« Faire payer la crise par la ploutocratie (1) », dit le slogan. Il est avancé par l'avant-garde de classe représentée par les syndicalistes du PAME, les forces militantes des petits indépendants du PASEVE, les agriculteurs pauvres du PASY, les femmes de l'association OGE, les jeunes du MAS, et les militants des organisations antimonopolistes, qui s'organisent les uns après les autres dans des comités populaires, dans chaque quartier populaire, dans tous les régions du pays. Les mesures brutales et barbares et la politique antipopulaire visent à mettre à genoux les travailleurs et les familles populaires, et ce pour protéger les profits des monopoles. A partir de cette colère et de ce ressentiment populaires, les Comités cherchent à développer la solidarité de classe et à constituer des organisations militantes, dans les quartier, afin d'affronter et de renverser cette politique.
En pratique, dans les programmes et discussions de chaque rassemblement, de chaque débat dans les quartiers, il est question de constituer l'alliance populaire qui va poursuivre une autre voie de développement, visant à répondre aux besoins modernes de la classe ouvrière. Et seul le pouvoir du peuple sur l'économie garantiront ce développement qui amènera le bien-être du peuple.
Les Comités populaires déjà mis en place témoignent d'une activité significative. Par leur action, ils ont commencé à enregistrer dans certains cas des résultats positifs. Ils rassemblent de plus en plus d'ouvriers, de gens qui souffrent. Les gens savent qu'il ne sont plus seuls face aux attaques antipopulaires, ils réalisent la puissance de l'action populaire organisée.
Comment s'organise l'action des Comités populaires
La première tâche des Comités populaires, ce sont les assemblées locales dans les quartiers et les districts. Il s'agit d'informer les gens, de répertorier les problèmes vécus par les familles populaires, de diffuser le message de la nécessité de la lutte de masse, de la désobéissance populaire organisée, afin de briser la peur et le chantage répandu de plus en plus par les forces du capital. Des groupes locaux sont constitués pour protéger les quartiers des coupures d'électricité et d'eau dans les maisons, empêcher la mise aux enchères des maisons. Les Comités populaires apportent une contribution cruciale aux luttes qui se développent actuellement à travers le pays contre la taxe de « solidarité » imposée via la facture d'électricité, contre l'ensemble de la politique antipopulaire. Ils jouent également un rôle dans la participation massive des travailleurs, sans précédent depuis la chute de la dictature, comme cela s'est manifesté dans la dernière grande grève de 48 heures.
Le Comité populaire de Perama, par exemple, constitué depuis le 18 mars, regroupe 4 délégations syndicales de classe du secteur de la construction navale, l'association des employés de la municipalité de Perama, l'association des retraités du Pirée et environs et l'union des femmes (membre de l'OGE). Leur action a déjà donné des résultats positifs. Le 7 avril, le Comité organisait un rassemblement combatif devant l'Hôpital d'État de Nikaia. Ainsi, il a pu obtenir, de la part du directeur de l'hôpital, l'engagement d'assurer les soins et l'hospitalisation sans conditions des chômeurs et de leurs familles de la zone des chantiers navals. La lutte continue pour couvrir tous les sans-emploi et leurs familles de l'ensemble du Pirée, de tous les secteurs.
Les interventions dynamiques ont commencé à partir du 28 octobre et ont continué pendant environ une semaine pour empêcher la fermeture temporaire des écoles maternelles de la ville, décrétée par les autorités municipales (Nouvelle Démocratie). L'arrêt des subventions, résultant de la politique d'austérité gouvernementale, avait entraîné l'épuisement des stocks de nourriture et de produits d'hygiène et d'entretien pour les enfants. Ceux-ci avaient été laissés deux jours sans nourriture. Le Comité a forcé la municipalité à débloquer de l'argent et à assurer les repas des enfants pendant environ un mois. Et, bien sûr, il a réaffirmé le droit pour tous les enfants de la ville d'aller à l'école maternelle, dans des locaux modernes, le droit des travailleurs à un emploi stable et durable à temps plein et à la sécurité sociale, avec des salaires décents, etc.
Depuis le 16 octobre, il dispose de son propre local, installé dans un wagon du métro, après le refus de l'autorité municipale d'en fournir un. Ce lieu commence à devenir un point de référence et d'organisation, un centre de coordination pour tous les travailleurs et les chômeurs de la ville, pour toutes les familles populaires. En même temps, le Comité diffuse régulièrement des annonces sur son programme spécifique, ses réunions et ses assemblées, au niveau de la ville ou dans les quartiers. Il décide des mesures spécifiques pour améliorer l'organisation, le recensement des problèmes. Il souligne la nécessité de l'organisation pour permettre au Comité d'acquérir une solide base.
