Le processus de formation de SYRIZA fut lent et long. A l'origine était le Parti Communiste Grec (KKE). Après l'instauration de la dictature des colonels le 21 avril 1967, le KKE se scinde en deux en 1968. Certains communistes jugent la répression du Printemps de Prague trop violente. Ils se rapprochèrent de la ligne Eurocommuniste préconisée par exemple par les communistes italiens. Ils prirent le nom de KKE de l'intérieur (« ΚΚΕ εσωτερικού ») et par dérision appelèrent ceux qui continuaient à obéir à Moscou le KKE de l'extérieur.

A l'origine était le Parti Communiste Grec (KKE)

Sans rentrer dans les détails, le KKE-Intérieur se dissous en 1987 (quelques mois après son IVe congrès en 1986) et donne naissance à la Gauche grecque (E.AP) et à la Gauche écologique, communiste et rénovée (AKOA).

Aux législatives de 1989, les vieux frères ennemis, le KKE (dit extérieur) et les restes du KKE-Intérieur se rassemblent dans une coalition électorale nommée Synaspismós (Coalition de la gauche, des mouvements et de l’écologie). Mais la coalition ne durera pas et en 1991, le KKE purge ses membres. L'aile dite « orthodoxe » du parti prend la décision d'exclure les « réformateurs » du KKE, qui constituaient une part importante des militants et auxquels appartenaient près de 45 % des membres du comité central, dont le secrétaire général du parti de l'époque, Grigoris Farakos.

Les exclus forment en 1991 un parti désormais totalement indépendant du Parti communiste et reprennent le nom de Synaspismós. Pour passer vite sur l'histoire du Synaspismós. En 2001 se crée un Espace de Dialogue pour l'Unité et l'Action Commune de la Gauche qui amène à la fondation de coalitions électorales pour les élections locales de 2002. La naissance officielle de la SYRIZA est cependant liée aux élections législatives de 2004, elle rassemble : Le Synaspismos, la Gauche du Renouveau Écologique et Communiste (AKOA), la Gauche ouvrière internationaliste (DEA), le Mouvement de la gauche unifiée dans l'action (KEDA) (une scission du KKE), les Citoyens Actifs (une organisation proche de Manólis Glézos). En 2007 la KOE, un mouvement communiste issue du KKE rejoins SYRIZA.

Le 22 mai 2012, le parti SYRIZA Front Unioniste Social est déclaré comme parti politique. Cette modification de statut semble nécessaire pour pouvoir bénéficier des 50 sièges réservés au parti qui arrive en tête, les coalitions de partis étant apparemment exclues de ce dispositif.

D’où viennent les soutiens populaires de SYRIZA ?

Selon Takis Theodorikakos de l'institut GPO, la majorité des soutiens de SYRIZA vient du "centre-gauche" c'est à dire de la "gauche non communiste" et 57,4% des grecs estiment selon un sondage que SYRIZA est un parti qui se situe dans cet espace. Syriza a gommé une grande partie de son héritage marxiste pour rassembler un grand nombre d'électeurs et cesser de faire peur. «Pour moi, Syriza, c'est le Pasok des origines, celui qui voulait vraiment changer les choses», explique un retraité, ancien militant du PASOK.


Comme on peut le constater 21,2% des grecs considèrent SYRIZA comme un parti de gauche (comprendre communiste) et 5,4% comme un parti d'extrême gauche. Dans un autre graphique, les partisans de SYRIZA sont majoritairement convaincu d'être un parti de centre-gauche (67%), 48,9% des soutiens du PASOK partagent cet avis sur SYRIZA. 48,4% des partisans de la droite (ND) sont convaincus ce cette orientation.

19,8% des partisans de SYRIZA se considère comme de gauche (et 3,3% d'extrême gauche), 30,6% des partisans de la ND pensent que SYRIZA est un parti de gauche (3,2% d'extrême gauche), 23,6% des partisans du PASOK (12,8% pour l'extrême gauche).

La suite de l'enquête : http://www.huffingtonpost.gr/2015/01/18/politiki-syriza-kentroaristera-aristera_n_6492180.html