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Lecture : « Goût Tomate » le roman des communistes du Gard-Vallée du Rhône - http://vdr.pcf30.over-blog.com/


« Goût Tomate » : Le roman qu'attendait le Gard Rhodanien et les autres
Sans être défaitistes ou exagérément négatifs nous avons fait le constat dans notre section comme nombre d'entre vous que le Parti souffre dans une proportion importante de la population d'une perception négative dont nous avons les pires difficultés à nous défaire. Nos nouvelles orientations de Congrès, nos efforts pour travailler l'unité, le militantisme de nos adhérents ne changent malheureusement pas suffisamment cette image. La crise avec sa critique du capitalisme n'a pas non plus beaucoup modifié la donne.

C'est pourquoi dans l'état d'esprit de faire autrement nous lançons modestement une initiative autour de notre blog par la publication d'un roman inédit en feuilleton qui se veut un polar qui met les communistes sur le devant de la scène. Une façon, au moment où Sarkozy fête ses deux ans de présidence de jouer une autre partition que la sienne.

A vous de découvrir cette démarche et de, pourquoi pas, mettre en avant ce projet complètement militant et désintéressé qui n'a qu'un seul but : servir notre cause. Bien sûr on ne peut pas réécrire « les communistes » d'Aragon mais nous devons faire, au moins pour ne pas trahir nos pères.

N'hésitez donc pas à en faire la promotion, la diffusion sur vos blogs, dans vos publications... Le Communisme a un avenir mettons-le en perspective avec son passé !

Notre Président de la République Nicolas Sarkozy n'aime pas la littérature, ni l'art en général. Est-il besoin de rappeler l'épisode relatif à « la princesse de Clèves » ? Le pire c'est qu'il s'en vante ! Dernièrement en Espagne il mettait sur le même niveau Pablo Picasso et ... Zinédine Zidane ! Nous ne sommes pas comme lui. A l'occasion du second anniversaire de son arrivée à l'Elysée nous avons donc décidé de célébrer en honorant l'écrit plusieurs événements d'importance n'ayant d'ailleurs par forcément de rapports les uns par rapport aux autres.

-Les 50 ans de la mort du poète surréaliste Benjamin Péret
-Les 10 ans du PACS
-Les presque 90 ans du PCF
-Les 150 ans de « Mireille » de Frédéric Mistral
-Les 90 ans de l'épidémie de grippe espagnole qui emporta Apollinaire
-Les quasi 10 ans de la mort de l'auteur marseillais Jean-Claude Izzo (le père de Fabio Montale)
- Les 70 ans de la Retirada (exil des Républicains espagnols)
-Les 700 ans du Pont médiéval de Pont Saint Esprit
- Le 70e anniversaire de la naissance de Manuel Vasquez Montalban (père du détective Pepe Carvalho)
-Les 150 ans de Jean Jaurès

On a mélangé tout ça et le résultat est un polar surréaliste d'inspiration méditerranéenne « Goût Tomate »

Au dix- neuvième siècle de grands romans ont été publiés en roman-feuilleton dans les journaux de l'époque aujourd'hui soyons modernes et surréalistes

c'est sur notre blog et toujours sur le principe du feuilleton que nous vous invitons à découvrir cette chronique de notre époque formidable !

Jean-Bernard Pouy (qui connaît bien le Gard rhodanien : cf RN 86) rappelle dans sa récente « Brève histoire du roman noir » que le polar ou roman noir est un genre de littérature populaire qui est apparu avec la crise de 1929.

Il était donc indispensable dans notre contexte d'apporter de nouvelles pages à ce genre qui est à la fois une expression populaire et une critique sociale.

A découvrir sans tarder.

Sur la colonne de droite de ce blog, sous la rubrique « Calendrier » vous pouvez découvrir la rubrique « Goût Tomate ». Sélectionnez les épisodes qui s'ajouteront au fur et à mesure de la diffusion. Bonne lecture à tous !

Chap. 1 : "Les morts et leurs enfants"

Les premiers mots qui me viennent, alors que je commence cette introspection écrite, ne sont pas miens.