Mobilisation pour chaque problème des familles populaires
Aucun problème rencontré par les familles populaires suite à la politique barbare n'est écarté de l'action des comités populaires. Par exemple, le 7 octobre, le Comité populaire de Menidi (Nord Ouest du pays) a imposé la reconnexion de l'alimentation électrique dans un foyer composé d'un travailleur et de personnes handicapées et chez une mère sans emploi avec deux enfants. Des dizaines de cas similaires sont pris en charge par les comités populaires.
Au cours de la semaine dernière, des dizaines d'actions militantes diverses ont été menées dans de nombreuses villes par les Comités populaires. Le 8 novembre, le Comité populaire de Kalamaria (région de Thessalonique) a organisé un important rassemblement et une manifestation d'une heure devant les bureaux de DEI (la compagnie publique d'électricité) de la ville pour exiger le maintien de l'alimentation électrique pour les familles populaires et pour les familles qui refusent de payer la facture, pour tous les chômeurs, pour ceux qui ont des bas salaires et qui sont incapables de payer l'électricité.
Une mobilisation similaire du Comité populaire de Toubas-Triandrias a été organisée devant les bureaux de DEI de la commune. Au même moment, le Comité des chômeurs faisant partie du Comité populaire du 5e district de Thessalonique a organisé une importante manifestation devant les bureaux de l'Emploi.
Le 9 novembre, un rassemblement militant devant la Société des transports urbains de Thessalonique a été organisé par le Comité populaire du 5e district et le Comité des chômeurs, pour réclamer la gratuité des transports pour les chômeurs et l'abolition des amendes pour les chômeurs qui ne peuvent pas payer leurs tickets. Ils ont exigé une réponse immédiate et ils sont parvenus à annuler de telles amendes infligées à des chômeurs de longue durée.
A Kozani (Nord du pays) le même jour, le Comité populaire et les familles de travailleurs qui vivent dans des logements sociaux de la ville ont organisé une manifestation devant la société de logement contre sa décision de couper l'eau et le chauffage chez ceux qui sont incapables de payer les factures.
Les mêmes jours, des Comités populaires de la Grèce centrale, d'Evia et de Thessalie étaient en marche.
Le 10 Novembre, à l'initiative du Comité populaire de Neapoli à Thessalonique, une réunion massive a été organisée l'après-midi, pour organiser le refus organisé des gens du quartier de payer la taxe via la facture d'électricité.
Le 11 novembre, 8 Comités populaires de la région de Thessalonique ont organisé une importante mobilisation devant les bureaux régionaux de DEI.
Dans les régions du Centre (Stérea Ellada, Eubée et Thessalie), les Comités populaires ont organisé des actions du 9 au 11 novembre. Le 9 novembre, le Comité populaire de Thèbes a organisé une manifestation contre la compagnie intercommunale des eaux pour protester contre les augmentations de tarifs pour les ménages. Des rassemblements similaires contre l'augmentation des tarifs d'électricité ont été organisés devant le bâtiment de DEI le 10 novembre par le Comité populaire d'Amfissa et le 11 par le Comité Populaire d'Edipsos.
La voie à suivre
Le dernier communiqué du Comité populaire de Perama est indicatif des tâches des Comités populaires. « Nous ne permettrons aucune coupure d'électricité chez les familles qui ne paient pas la taxe de DEI. Aucun chômeur ne sera privé de soins de santé parce qu'il n'en n'a pas les moyens. Aucun ne restera seul sous les attaques que nous subissons de la part des forces du capital et de leurs partis. Les syndicalistes, les travailleurs, les indépendants, les jeunes, les femmes, tous ont la responsabilité d'organiser la lutte, la résistance, l'indiscipline. La justice et le patriotisme, c'est protéger les travailleurs et les familles populaires de la pauvreté, du chômage, de la misère qui nous condamnent. Nous utilisons toutes les formes d'action et de lutte, par des réunions sur les lieux de travail, dans les écoles, les quartiers et même dans les immeubles. Nous prenons la décision de rejeter les mesures. Nous allons devenir les fossoyeurs non seulement de ces mesures, mais plus globalement, de toutes les politiques et gouvernements antipopulaires, de même que du développement capitaliste et de la barbarie imposée aux travailleurs. »
(1) ploutocratie: système politique dans lequel le pouvoir est exercé par les plus riches; pouvoir des monopoles et de leurs représentants politiques