C’est la Russie qui est à l’origine de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU afin de traiter de la situation humanitaire en Ukraine et de réclamer, en vain, une aide d'urgence. Moscou s’inquiète sérieusement pour les nombreux civils obligés de fuir leur maison, à mesure que Kiev "continue d'intensifier ses opérations militaires". Les Ukrainiens fuient en masse Donestk et Lougansk, agglomération privée d'eau et d'électricité.
Kiev incite les civils à fuir les zones rebelles et a défini des "couloirs humanitaires" à cet effet dans Donetsk, où il demande aux insurgés de respecter un cessez-le-feu. Seulement ce sont les bombardements de l’armée ukrainienne qui mettent particulièrement les civils en danger. Un obus est même tombé dans un de ces couloirs dits humanitaires. L’ONG Human Rights Watch soupçonne également Kiev d’avoir bombardé au moins 5 hôpitaux cet été. L’ONG parle même de crimes de guerre alors que des obus sont également tombés ces derniers jours sur des habitations tuant au moins 16 civils.

Human Rights Watch s’en prend également au camp adverse et reproche aux séparatistes, en occupant des hôpitaux et en s'emparant d'ambulances et de médicaments, d'empêcher les soins aux civils.

Des réfugiés par centaines de milliers

Moscou affirme également que 730 000 Ukrainiens ont passé la frontière depuis le début du conflit. Un chiffre crédible pour le Haut Commissariat aux Nations Unis aux Réfugiés (HCR), mais difficilement vérifiable puisqu’aucun Visa n’est nécessaire. Selon les autorités russes, entre le 1er janvier et le 1er août, 168 677 personnes ont sollicité le Service fédéral pour les migrations. Le HCR estime également que 117 000 personnes sont actuellement déplacées à l'intérieur du pays et en juillet, 2 700 Ukrainiens ont sollicité une protection internationale dans l'Union européenne. On arriverait à bientôt un million de déplacés.

Déclaration de Vincent Cochetel porte-parole du HCR

« Les personnes déplacées évoquent les préoccupations de sécurité, notamment le risque d'être prises entre deux feux, comme la raison principale de leur fuite. Certaines personnes ont également exprimé des craintes de persécution en raison de leurs opinions politiques ou de leur appartenance ethnique ainsi que des craintes de recrutement forcé par les forces gouvernementales ou anti-gouvernementales. […] Le HCR prie le gouvernement ukrainien de mettre en place un système central d'enregistrement des déplacés internes. L'absence actuelle de système d'enregistrement uniforme et systématique entrave la coordination et la mise en œuvre des opérations de secours. C'est également important dans la perspective de la préparation des autorités ukrainiennes pour l'hiver. La plupart des abris actuellement utilisés ne sont pas adaptés au froid des mois d'hiver.»

La Russie a demandé mardi en vain des mesures humanitaires auprès de l’ONU, mais les Occidentaux ont rejeté sur Moscou la responsabilité de cette situation. "La Russie peut mettre fin à tout ça" en arrêtant de soutenir les séparatistes et en les obligeant à "déposer les armes", a répliqué la représentante adjointe américaine Rosemary DiCarlo. Oana Lungescu. Porte-parole de l’Otan va plus loin : "toute détérioration de la situation humanitaire dans les zones tenues par les séparatistes est due à la poursuite de la déstabilisation de l'Ukraine par la Russie". Elle craint que la Russie utilise "le prétexte d'une mission humanitaire ou de maintien de la paix pour envoyer des soldats dans l'est de l’Ukraine", précisant que Moscou "a massé environ 20.000 soldats prêts au combat à la frontière orientale".

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