Je devrais prendre ce signe comme un manque de personnalité mais je sais que mon "moi" comme disent les psychanalystes, même s'il a été plus souvent qu'à son tour étouffé, respire encore. C'est le poème "Les morts et leurs enfants" de Benjamin Péret qui a fusé hors de mon esprit dès que je me suis installé à la table :


"Si j'étais quelque chose

non quelqu'un
je dirais aux enfants d'Édouard
fournissez
et s'ils ne fournissaient pas
je m'en irais dans la jungle des rois mages
sans bottes et sans caleçon
comme un ermite
et il y aurait sûrement un grand animal

sans dents
avec des plumes
et tondu comme un veau
qui viendrait une nuit dévorer mes oreilles

Alors dieu me dirait
tu es un saint parmi les saints
tiens voici une automobile

L'automobile serait sensationnelle
huit roues deux moteurs
et au milieu un bananier
qui masquerait Adam et Eve
faisant
mais ceci fera l'objet d'un autre poème »

Pourquoi les mots de Péret ont-ils surgi de mon inconscient ? J'en ai bien une petite idée, plus qu'une petite d'ailleurs, je connais trop bien les raisons de cette omniprésence dans mon esprit de la poésie de Péret. Pourquoi ce texte plutôt qu'un autre ? Ce n'est pas non plus dû au hasard.

Précisément je reviens des obsèques de mon père.

Le mort c'est lui et l'enfant, c'est moi. « Ca » ne colle pas complètement au poème de Péret car je suis l'enfant unique de ce mort. Singulier et non pluriel, déjà la réalité s'éloigne de la littérature et heureusement qu'il en est ainsi car, quand on a comme moi un quotidien si triste, quelle bouffée d'oxygène que d'avoir un autre monde pour s'y réfugier !

Enfin... au moins me voilà libéré de ce fardeau paternel encombrant. Bien des moralistes s'offusqueraient de tels propos qu'ils qualifieraient d'indignes dans la bouche d'un fils mais il y a bien longtemps que je me « fous » de ce que pensent les moralisateurs et autres bien-pensants en tout genre. Ignorer la pensée de la norme m'a certainement sauvé la vie.

Le seul sentiment que j'éprouve aujourd'hui après le décès de ce père, c'est celui qui me revivifie un peu et m'oxygène beaucoup, la certitude de savoir que la personne qui m'a empêché toute la vie d'être moi-même ne sera plus un obstacle à mon épanouissement, si tant est que je puisse un jour accéder à un bonheur qui m'a évité soigneusement pendant des années.

Ce n'est pas une méchanceté naturelle qui me fait m'exprimer ainsi mais un vécu douloureux. Le rôle dévolu aux parents n'est pas de nuire à l'épanouissement de leur progéniture mais quelquefois c'est un droit qu'ils s'adjugent. Les arguments avancés sont toujours les mêmes : le bien des enfants, la lutte contre quelques démons prêtés plus ou moins injustement à leur descendance... Mon paternel n'a pas dérogé à cette règle. Le résultat n'a pas forcément été à la hauteur de ses espérances mais sa persévérance et sa ténacité, elles, n'ont jamais fléchi. Ce n'est donc pas une surprise si je peux dire aujourd'hui, certes sans haine, mais aussi sans culpabilité, que sa mort est un soulagement pour moi, plus encore, une libération.


Dans "Les morts et leurs enfants" Péret termine par "mais ceci fera l'objet d'un autre poème". Ce vers final nous renvoie à autre chose. Dans la réalité qui est mienne je ne pourrai me séparer aussi facilement de mon père. Une fois sa dépouille pourrie et mangée par les vers, il me hantera encore et même s'il ne fait pas l'objet d'un poème, je n'aurai plus la possibilité dans un avenir proche d'éluder la question paternelle. Pour l'instant je préfère m'attarder sur Benjamin Péret, beaucoup plus digne d'intérêt à mes yeux que mon géniteur. Longtemps, j'avoue mes lacunes, j'ai ignoré complètement l'existence de ce poète. On a toujours une part de responsabilité dans ce que l'on ne connaît pas ou dans ce que l'on ne sait pas faire mais la culture n'est pas inscrite dans le patrimoine génétique d'un individu, on la lui inculque, enfin en principe. Je peux donc imputer ce manque à une société qui ne devrait pas laisser sa jeunesse dans la méconnaissance de la poésie subversive mais la nôtre a- t-elle intérêt à en faire la promotion sous peine de voir renverser l'ordre établi ? En tout cas j'étais passé à côté pendant mes années de minorité. De mes souvenirs d'école, je n'ai retenu comme poésie attribuée à un surréaliste que "la fourmi de dix-huit mètres" de Desnos et rien d'autre... !

