La décision de Vladimir Poutine de se mettre à la tête de la liste électorale du parti Russie unie sera sans effet sur les chances électorales des communistes, a estimé le premier adjoint au président du Parti communiste de la Fédération de Russie (KPRF), Ivan Melnikov.

Selon lui, les chances électorales de son parti restent les mêmes. "Je le répète encore, nous parlons d'un score de plus de 20% des voix", a-t-il indiqué. D'après le responsable communiste, la décision du président Poutine "est une tentative pour enrayer la baisse de popularité de Russie unie".

"Je suis sûr que la décision du président s'explique par le fait que le pouvoir est informé du score réel de popularité de Russie unie, qui subit actuellement une baisse inéluctable", a-t-il indiqué dans un entretien à RIA Novosti lundi. M. Melnikov affirme ne pas être étonné par ce revirement mais juge la décision présidentielle risquée. "Quel que soit l'avenir, il a déjà perdu à jamais une partie de ses partisans", affirme-t-il.

"En fait, le pouvoir joue son va-tout en changeant brusquement de stratégie. C'est une belle décision, mais c'est aussi une décision risquée", estime-t-il. M. Melnikov n'a pas écarté l'hypothèse selon laquelle Vladimir Poutine, une fois à la Douma, pourrait aussi se mettre à la tête du groupe parlementaire de Russie unie.

Le représentant du KPRF a aussi indiqué que le leader de Russie juste (un parti qui se veut de gauche également), Sergueï Mironov (président du Conseil de la Fédération, chambre haute du parlement russe), qui ne cesse de déclarer son soutien au président et son opposition envers Russie unie, doit maintenant, en toute logique, renoncer à participer avec son bloc aux prochaines élections. "En tout état de cause, il (Mironov) se trouve dans une situation très embarrassante", a encore estimé le numéro deux des communistes russes.