Sur les 21 liaisons prévues vers les îles des Cyclades en mer Egée, au moins huit étaient annulées après un blocus des ferries, clouant des centaines de passagers et touristes sur les quais. Les militants répondaient à l'appel du front syndical PAME, proche du Parti Communiste Grec, qui a lancé un mot d'ordre de grève de 24H mercredi pour protester contre la cure d'austérité infligée au pays. La justice a décrété mardi soir "illégale et abusive". Mais les militants du PAME, coutumier de ce genre d'opérations coup de poing, se sont massés sur le port très tôt mercredi matin.

Les marins grecs protestent également contre une mesure visant à autoriser les navires de croisière étrangers faisant du cabotage entre les îles à mouiller dans les ports grecs sans embaucher d'équipages grecs. Même si la grève de 24 heures des marins grecs a été déclarée illégale par un tribunal du Pirée, le syndicat PEMEN a assuré qu'il maintiendrait le mouvement et a appelé les voyageurs à ne pas se rendre dans les ports mercredi.

Savvas Tsibouglou, du syndicat PAME, a déclaré à la radio Antenna que les grévistes poursuivraient leur mouvement et que les touristes dont les déplacements sont perturbés sont "des victimes du gouvernement".

Parallèlement, des militants du PAME ont défilé mercredi dans le centre d'Athènes scandant des slogans contre l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire International (FMI), qui ont activé le plan de sauvetage de l'économie du pays en contrepartie des mesures d'austérité.

"Le seul moyen de faire pression est d'observer une grève au port (...), notre objectif est d'empêcher nos enfants de travailler comme des esclaves et non pas (d'empêcher) les touristes de plonger à Myconos", a indiqué à la radio Flash Yiannis Manousogiannakis, syndicaliste du PAME, se référant à la célèbre île des Cyclades. Outre cette grève, des arrêts de travail des cheminots, observés depuis mardi, ont perturbé les liaisons du train interurbain d'Athènes vers l'aéroport international, accessible toutefois par le métro.

La grogne sociale doit se poursuivre d'ici le 29 juin, date d'une nouvelle grève générale, la cinquième depuis le début de l'année, prévue par les centrales syndicales, qui protesteront cette fois contre un projet de loi sur la réforme de retraites.

La Grèce est confrontée à une crise d'endettement majeur, et a du faire appelle, le mois dernier, à une aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire international. Le gouvernement grec social-démocrate a coupé dans les fonds de pension et dans les salaires de ses employés, tout en augmentant les taxes à la consommation en échange d'une aide de 110 milliards d'€. Les syndicats ont réagi avec une série de grèves, qui ont notamment entraîné l'annulation de vols et perturbé le trafic de trains et de transports en commun.