Intervention d’Emmanuel DANG TRAN, Fédération de Paris
Pour les législatives, il faudrait rompre avec la stratégie qui a rendu inutile le vote Buffet.
Le vote pour Sarkozy a été un vote par défaut, ce qui n’en atténue pas sa gravité. Les 55% pour le NON en 2005, l’opposition à 80% à la casse des retraites en 2003, à la guerre en Irak, au CPE l’an dernier, n’ont pas disparu, ne se sont pas convertis en leur contraire. Mais Sarkozy a d’autant plus facilement joué la fatalité, recyclé le vote Le Pen que sur ces questions économiques et sociales, le PS ne se différenciait guère. Pensons au contrat première chance de Royal, ou à l’annonce d’un nouveau référendum sur la « constitution » européenne.
La direction du Parti porte une lourde responsabilité, non seulement dans le 1,9%, mais aussi dans le résultat final. L’attente était forte de repères anticapitalistes, de points d’appui clairs pour les luttes. Sur ces bases, un score de plus de 5% était parfaitement imaginable, malgré le « vote utile ». La donne aurait été changée.
La stratégie d’effacement de l’identité du Parti et d’abandon du contenu qui fait l’utilité du vote communiste leur a tourné le dos.
Aujourd’hui poursuivre dans le choix du « moindre mal » face à un Sarkozy diabolisé, continuerait à faire le jeu du pire. Les communistes ont autre chose à faire qu’à attendre une alternance en 2012 avec un PS qui confirme son orientation social-libérale et tend la main au centre-droit.
Donnons enfin la priorité aux luttes, aux perspectives politiques qui les prolongent. Contrairement au discours de campagne « pro-européen » de l’équipe de Marie-George, réaffirmons fermement notre NON à la « constitution » européenne, aux directives et traités, avant le sommet de l’UE des 21 et 22 juin. Préparons les batailles pour la défense du droit de grève, des retraites en commençant par celle des régimes spéciaux, de l’industrie nationale…
Un congrès extraordinaire est annoncé. Un CN sera consacré les 22 et 23 juin à sa préparation. La campagne des présidentielles a nourri elle-même une pédagogie du déclin du PCF. Je refuse les scénarios qu’avancent certains dans la continuité de la Mutation-disparition, s’appuyant sur l’échec électoral que leur stratégie a provoqué : dilution, recomposition dans une « gauche » européenne sociale-démocrate et/ou satellisation au PS. Le congrès devrait au contraire être l’occasion de revenir sur ces 10 ans de mutation-démolition. La raison d’être du PCF est plus actuelle que jamais. Aux communistes de la faire vivre et de reconquérir leur parti.
Intervention de Marie-Christine BURRICAND, fédération du Rhône, section de Vénissieux.
Un PCF face à ses responsabilités dans une période de luttes des classes aiguës. Tirons les leçons nécessaires. Stop aux béquilles côté PS ou antilibéraux. Le peuple a besoin de capacité d’action, d’argumentation, de force idéologique, d’un nouveau manifeste face à la contre-révolution capitaliste. Elire des députés communistes et conserver le groupe à l’Assemblée, cela peut être un début de rupture avec la stratégie de l’échec. La direction sortante ne doit pas être le maître d’œuvre du prochain congrès.
Intervention de Claude FAINZANG, Fédération de Paris
Le 1,9% ne sanctionne pas le PCF, mais la stratégie d’effacement, la négation de notre identité. Le vote utile n’explique pas tout ; la preuve par la LCR: 4,5% sur des accents anticapitalistes. La direction nous a embourbés dans les collectifs antilibéraux ; personne n’a pu identifier la « gauche populaire antilibérale » sous l’étiquette de laquelle se présentait la candidate.
La référence communiste a été éliminée, presque jusqu’à la fin. En privilégiant le rassemblement de « toute la gauche » dans les institutions, la « gauche antilibérale » a nourri le vote utile. Elle s’est détournée des positions communistes fondamentales et d’un programme de rupture anticapitaliste.
Des mots comme « nationalisation », « propriété publique des moyens de production et d’échange », « monopoles publics », sont devenus tabous. Alors que le cas d’Airbus les remettait à l’ordre du jour dans l’opinion publique ! Pour les législatives : candidatures communistes sur un programme communiste dans toutes les circonscriptions.
Le prochain congrès doit permettre le bilan de la « Mutation » depuis Martigues, en y associant tous les communistes, y compris les 85% qui l’ont quitté depuis 1994, écartés par le processus. Les lendemains d’élection s’annoncent durs pour le monde du travail. Pas besoin d’une nouvelle mouvance social-démocrate.
Montrons l’utilité du vote communiste !
Dans tous les cas, faisons vivre le PCF !