Les questions de politique intérieure comme l'inflation, les prix de l'énergie, l'augmentation du prix des denrées alimentaires, l'écart salarial entre l'est/l'ouest, le conflit au Moyen-Orient, la montée de l'AfD et bien sûr l'état de la gauche après la scission de Wagenknecht étaient au centre des préoccupations, au centre du débat.

Le congrès veut relancer Die Linke autour d'un projet neuf et une campagne pour « renouveler » le parti, qui a pour devise « Une gauche pour tous ».

Martin Schirdewan, coprésident du parti La Gauche et du groupe La Gauche au Parlement européen, mènera à nouveau la liste de Die Linke dans la campagne électorale européenne. Il sera accompagné de Carola Rackete, de Özlem Demirel et de Gehard Trabert pour former le quatuor qui impulsera la liste.

Même débarrassé de Wagenknecht, Die Linke continue de se diviser

Die Linke, même vidée de sa principale opposition, continue de se déchirer. Des oppositions se sont fait entendre par rapport aux faiblesses et aux absences de positions fermes. La première, c'est la faible critique de l'Union européenne. Le programme des élections européennes, qui, contrairement aux années précédentes, ne contient plus aucune critique fondamentale à l'égard de l'UE, a été adopté sans modifications significatives, avec une large majorité et quelques voix contre.

Dans les textes, dans les débats, un grand absent : Le socialisme.

Les deux chefs de parti, Janine Wissler et Martin Schirdewan ont accueilli ensemble les délégués. "Nous sommes les Rouges, nous restons les Rouges". "Nous sommes le Parti socialiste de la justice et nous n’avons pas besoin de nous cacher".

Pourtant, le mot socialisme n'apparaît pas une seule fois dans le projet de programme des élections européennes (80 pages). À noter, un amendement demandant la nationalisation des entreprises énergétiques a été rejeté. Le trésorier fédéral de Die Linke, Harald Wolf, expliquant qu'il fallait « s’éloigner de ce socialisme à la mode ». La majorité des délégués l'ont suivi : 172 ont voté pour l'amendement et 195 contre l'amendement.

Carola Rackete, candidate aux élections européennes, a provoqué des troubles en marge du congrès. Dans une interview à Die Zeit, elle estime que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour se démarquer de ce qui fut le seul État socialiste sur le sol allemand. "Cela aiderait la gauche à prendre ses distances avec son passé de la SED et à l'accepter". "Il y a encore des gens qui sont rebutés par cela" déclare-t-elle, "et je pense que s'il y a un processus de renouvellement maintenant, il pourrait aussi se terminer par un changement de nom".

Die Linke s'est déchirée sur la question de la guerre au Moyen-Orient. Les délégués du congrès n'hésitant pas à traiter d'antisémite ceux qui dénonçaient un "génocide", un "nettoyage ethnique" à Gaza.

Même si les effectifs ont progressé (+700 adhésions) depuis la scission de Wagenknecht, Die Linke ne semble pas trouver sa place à la gauche de la social-démocratie. Au contraire, Die Linke poursuit sa mutation libérale.