Mais cela reste utopique sans un Parti communiste d'avant-garde tourné vers l'objectif de la révolution socialiste
Même si des îlots socialistes existent dans certains pays, où venaient à exister, ce serait une belle utopie sans l’existence d'un Parti communiste d'avant-garde dont le rôle politique est de faire la révolution. Cela nécessite donc une profonde remise en question du PCF et un profond travail de reconstruction.
Soyons clair, le Parti Communiste Français tel qu'il existe aujourd'hui n'a aucun avenir, il n'est ni un parti d'avant-garde, ni un parti de masse. Pour survivre il doit profondément revoir son organisation et ses buts politiques. Que faire ?
1- Dans le temps courts, il doit acter une séries de mesures d'urgences
Des mesures que je
détaille dans cet article : Mettre le paquet sur le sauvetage des sections; Mettre le paquet sur la formation, la politique de cadre et leurs déploiements vers les lieux identifiés comme stratégiques; Réorienter le travail du Conseil national vers les questions essentielles; Acter la candidature d'un.e communiste pour 2022, sur la base d'un programme politique marxiste-léniniste.
De ces mesures nous pourrons ainsi identifier les objectifs de déploiement, les militant.e.s à promouvoir et former et le degré de pénétration de nos idées dans le prolétariat (conscience de classe).
2- Devenir un parti d'avant-garde avec une base militante révolutionnaire formée et conscientisée
Si aujourd'hui le PCF n'est ni un parti d'avant-garde, ni un parti de masse cela s'explique par des choix politiques et une attrition très forte de ses membres. Il est devenu un parti "classique" du système et un parti de notable, de retraités, de cadres de la fonction publique territoriale. Il ne représente plus le prolétariat et n'arrive pas à se faire entendre par ce dernier tellement les mots d'ordres mis en avant sont coupés des attentes réelles des gens.
Il faut donc faire le choix du parti d'avant-garde qui agit avec une base militante conscientisée et formée aux pratiques révolutionnaires. Cela signifie de mettre un terme au modèle actuel, hors sol et électoraliste qui caractérise le PCF.
Les directions doivent être dirigées par d’authentiques militant.e.s révolutionnaires, issues du prolétariat, discipliné.e.s dans le cadre du centralisme démocratique. Il ne s'agit ni d'une retraite politique, ni d'une planque, ni d'un strapontin pour une carrière politique, ni d'une reconnaissance pour bons et loyaux services, mais d'un engagement pour un idéal et le parti qui le porte.
Le Parti communiste doit suivre une ligne de masse, c'est à dire une méthode visant à dépasser la contradiction entre l’autonomie idéologique du parti et la nécessité d’un lien étroit avec les masses, ce qui permet de lutter contre l’aventurisme et le suivisme. Ainsi pour citer Mao Zedong, il faut "partir des masses pour retourner aux masses".
La formation des militant.e.s doit devenir impérative et être obligatoire. Des écoles spécifiques doivent être reconstruite.
Le Parti communiste doit retourner au marxisme-léninisme. Seule organisation et ligne idéologique qui permette de répondre aux objectifs du socialisme.
3- Déployer sur le terrain de nouvelles structures d'organisation
L'objectif politique est défini et le Parti communiste doit se mettre au travail. Vu la situation actuelle, les structures du parti son obsolètes et dépassées. Il faut donc revoir le fonctionnement interne autour d'une organisation de type "centralisme démocratique" et de mandats impératifs.
Le Conseil National doit centrer son action autour de :
- La formation des militant.e.s communistes autour des objectifs définis et dans le but de créer des îlots de socialisme pour déployer notre société dans ces lieux.
- L'action résolue vers les organisations de masses encore existantes comme la CGT et le Secours populaire. Nos idées doivent pénétrer les masses via des militant.e.s formé.e.s et actifs dans ces structures. il ne s'agit pas de faire de l'entrisme à la gauchiste, mais bien de faire converger les formations du prolétariat vers les mots d'ordre du Parti communiste et de les faire participer à la construction d'une société nouvelle.
- Déployer des suivis déterminés, qui ne se content pas à suivre une Assemblée générale ou un congrès local, mais qui co-animent des actions locales et/ou aident à la construction de nouvelles structures là où est identifié un potentiel.
- Travailler à développer un programme politique portant sur des revendications immédiates et des revendications révolutionnaires (socialisme). A côté de ça des commissions doivent travailler à produire des réflexions de hautes portées pour répondre à ce double enjeu.
- Le Conseil national déploie tous les outils nécessaire pour diffuser ses idées, via des médias classiques (télévision, presse ...) et modernes (internet ...). Il doit se doter d'outils cohérents et pertinents. Ses portes paroles doivent être identifiés.
- De ce Conseil national doit découler un Bureau Politique disponible à 100% et encore plus motivé dans l'atteinte des objectifs politiques.
