Le 15 mars (2 mars) 1917 représente deux événements important dans cette révolution de février. A partir du 14 mars (1er mars) 1917 les villes de provinces entrent dans le mouvement. A Tver, les ouvriers, abandonnant le travail. A Nijni-Novgorod, des milliers de gens s'assemblèrent devant l'édifice de la municipalité et les ouvriers, portant leurs drapeaux rouges, délivrent les prisonniers politiques. La garnison de la ville se rallie à la révolution. A Samara et à Saratov, des soviets de députés ouvriers se constituèrent. A Kharkov, une foule surexcitée clame « Vive la Révolution ! »

Dans les campagnes sont moins impactées par le mouvement révolutionnaire. C'est la question de la guerre et de la terre qui va intéresser les paysans.

Libéraux contre révolutionnaires

Le premier vient du compromis politique trouvé entre la Douma et le Soviet des députés ouvriers et des délégués des soldats de Petrograd. Le soviet reconnaît, en attendant la convocation d'une Assemblée constituante, la légitimité d'un gouvernement provisoire ( présidé par l'octobriste Mikhaïl Rodzianko), composé majoritairement de représentants du Parti constitutionnel démocratique (droite libérale).

Sous la pression des révolutionnaires le gouvernement provisoire de Russie est sommé d'appliquer un vaste programme de réformes démocratiques, fondé sur l'octroi des libertés fondamentales, le suffrage universel, l'abolition de toute forme de discrimination, la suppression de la police, la reconnaissance des droits du soldat-citoyen et une amnistie immédiate de tous les prisonniers politiques.

Les deux structures vont difficilement cohabiter et surtout exprimer deux conceptions opposées de la révolution en Russie. D'un côté, le gouvernement provisoire qui souhaite continuer la guerre (avec l’appui du général Mikhaïl Alekseïev et des commandants des cinq fronts militaires) et de mener une transition bourgeoise libérale. De l'autre, les soviets qui veulent apporter une réponse aux slogans "Paix et pain" porté par les ouvriers et les soldats.

Le Comité exécutif du POSDR (bolchevique) insiste sur le transfert du pouvoir aux Soviets et non au gouvernement provisoire. Ce 15 mars est aussi la date de la reparution légale de la Pravda, cette dernière est réorganisée par Viatcheslav Molotov.

Le Tsar abdique et la monarchie s'effondre comme un château de cartes

C'est ce même jour qu'abdique le Tsar Nicolas II Romanov. Isolé de tous, et de son état-major, Nicolas II annonce qu'il renonce au trône de Russie « afin de sauver l'indépendance du pays et assurer la sauvegarde de la dynastie ». Il renonce en faveur de son frère, le Grand-Duc Mikhaïl Alexandrovitch Romanov.

Le du Grand-Duc annonce refuser le trône de Russie, sous la pression populaire, et appelle les citoyens à obéir au gouvernement provisoire jusqu'à ce qu'une assemblée constituante se prononcée sur la structure étatique de la Russie.

C'est de fait la fin du tsarisme en Russie, il aura fallut quelques jours aux ouvriers et soldats en luttes pour renverser une dynastie et un système à bout de souffle. A Petrograd, le même jour se déroule les premières élections au soviet des ouvriers de Petrograd (qui seront remportées par des socialistes modérés). Un esprits de liberté se diffuse dans tout le pays, une vague d'enthousiasme et d'émancipation.

Cette révolution de Février aura coûté la vie à 1443 ouvriers, ouvrières et soldats à Petrograd.