Nexhmije Hoxha, la veuve de l'ancien dirigeant communiste albanais Enver Hoxha, est décédée mercredi à l'âge de 99 ans.

Nexhmije Hoxha est décédée à son domicile dans un modeste appartement de Tirana où elle vivait avec sa fille et sa nièce, a expliqué sa belle-fille par téléphone à l'AFP.

Dans une déclaration aux médias, son fils Ilir Hoxha a exprimé sa "peine" et a déclaré que sa mère "avait consacré toute sa vie à la libération de la patrie et à la construction d'une nouvelle Albanie, au progrès et à l'émancipation de la société albanaise".

Militante communiste et résistante au fascisme italien

Née, le 8 février 1921 dans la ville macédonienne de Bitola, Nexhmije Xhuglini adhère au Parti Communiste d'Albanie (clandestin) en novembre 1941, durant l'occupation italienne (avril 1939-1943). Dès sa création, Nexhmije Xhuglini combat pour le communisme et pour la libération de son pays de l'occupation fasciste italienne puis après 1943 contre l'Allemagne nazie.

Un an plus tard, elle est élue au Conseil du Mouvement de libération nationale. Elle combat dans la 1ère division de l'armée de libération nationale. La guerre de libération de l'Albanie abouti à la victoire de la résistance communiste. Avec le retrait des Allemands d'Albanie en novembre 1944, le parti communiste prend le pouvoir avec ses alliés au sein du Front de Libération Nationale.

En 1943, elle est élue au Secrétariat de la Ligue des femmes albanaises, une organisation communiste qu'elle préside de 1946 à 1952. Elle est membre de la Fédération démocratique internationale des femmes.

Après la Libération en 1945, Nexhmije Xhuglini épouse Enver Hoxha, chef du Parti communiste et du gouvernement de la République populaire d'Albanie.

Nexhmije Hoxha est élue à l'Assemblée nationale en 1948. En 1952, elle entre au Comité central du Parti communiste, rebaptisé Parti du travail d'Albanie (PPSH). En 1966, elle est directrice de l'Institut des études marxistes–léninistes.

À la mort d'Enver Hoxha en 1985, Nexhmije Hoxha prend la suite de son époux à la tête du Front démocratique, l'organisation populaire dirigée par le Parti. Elle est forcée de démissionner du Front démocratique en décembre 1990, pour laisser la place au Premier ministre Adil Çarçani.

Avec d'autres dirigeants communistes, elle est arrêtée et condamnée en 1992.