à quoi servons-nous ?". "Pendant ce temps là, comme si de rien n'était, ajoute-t-il complètement désenchanté, les élus continuent de se répartir les places aux régionales". Tout au moins les rares qui ont versé leurs contributions à la fédération. La aussi la tendance est sensiblement à la baisse.



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