Baptisée du nom de son auteur, la directive sur les services de l’Union européenne dite Bolkestein est destinée à transformer le marché commun en un marché prédateur.

En son temps, Albert Einstein critiqua ce qu’était ce marché prédateur : « La concurrence sans freins conduit à un gaspillage de la main-d’œuvre et à une paralysie de la conscience sociale de l’individu. »

La directive Bolkestein transforme presque toutes les sphères de l’économie – le commerce, l’artisanat, les services et les activités libérales – en un « marché prédateur ». Il s’agit là d’une nouvelle attaque extrêmement grave contre le modèle de « l’État providence » européen.

Selon Bolkestein, les critères à respecter ne sont pas « qualité optimale », mais « coût minimal », pour ce qui concerne les heures de travail, les salaires, la sécurité industrielle, l’environnement et la richesse commune. Il s’agit là d’un assaut lancé contre les progrès durement acquis par les luttes des travailleurs.

La directive Bolkestein frappe particulièrement les femmes. Elle dévalorise fortement le travail avec les personnes et pour les personnes et approfondit la division du travail en fonction du genre. Ceci détruit les bases de toute politique d’égalité des chances.

L’objectif est de transformer des biens essentiels, tels l’eau, l’éducation et la santé, en des marchandises générant du profit. C’est une attaque perpétrée contre les droits humains : tous les êtres humains ont le droit, égal pour tous, d’accéder à l’eau, à l’éducation et aux soins de santé.

L’Europe court le risque de perdre tout ce qu’elle avait gagné en matière sociale, démocratique et écologique et de relations entre les genres.

Nous voulons empêcher cela

Le NON a déjà gagné une première fois.

En votant NON à la Constitution européenne, les femmes et les hommes en France et aux Pays-Bas nous ont offert une chance de repenser une Europe en conformité avec leur NON.

Au moyen de la directive Bolkestein, la classe dominante tente de consolider le cœur de la Constitution qui a échoué, c’est-à-dire de faire rentrer par la petite porte la concurrence sans freins.

Nous disons une fois de plus NO, OXI, NEJ, NE, EI, NIE, NEIN et NON, parce que nous voulons une Europe sociale de paix, d’écologie, des droits humains, de rapports démocratiques entre les genres.

Faisons comme les dockers

Le 18 janvier, le Parlement européen a rejeté la directive sur les services portuaires, la « Bolkestein des ports ». C’est un grand succès pour les dockers d’Europe. Il montre que la résistance sans failles paie. Il montre qu’en Europe les peuples veulent une politique différente et que cette autre politique est possible.

Nous appelons :

· À des protestations dans tous les pays, dans les rues, dans les entreprises.
· À faire pression sur les municipalités, sur les conseils généraux, les parlements nationaux, pour qu’ils rejettent la directive Bolkestein.
· À des manifestations au plan européen les 11 et 14 février à Strasbourg.