Les COMMUNISTES en Allemagne renforcent leur présence politique non seulement dans le mouvement syndical et de protestation, mais aussi dans la politique municipale. Au-dessus du niveau municipal, les routes sont fermées pour le Parti communiste allemand: lorsqu'en 2008 la communiste Christel Wegner a été élu sur la liste de Die Linke au parlement de Basse-Saxe, cela a déclenché une vague de harcèlement anticommuniste de la part des médias allemands. Elle a été expulsée de la faction, et elle est restée jusqu'à la fin du mandat dans l'isolement politique tant en RFA la peur des communistes est réelle.

Au niveau municipal, le potentiel du DKP est beaucoup plus large: ceux qui sont au pouvoir n'ont tout simplement pas assez de temps et d'occasions pour contrôler totalement le mouvement de gauche, dont le parti fait un excellent usage. La participation à la politique municipale aide les communistes à être entendus directement par les électeurs-électrices, à intervenir dans les problèmes pressants de la population sur les questions de logement, d'urbanisme et d'écologie communales.

Depuis de nombreuses années, les député.e.es du DKP ont été élus avec succès aux autorités locales dans un certain nombre de villes de Rhénanie, de Nord-Westphalie. La ville de Bottrop est le fief du DKP: lors des élections de septembre, le parti a réussi à défendre les deux mandats et à remporter deux mandats supplémentaires dans les assemblées du district.

Michael Gerber, député de Bottrop, a déclaré que les communistes doivent leur succès à l'engagement actif des électeurs-électrices: "Lors de la dernière élection à la mairie, je suis arrivé troisième et avec plus de voix que les écologistes et Die Linke. Je prône la transparence dans la prise de décision politique. En tant que membre du conseil d'administration du service municipal de collecte des déchets, j'ai divulgué des informations selon lesquelles nos collègues étaient sanctionnés par le non-paiement de primes annuelles, tandis que les membres du conseil se sont attribués des primes importantes. Pour cela, j'ai été accusé de "divulgation de secrets commerciaux", mais le tribunal m'a finalement acquitté. Nous avons toujours combiné la politique antitrust avec le soutien concret des habitant.e.s. Dans le cadre de la campagne «DKP en production», nous informons régulièrement toutes les parties intéressées des prochaines décisions du conseil d'administration. Ainsi, nous essayons de faire en sorte que les gens eux-mêmes puissent manifester une activité politique et se battre pour leurs intérêts. Nous rejetons catégoriquement la politique fantoche adoptée dans les partis bourgeois. "

"Dans le cadre du mouvement communiste", poursuivi Gerber, "nous associons la lutte de la classe ouvrière aux problèmes quotidiens de la population: nous conseillons les bénéficiaires de l'aide sociale et les personnes qui se trouvent dans des conditions de vie extrêmement contraignantes, les aidons à contacter un centre pour l'emploi ou un service social en cas de problème. Nous défendons leurs droits et expliquons clairement aux fonctionnaires que les montants versés aux bénéficiaires des prestations ne couvrent même pas leurs dépenses mensuelles de logement et de services publics. Depuis de nombreuses années, nous préconisons que les employé.e.s de la ville effectuent le nettoyage des bâtiments municipaux et des écoles, plutôt que des entreprises privées qui paient des salaires de misère".

L'initiative des député.e.s du Bottrop DKP sur la distribution gratuite de masques et d'équipements de protection contre l'infection à coronavirus est également devenue populaire auprès de la population. Mais le conseil municipal a rejeté la proposition communiste: la campagne, qui a gagné la sympathie des citadins, est politiquement indésirable. En réponse, les communistes ont organisé une manifestation devant la mairie sous le slogan "Nous ne paierons pas votre crise!"

Les communistes ont également attiré l'attention du public sur les activités de l'usine de coke (charbon) de la plus grande entreprise sidérurgique du monde, Arcelor Mittal, qui est à l'origine de la contamination toxique de la région de la Ruhr: pour 16.000 habitant.e.s du district, il y a une interdiction de consommation de fruits du jardin. Le maire de la ville, à son tour, protège l'usine de coke, empêchant des normes environnementales plus strictes et ne se souciant pas de la santé de la population. Afin de maximiser les profits, les investissements ne sont pas faits dans la rénovation des équipements technologiques et dans la politique d'élimination sûre des déchets. En septembre, des membres du Bottrop DKP ont organisé un rassemblement devant le territoire de l'usine de coke: plus de 70 riverain.e.s ont pris part à une action spontanée et ont bloqué l'entrée de l'entreprise.

Les communistes de Bottrop valorisent leur tradition: même dans les années de la République de Weimar, cette zone de la Rhénanie du Nord-Westphalie était considérée comme rouge, et selon le témoignage d'anciens, même les nazis du Troisième Reich évitaient les quartiers ouvriers de la ville afin d'éviter les affrontements avec la population locale. Dans l'un des quartiers voisin à Essen, qui est aussi un bastion communiste, sur le mur d'une maison, il y a même un dessin de propagande des élections de 1932: "Votez pour Thälmann!"

La Pravda