"Il n'y a plus de production qui sort", a déclaré le secrétaire du CE (FO, majoritaire sur le site), Jean-Marie Ravry, qui estimait à environ 500 le nombre des employés ayant cessé le travail dans la matinée, dans plusieurs bâtiments du site où travaillent 1.500 personnes à ce moment de la journée. Une cinquantaine d'ouvriers se sont rassemblés en début de matinée devant les grilles de l'usine. Dans une courte déclaration, ils ont dénoncé "le recul historique que tente d'imposer Renault" par le biais de l'accord de compétitivité. "C'est un chantage inacceptable et nous ne l'accepterons jamais", ont-ils ajouté, regrettant le refus de la direction de l'usine de rencontrer l'ensemble des grévistes, et non pas uniquement les délégués syndicaux.

Nouveau rassemblement des grévistes en début d'après-midi

Des délégués FO avaient pris la parole dans la matinée devant les grévistes rassemblés à l'intérieur du site. Depuis l'extérieur, on pouvait entendre des cornes de brume et des hauts-parleurs. "A Douai, on n'était pas inquiets au début, puisqu'on a le (projet de plateforme industrielle) 15/40 qui nous permettait de travailler jusqu'en 2020. Aujourd'hui, la direction annonce la fermeture de deux sites et nous dit personne n'est exclu", a expliqué Jean-Marie Ravry.

L'usine Renault de Douai, qui produit principalement la Scénic, emploie environ 4.700 personnes. Alors qu'elle produisait 2.400 véhicules par jour en 2007, l'usine n'en fabrique plus que 800 aujourd'hui, à cause de la faiblesse des commandes, selon M. Ravry, qui a comptabilisé 60 jours de chômage en 2012. Début 2012, la direction avait annoncé des investissements de 420 millions d'euros dans l'établissement nordiste, pour lui permettre de fabriquer les nouveaux modèles haut de gamme de la maison, l'Espace, en octobre 2014, puis la Laguna un an après. "Ils veulent mettre en concurrence tous les sites, c'est malsain", a-t-il ajouté, dénonçant un "chantage" de la direction de Renault sur des "fermetures de sites et des licenciements secs". FO dénonce notamment les "détachements obligatoires, remise en cause de l'accord 35h (...) gel des salaires" prévus dans l'accord.

http://www.humanite.fr/social-eco/debrayage-lusine-renault-de-douai-contre-laccord-d-514008