Le deuxième tour des élections présidentielles chypriotes avait lieu hier, dimanche 24 février à Chypre. Conformément aux sondages c'est le candidat de la droite Nicos Anastasiadis qui l'a emporté avec 57% des voix face au candidat soutenu par le parti communiste AKEL Stavros Malas.

Deux enjeux principaux ont animé la campagne, d'une part comment mettre fin à l'occupation turque au nord de l'île et d'autre part comment résoudre le déficit abyssal qui grève les comptes de l'Etat.

Les deux candidats avaient des solutions différentes. Pour Malas, dans la droite ligne du président communiste sortant Dimitris Cristofias, il s'agissait de refuser l'austérité et notamment de refuser d'appliquer les privatisations demandées par le FMI et l'Union européenne et de refuser l'adhésion à l'OTAN et son plan de paix : « le partenariat pour la paix ».

Le candidat de la droite, surfant sur la peur face à la crise à quand à lui choisi de se plier aux injonctions des institutions internationales réclamant toujours plus de plan de rigueur, ainsi dès les résultats connus a-t-il ouvertement déclaré qu'il appliquerait d'une manière drastique l'austérité. Pour ce qui est du plan de paix, Anastasiadis a également déclaré vouloir adhérer au « partenariat pour la paix », voie royale vers une adhésion à cette organisation impérialiste et criminelle.

Le parti AKEL et son organisation de jeunesse EDON, notre organisation partenaire dans le pays qui assure la présidence de la Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique, ont mené un combat très difficile, seuls face à l'adversité. En effet, dans un contexte de crise profonde, ils ont dû lutter contre un candidat soutenu par l'ensemble de la classe politique chypriote, par la droite, les centristes et le soutien tacite des sociaux-démocrates. De plus l’Église qui a une influence réelle dans le pays a annoncé soutenir le candidat de la droite, tout comme les grandes institutions internationales notamment européennes qui se réjouissent de l'élection d'un gouvernement prêt à mettre en place l'austérité.

Nous sommes certes un peu déçu de voir le seul gouvernement qui avait refusé l'austérité, et qui avait augmenté la part du budget pour l'éducation (8%) tomber ainsi. Cependant tout n'est pas noir, dans la défaite naissent aussi des signes d'espoir !

Dans ce contexte rassembler 42% des suffrages est un bon signe pour le futur, avec ce résultat les chypriotes et les jeunes chypriotes savent qu'ils peuvent compter sur un parti, sur une organisation de jeunesse à même de les organiser et de les défendre face aux attaques du patronat et de leur président, face à l'austérité et son nouveau laquais.
Dans les temps difficiles qui s'annoncent pour le pays et sa population, il faudra que nous soyons au côté du peuple chypriote et de sa jeunesse !