Un nouveau maillage territorial pour répondre à l'objectif de révolution
Abandonner les Comités régionaux (qui dans les faits n'existent pas), les fédérations départementales et les sections pour une structure privilégiant l'implantation locales et la souplesse : Les cellules et les rayons.
Les vieilles structures du PCF sont obsolètes et clairement plus en capacité d’irriguer tout le territoire. Il faut acter dans la situation actuelle que les communistes ne seront plus présent dans tous les endroits et que nous devons prioriser des implantations locales qui correspondent à des lieux : Les cellules redeviennent l'outil évident de ce retour des communistes dans les quartiers et entreprises.
La cellule redevient le lieu de souveraineté des communistes, la base de l'organisation - et de la collecte de la cotisation - et le premier maillon du pouvoir politique que nous voulons organiser dans les îlots de socialisme. A chaque îlot sa cellule, à chaque quartier identifié sa cellule, à chaque entreprise sa cellule.
Le rayon remplace la section, la fédération et le Comité régional. Il devient l'outil évident de la coordination des cellules dans un territoire et peut occuper un espace très différent en fonction des enjeux locaux. Il peut y avoir des rayons couvrant des villes, des cantons, des départements. Il est en lien avec le Conseil National, il coordonne le travail des communistes dans les cellules et met en place les campagnes décidées et s'assure que les objectifs soient atteints.
Le rayon est lieu de mutualisation, de soutien aux organisations de base, le lieu de décentralisation de la formation des communistes.
Le permanentât ne doit plus être la norme, les dirigeant.e.s politiques doivent rester dans les masses et dans la société. De plus la direction d'une structure n'est pas compatible avec un mandat d'élu. L'élu.e est un.e porte-parole, un.e agitateur-agitatrice, le dirigeant dédie son action à la seule organisation du Parti et au travail de diffusion des idées dans les masses.
Il faudra aussi poser la question de l'organisation de jeunesse et du recrutement des jeunes. Aujourd'hui ni le MJCF, ni l'UEC ne sont en capacité d'agir en ce sens. Il faut donc raser ces deux structures pour reconstruire une branche spécifique du Parti communiste, organisée à partir des lieux d'études, de vie, de travail de la jeunesse. La structure en cercles (entreprises, lycées ...) /secteurs (pour les universités) est pertinent. Objectif : recruter les futurs cadres de l'organisation communiste et les former dans des organisations dédiées à leurs vies. Je mets cependant une alerte sur l'université, vu la porosité du gauchisme postmoderne dans ces endroits, le recrutement doit se faire avec prudence.
4- La question des élections
L'élection n'est pas un fin en soi, ne pas participer aux processus électoraux bourgeois serait aussi stupide. La question de la participation aux élections a été depuis longtemps tranché.
Ce qui doit changer dans notre rapport aux élections est essentiel :
- Constituer des listes et des candidatures de type "bloc ouvrier et paysan". Mettre un terme aux listes de dilution du PCF dernière des programmes de moindre mal, ou à minima et promouvoir les alliances avec des formations qui partagent des ambitions politiques propices à la révolution, à l'organisation du prolétariat.
- Promouvoir des candidatures issues du monde du travail et des lieux de vie du prolétariat, tournées vers l'objectif politique de la révolution. Très souvent on privilégie les enjeux locaux au détriment d'enjeux nationaux, cette situation ne soit plus être la norme. Les enjeux locaux doivent servir d'accroche aux campagnes nationales et permettre la diffusion de nos idées dans le prolétariat.
- Positionner des militant.e.s communistes et non des professionnels de la gestion. Notre crédibilité passe par notre capacité à promouvoir des militant.e.s issues du monde réel, du monde de l'exploitation et qui portent une vision et un programme politique clair. il n'y a pas de place pour les aventurier.e.s et les opportunistes. Les notables élus ne représentent plus l'avenir du Parti communiste.
- Nous devons utiliser les mandats acquis comme tribunes d'agitation et de propagande. Nous devons cesser de participer à des exécutifs avec des formations politiques qui se satisfont de l'ordre existant. Même si des élu.e.s peuvent apporter beaucoup pour les gens, au final le Parti n'en profite pas.
- Dans les institutions nous devons porter les revendications des organisations de masse et défendre les acquis de la classe ouvrière.
- Là où nous sommes en gestion, le Parti communiste, via ses militant.e.s élu.e.s, doit agir pour que tous les moyens soient déployés pour construire des îlots de socialisme (à définir en fonction des réalités du territoire et des objectifs définis) et engager le dépérissement du modèle étatique bourgeois au profit d'institutions socialistes hautement démocratiques. Naturellement à ce stade, il existera deux organisations : celle de la bourgeoisie le temps de l'élection et le temps du budget et celui du socialisme pour la construction et l'action. Avec la montée en puissance du Parti dans d'autres collectivités et territoires, cette situation duale cessera d'exister au profit du seul modèle socialiste.
Voilà quelques pistes qui me permettent d'envisager que la solution pourrait passer par la construction d’îlots de socialisme.