Sans la rencontre de ma vie, je serais certainement resté, comme nombre de mes contemporains, vierge d'un savoir, certes pas nécessaire pour faire marcher les fonctions vitales (au quotidien) mais indispensable pour faire tomber les barrières mentales peu propices à mon éclosion.

Qui connaît Benjamin Péret aujourd'hui ? Bien peu de monde, je crois. Un écrivain à la célébrité posthume relative, très relative. Je ne me souviens pas d'avoir entendu prononcer son nom à la télévision ou alors ça devait être sur le service public à une heure bien tardive.

Si l'on prononce le mot "Péret" dans la direction d'un spectateur assidu de la première chaîne privée de télévision, je suis sûr qu'il entendra Perret Pierre, le chanteur, parfois un peu poète mais surtout connu pour ses chansons argotico-comiques. Un type sympa aimant la bonne chère et qui peut prendre des accents pathétiques tout en restant populaire. Le public du canal appartenant au groupe spécialisé dans la maçonnerie ne peut l'ignorer, il passe certainement déjà à ses yeux pour un presqu'intello avec ses histoires de dictionnaires mais pas non plus pour un membre de l'académie française. Il ne peut pas faire régulièrement les "prime" des émissions de variétés mais de temps en temps, ça rehausse le niveau. Il représente même l'alibi idéal pour invoquer le mieux disant culturel.

Si l'on renouvelle l'expérience avec un habitué de la seconde chaîne, il y a fort à parier qu'il pensera à Perret Auguste si au préalable on a précisé que l'on n'attend pas Pierre, car il ne faut pas trop fantasmer sur l'énorme différence entre l'audiovisuel public et privé. Mais enfin il est indéniable qu'au niveau où calera le fidèle de la chaîne qui crée du temps disponible pour Coca-Cola, l'habitué de l'autre maison (qui, elle, n'est pas de maçon) aura encore quelques arguments à faire valoir surtout s'il cumule l'écoute du service public télévisuel et radiophonique.

Celui qui prêtait une oreille attentive à la tranche d'informations du matin il y a encore peu de temps sur la radio publique ne peut ignorer qu'Auguste Perret était un architecte. C'est fou comme le présentateur les aime ! Je ne sais si cette passion lui vient de famille ou si c'est une vocation manquée, en tout cas, dès qu'il le peut, il nous fait l'article sur un de ces fantastiques bâtisseurs, constructeurs, créateurs, ordonnateurs de l'espace... J'en passe et des meilleures... Je n'arrive pas à comprendre comment on peut s'enthousiasmer pour un architecte. Pour donner un exemple, les merveilleuses réalisations des années soixante sont dynamitées aujourd'hui, et sans tomber dans l'excès, il suffit d'être un tant soi peu usager pour savoir que les concepteurs de ces beaux projets n'ont pas vraiment réfléchi aux utilisations futures. Par charité que d'aucuns nommeraient chrétienne, mais certainement pas moi, je n'évoquerai pas des cas où tout se délabre au fil des ans voire finit par s'écrouler ! Mais voilà que je suis mauvaise langue et puis il en faut pour tout le monde.

Le public de la chaîne culturelle franco-allemande d'Arte sera peut-être en mesure de répondre favorablement à l'expérience mais après réflexion, car dans l'immédiateté de la première réponse, c'est Jacques Perret qui viendra à l'esprit du téléspectateur-intello car les romanciers sont toujours plus reconnus que les poètes et les anarchistes de droite ont aussi, sans trop que l'on sache pourquoi, plus d'échos que les intellectuels d'extrême gauche.

Le spectateur de M 6 répondra à "Péret" par un "bof" sans complexe car il ignore tout ce qui a plus de quarante ans sauf si ça rentre dans le cadre de la nostalgie des sixties. Non seulement dans les générations nouvelles on n'a pas d'états d'âmes à s'avouer inculte, mais c'en est presque une fierté. Ceci n'est pas un propos de vieux con qui fait du racisme anti-jeune car j'appartiens moi-même à cette tranche d'âge.

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Nicolas Maury
[Fr] Perspective communiste, blog francophone ayant pour vocation le partage d’informations nationales et internationales. De proposer des analyses marxistes de l’actualité et du débat d’idée. Ainsi que de parler de l’actualité du Parti Communiste Français et du Mouvement des Jeunes Communistes de France.

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