Air Liquide s’est associé à PSA, Valeo et Schneider Electric pour produire 10.000 respirateurs artificiels. Une mobilisation de l’industrie française. Mais une enquête de la cellule investigation de Radio France montre qu’ils sont inadaptés aux malades du Covid-19 (L'enquête)

Le patronat a tenté de redoré son blason en produisant le mauvais matériel et tente de justifier cette erreur tragique.

Air Liquide Medical Systems, seule entreprise produisant des respirateurs, produit le modèle appelé "T60" qui permet de répondre aux besoins. Mais face aux coûts de production (puisque les patrons ont décidé de ne pas réaliser de marge dessus), Air Liquide se lance dans la production du modèle "Osiris 3" moins cher et surtout inadapté. Le Ministère, pour une fois, explique très bien dans une note que l'Osiris 3 ne peut répondre aux besoins urgents des services de réanimation.

Résultat : 8500 "Osiris 3" sont produits, contre 1600 "T60". La facture sera donc de 30 millions d’euros pour l’État et une utilisation quasi nulle dans les hôpitaux.

Pourquoi il est urgent de revenir à la planification de l'économie ?

Face à ce fiasco économique et humain, le gouvernement, patronat et les capitalistes démontrent qu'ils sont incapables de répondre aux besoins de toutes et tous. Ne parlons même pas de la production des masques, le fiasco gouvernemental est total.

Face au coronavirus, il faut planifier l'action économique dans les secteurs stratégiques en priorité pour produire les
médicaments, les vaccins, les tests, les matériels médicaux indispensables. Cela demande du gouvernement une ligne d'action organisée et qui mobilise à la fois les services hospitaliers, et les producteurs (salarié.e.s).

La planification économique doit permettre la mobilisation et surtout la mise en cohérence de l'appareil productif pour lutter efficacement contre le coronavirus dans un premier temps, puis face à la crise économique qui s'annonce.

Le "monde d'après" ne doit pas être celui du retour au capitalisme, mais celui de la fondation d'une société socialiste basée sur la satisfactions des besoins humains et écologique et non de la maximalisation du taux de profit qui se caractériserait par la destruction des quelques droits qui nous restent (congés payés, temps de travail ...) et par une pollution à outrance pour "rattraper" le retard.

Cela nécessite trois choses :

1- La socialisation des moyens de production et d'échange et la gestion démocratique de ces entreprises (en créant un véritable système de production répondant aux besoins réels des populations, sous contrôle des salarié.e.s et en partenariat avec les institutions).

2- La définition d'un plan de production, cohérent, défini, avec des objectifs, des contrôles.

3- Et un plan de financement par la nationalisation des banques (y compris mutualistes ou coopératives). Il ne faut pas négliger le rôle de la monnaie, notamment ne pas la laisser entre les mains des libéraux.