Actualités et informationsPour l’Union européenne, la démocratie semble être à géométrie variable. Elle n’hésite pas à exercer un chantage clair : « Votez comme nous l’entendons ou vous sortirez de l’euro et de l’Union. » Alors que les partis qu’elle soutient en Grèce, la Nouvelle Démocratie (ND, conservateur) et le PASOK (social-démocrate), virent de plus en plus à droite
Cécile Chams en David Pestieau
Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, évoque les conditions nécessaires à un maintien de la Grèce dans la zone euro : « Nous y sommes favorables, assure-t-il. Mais elle doit aussi le vouloir et remplir ses devoirs. » « Ses devoirs », ce sont les plans d’austérité qui ont fait reculer les salaires de 50 %, sabré dans les services publics, allongé les carrières… C’est aussi la poursuite de cette même austérité au moins jusqu’en 2015, en échange des 130 milliards d’euros accordés par l’Union européenne et le FMI dans le cadre de ce qui a été appelé le « mémorandum européen ». La France, pourtant dirigée aujourd’hui par le socialiste François Hollande, a une position similaire. Pierre Moscovici, ministre français de l’Économie, a indiqué qu’une sortie de la Grèce de la zone euro se poserait « sans doute, si les Grecs eux-mêmes ne respectent pas leurs engagements à l’issue du scrutin du 17 juin ». Et de préciser qu’il « serait hautement préférable que sorte des élections grecques un gouvernement qui soit pro-européen et pro-euro ».1 Un appel clair à voter ND ou PASOK. Les Grecs ne l’acceptent cependant pas. Le 6 mai dernier, ils ont massivement rejeté l’austérité imposée par la Troïka (Union européenne, Banque centrale européenne et FMI), en sanctionnant les deux partis traditionnels. Ils ont voté en majorité pour des partis opposés au « mémorandum européen ». Ainsi, avec 16,8 % des voix, Syriza, la coalition de la Gauche radicale, est devenue le deuxième parti du pays, devant le PASOK (13,2 %), et juste derrière la ND (18,8 %). En même temps, la Grèce a hérité d’un paysage politique éclaté, avec 17 nouveaux partis. La plupart n’ont pas franchi la barre des 3 % nécessaires pour entrer au Parlement. Ces petits partis sont donc enclins à rejoindre les trois grands (PASOK, ND et Syriza) pour leur faire remporter la première place et accéder avec eux au pouvoir. La Nouvelle Démocratie ratisse à droite La ND, cousine de partis comme ceux de Merkel et Sarkozy, a perdu la moitié de ses voix par rapport aux élections de 2009. Mais, en tant que premier parti, elle a obtenu un bonus de 50 sièges. Le 17 juin, elle pourrait bien perdre cet avantage au profit de Syriza. Aussi, sans scrupules, la ND accueille-t-elle dans ses rangs tous ceux qui l’avaient quittée et recrute aussi à l’extrême droite. Dora Bakoyannis, ancienne maire d’Athènes et ex-ministre, a annoncé la dissolution de son parti, l’Alliance Démocratie, pour retourner dans le giron de la Nouvelle Démocratie (ND). Plusieurs anciens députés du parti d’extrême droite LAOS, comme les deux ex-ministres Makis Voridis et Adonis Georgiadis, ont également rejoint la ND. Tous les deux sont des partisans affichés de la dictature des colonels (1967-1973). Connus pour leurs positions ouvertement xénophobes, ils sont accueillis à bras ouverts. La ND tente ainsi de récupérer une partie de l’électorat du parti néonazi Aube dorée (Chrysi Afgi), qui a obtenu 6,97 % le 6 mai. Le PASOK continue sa chute L’autre grand parti, le PASOK, s’acharne contre les sans-papiers, en ouvrant en grande pompe des camps de rétention et en appelant les citoyens grecs à les dénoncer. Exploités dans les plantations agricoles ou les chantiers de construction, entassés dans des taudis, menacés par les néonazis, les immigrés servent de boucs émissaires aux deux partis qui ont imposé l’austérité exigée par la Troïka. Néanmoins, le PASOK, qui avait encore 44 % aux élections de 2009, est tombé à 13 % le 6 mai dernier et est fortement affaibli. Cet inquiétant virage à droite n’empêche pas les députés de la Nouvelle Démocratie et du PASOK de demander une « renégociation du mémorandum », c’est-à-dire des changements de détails, car ces deux partis sont bien d’accord avec le cadre général imposé par l’Europe. 1. Sur RTL, le 4 juin cité dans l’Humanité, 6 juin 2012 |
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