Ils parlent service public, entreprise nationale et soutien à la SNCF et concrètement, ils ont voté l’ouverture à la concurrence à Bruxelles, avancent dans la casse du statut, font tout pour banaliser une activité qui ne pourra jamais être banale.
Ils nous disent Grenelle de l’environnement, taxe carbone, révolution écologique, ils nous sortent un nouveau rapport sur la croissance pour prendre enfin en compte des données essentielles à la vie comme notre bien-être, la cohésion sociale, la qualité de notre environnement et concrètement, ils annoncent la fermeture de milliers de dessertes ferroviaires, l’arrêt de l’activité « wagon isolé », l’abandon de pans entiers de notre territoire. Mettre un million et demi de camions supplémentaires sur les routes, car c’est cela le bilan du plan fret, c’est cela leur révolution écologique ?
Et ce qu’il faut aujourd’hui, c’est bien démasquer ces mensonges. C’est dire la vérité.
Et la vérité, c’est qu’on ne peut pas dans le même temps défendre le service public et voter le traité de Lisbonne. La vérité c’est qu’on ne peut pas revendiquer l’égalité devant le service public et l’aménagement du territoire tout en soutenant la stratégie de la SNCF qui est uniquement celle des autoroutes ferroviaires et de l’abandon de l’immense majorité du territoire.
La vérité c’est qu’on ne peut pas défendre les missions du service public et parler en de beaux termes du métier de cheminot tout en cherchant, au nom de la concurrence qu’on a soit même institué, à casser le statut et les protections attachés au métier de cheminot.
La vérité, c’est qu’on ne peut pas faire prendre conscience à toute notre économie et à toutes nos entreprises de la nécessité de choisir des transports propres et durables si l’on interdit l’accès au rail à la quasi-totalité d’entre-elles, à l’exception des plus grandes situées à proximité d’immenses autoroutes ferroviaires.
La vérité enfin, c’est qu’on ne peut pas concilier l’écologie et le libre marché, le développement du rail et le dumping social généralisé du transport routier, la protection des petites entreprises qui dépendent du fret ferroviaire et le soutien à la rentabilité des grandes multinationales, l’emploi et la financiarisation de la SNCF. Non, pour tout cela il n’y a pas de compromis possible. Il faut faire un choix.
Alors oui disons la vérité. Et disons là pour soutenir vos emplois menacés, vos missions, le service public et l’idée même de développement durable. Car l’avenir, il est bien de vôtre côté. Il est bien du côté de votre métier !
Disons la vérité et avec vous, faisons le seul choix d’avenir. Le choix du service public ! Le choix du fret ferroviaire à la SNCF.
Et ce choix, c’est bien celui de la rupture avec ce cadre libéral qui interdit de prendre en compte l’environnement, l’aménagement du territoire, l’emploi. C’est celui de la rupture avec des politiques favorisant la mise en concurrence généralisée des peuples et des salariés.
C’est celui de la rupture avec la privatisation rampante de la SNCF au moment où, plus que jamais, la République a besoin d’un service public capable d’organiser partout sur le territoire un transport propre, de qualité, accessible à toutes celles et ceux qui en ont besoin. Et ces ruptures-là, on ne les gagnera pas d’un coup de baguette magique.
On les gagnera par la force de vos luttes par l’entreprise, mais je sais combien vous et vos organisations syndicales sont mobilisées pour cela. Et on les gagnera en faisant grandir l’idée d’une véritable alternative à gauche, en France comme en Europe !
Et cette alternative, on la construira avec vous qui faites le mouvement social, avec tous les hommes et femmes qui aujourd’hui ressentent l’immense urgence d’un grand changement de politique, d’une véritable rupture avec ce libéralisme qui depuis tant d’années a contaminé toute la vie sociale et démocratique.
Pour cela, dans l’urgence, vous pourrez compter sur les communistes, leurs élus, leurs militantes et militants. Ils seront à vos côtés là pour sauver une gare, ici pour empêcher la fermeture d’une ligne, là encore pour vous aider à défendre un site et des emplois menacés.
Vous pourrez compter sur nous pour se battre dans les institutions, de l’Assemblée nationale au Parlement européen, pour stopper autant qu’il est possible la déréglementation généralisée que l’on subit depuis trop d’années.
Et vous pourrez compter sur nous, enfin, pour chercher à constituer les rassemblements les plus larges face au libéralisme, le front de gauche le plus ambitieux pour parvenir enfin à se débarrasser de la droite et de toutes les idées libérales qui détruisent la SNCF comme elles détruisent l’école, l’emploi ou la protection sociale.
Voilà chers amis, ce que je tenais à vous dire aujourd’hui. Vous n’êtes pas seuls dans ce combat. Partout, vous aurez les communistes à vos côtés.
Je vous remercie"
Marie-George Buffet, Secrétaire nationale du Parti communiste français