100 parlementaires de la majorité signent une tribune dans le Journal du Dimanche du 3 mars. Se gardant bien d’entrer dans le contenu de l’accord Medef CfDT, ils font l’éloge de la "méthode" qui a conduit à sa signature.

Les signataires de cet accord, selon les termes de la loi du 20 août 2008, sont minoritaires, deux des trois, la CFTC et la CGC, voient même leur représentativité nationale compromise. D’où la hâte de ces parlementaires de cosigner une tribune qui est un serment d’allégeance à la discipline parlementaire qu’exige le gouvernement.

Ces élus de la Nation économisent, par quelques phrases grandiloquentes, la démonstration que cet accord apporterait quelque bienfait à la lutte contre le chômage, à la fameuse "inversion de la courbe du chômage" , dont le président se réclame tant.

Les 100 fidèles, aliénant leur "pouvoir de parlementaire", affirment, par postulat, a priori, que cet accord représente "la naissance d’un nouveau modèle social".

De l’humour noir... Cet accord est en effet le Titanic du Code du travail, et laisse tout loisir aux employeurs de licencier comme ils veulent, tout en exigeant des salariés et des syndicats, qu’ils acceptent par avance leurs licenciements, qu’ils renoncent à l’action en justice et qu’ils se soumettent aux clauses exorbitantes de confidentialité.

A quoi sert cette tribune ?

Sa seule vocation puisqu’elle se permet d’éviter d’expliquer et de défendre l’accord, est de tenter de démobiliser, de semer le trouble avant le 5 mars.

Cette tribune affirme en fait : "manifestez, manifestez, nous, nous avons reçu notre ordre de mission du gouvernement, nous l’appliquerons".

Elle est l’aveu que la mayonnaise commence à prendre, que le 5 mars est pour le Medef un signe avant-coureur d’un front du refus et de l’austérité et du chômage.

Ces députés nous donnent 100 raisons de manifester, et le 5 mars et après.

tract CFDT

Un chef d’oeuvre de désinformation

La CFDT s’engage à agir pour le Medef et contre le Code du Travail

Dans un tract disponible sur son site confédéral, la CFDT, en parfaite coordination avec les auteurs de la tribune du JDD, lance un tract contre le 5 mars :

"Vous n’irez pas manifester et vous avez raison, vous avez compris où était votre intérêt" (fin de citation !)

Et pourquoi la Confédération française donne un bon point à tout salarié rejetant l’argumentaire CGT ?

Au nom d’un accord sur lequel elle ment d’autant plus effrontément qu’elle en est le rédacteur principal. Elle ne retient que 5 points :

la généralisation de la mutuelle santé, alors qu’elle appelle à une transformation de fond du financement de la Sécurité sociale au profit de la formule du Medef.

le droit à la formation, alors que 1 000 licenciements sont prononcés chaque jour par un patronat qui empoche les 20 milliards de crédits d’impôts sans contrepartie.

le temps partiel qui permet au patronat de disposer d’un droit automatique à cette méthode

le chantage à la baisse des salaires contre un très éventuel maintien des emplois, ce qui revient à faire crédit à l’employeur d’une bonne pat de la masse salariale pendant qu’il concocte un plan de suppression des postes de travail.

une rémunération différente de l’indemnité chômage, alors que la convention UNEDIC n’est pas encore renégociée.

A bout d’arguments, la CFDT insulte les salariés qui refusent l’accord. C’est logique de son point de vue, elle a écrit dans son accord que tout salarié refusant l’accord compétitivité emploi, la clause de mobilité ou le prêt de main d’oeuvre serait licencié !

Un syndicalisme d’Etat est en train de naître sous nos yeux.

Nous manifesterons le 5 mars pour un syndicalisme indépendant des partis et du gouvernement !

Appel de députés PS à ne pas manifester le 5 mars : http://www.filpac-cgt.fr/IMG/doc/L_appel_des_cent_pour_une.doc
L’insulte CFDT faite aux manifestants du 5 mars : http://www.filpac-cgt.fr/IMG/pdf/CFDT_tract_salarie_hd.pdf