Né en Sardaigne (Italie) en 1926, cet ancien homme politique qui a marqué la vie du Parti communiste français (PCF) de Meurthe-et-Moselle et de France est mort à Arles le 1er mars.

Avant de travailler à Usinor Longwy, il avait décidé d’adhérer au PCF en 1943, lorsque le parti était interdit par les nazis. « C’était un acte courageux », explique Alain Casoni, actuel maire de Villerupt qui fut son collaborateur parlementaire entre 1978 et 1981. Devenu secrétaire de la fédération de Meurthe-et-Moselle du PCF dans les années 1970, Antoine Porcu a été conseiller général du canton de Villerupt entre 1973 et 1985.


Antoine PORCU par domelisa

« Il a également été élu député de la 7e circonscription de Meurthe-et-Moselle en mars 1978, fonction qu’il a tenue jusqu’en mai 1981 et la vague socialiste (Jean-Paul Durieux a pris sa place). Je me souviens par exemple de lui s’interposant en 1979 entre les ouvriers manifestants et les CRS protégeant le commissariat de police de Longwy. Au mégaphone, il avait expliqué que l’objectif était de faire barrage à la casse de la sidérurgie, et non pas d’en découdre physiquement. Je crois que, ce jour-là, il a évité un bain de sang », assure Alain Casoni.

Le premier magistrat villeruptien raconte aussi comment Antoine Porcu avait réussi à démontrer, avec un professeur d’économie du lycée Alfred-Mézières, que la minette et la sidérurgie de Lorraine étaient rentables. « Même si la teneur en fer était plus faible, les coûts de transport étaient inexistants. Il avait présenté ce rapport à l’Assemblée nationale. Bourreau de travail, très exigeant avec lui, ses proches et les militants, il a été un grand défenseur de la classe ouvrière. »

Après son poste de député, il est devenu membre du cabinet de Charles Fiterman, ministre des Transports, puis président de l’Office national de la navigation. Il avait écrit plusieurs livres, dont une autobiographie : Aventures et mésaventures d’un Franco-Sarde atypique.
Il avait un fils, Jean-Marie.

Les obsèques seront célébrées lundi 6 mars à 16h30 au crématorium de Martigues. Elles seront suivies de la crémation, puis de la dispersion des cendres dans la mer, conformément à la volonté du défunt, qui souhaitait ainsi pouvoir rejoindre sa Sardaigne natale.

Le Républicain Lorrain