Le ministre de l’Intérieur (UMP) multiplie depuis des années les rodomontades.

On allait voir ce qu’on allait voir! La peur allait changer de camp, les malfrats n’avaient qu’à bien se tenir, disait-il. Son omniprésence dans les médias, les descentes musclées dans les quartiers, les visites médiatiques de commissariats, l’invective devant les caméras, on a eu droit à tout. Alors que l’austérité est partout, les budgets de la police ont été très généreux. On a connu des déploie­ments policiers sans précèdent, une pré­sence militarisée provocatrice dans nom­bre de cités. On a assisté à un accroisse­ment explosif des gardes à vue (500 000 en quatre ans) et des mises en cause (passant le seuil du million en 2004). Mais pour quel résultat ? Le ministre a dû admettre lui-même, le 7 juin, que, sur les douze derniers mois, les atteintes à l’intégrité physique ont affiché une hausse globale de plus de 12% ! Alors, tout ça pour ça ?
Depuis la révolte des banlieues, en novembre dernier, rien n’a été fait pour tenter d’apporter un minimum de réponses. Au contraire. Avec Sarkozy (UMP) , la police est devenue l’ennemie des jeunes.

Vivre en sécurité est un droit. Pour s’attaquer vraiment à l’insécurité, il faut non seulement prévenir, dissuader et réprimer la délinquance; mais aussi agir sur le plan économique, social et éduca­tif pour en tarir les sources.
La gauche doit avoir l’audace de propo­sitions en rupture avec la politique du “ tout sécuritaire ”. La gauche s’est longtemps distinguée de la droite sur ces questions, non pas en niant la nécessité d’un traitement répressif de la délin­quance et des auteurs de violences mais en associant à ces actions, l’action pour en réduire les causes économiques, sociales et psychologiques. Victor Hugo, en son temps, disait: “ Ouvrez dix écoles et vous fermerez une prison ”.

Cette ambition d’une véritable sécurité de vie traitant également de l’emploi, de l’éducation, des droits au logement, des droits civils et civiques pour tous est plus actuelle que jamais. La gauche, pour être la gauche, doit résolument lutter contre toutes les discriminations et toutes les précarités. Il faut sortir de la surenchère sécuritaire et garantir toutes les libertés.

Le cycle violence-répression-violence, en effet, est sans fin. Il faut avoir le courage de revenir sur les lois répressi­ves successives (stigmatisation des popu­lations, durcissement pénal, atteintes aux libertés individuelles et collectives) et privilégier résolument les solutions sociales et les mesures d’éducation, de prévention, de dissuasion, de réinsertion. C’est donc un tout autre chemin que les communistes proposent de suivre, où on sera attentif au respect absolu des droits individuels; on misera sur une police de proximité mieux formée, mieux rému­nérée; on développera un service public de la justice démocratique; on encoura­gera la protection judiciaire de la jeu­nesse; on reconnaîtra que ces jeunes des cités, ce sont “ nos enfants ”; on lancera une réforme pénitentiaire développant l’alternative à l’emprisonnement, res­pectant la dignité des détenus et prépa­rant leur retour au sein de la société.
Dans le même mouvement, il faut déci­der des mesures durables et exception­nelles pour l’école, pour les activités péri­scolaires, pour l’aide aux familles en difficultés. Et il faut rendre possible, pour tous, l’accès au logement, aux transports et aux activités culturelles et sportives. Enfin, rien de solide ne sera construit si on ne développe pas l’em­ploi, si l’on ne fait pas reculer la préca­rité, les discriminations de tous ordres.

À n’en pas douter, ces questions vont occuper une grande place dans les con­frontations électorales à venir.

Les communistes portent leurs proposi­tions dans le débat public. Ils invitent toutes les forces de gauche à confronter sérieusement leurs réponses avec la population des entreprises, des quartiers, des cités