A Chateaubriant, le secrétaire national du PCF Pierre Laurent et le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault se rendront dimanche à la cérémonie organisée dans la ville où furent exécutés 27 autres otages, pour la plupart communistes.

13 h. La foule se presse le long de la rue des 27-Otages. On est venu en famille, en voisins. Des délégations de France et de Navarre ont rempli plus de 70 autocars. La plupart ont fait la route depuis la région parisienne. Enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants d'anciens déportés, ils sont venus saluer leur mémoire et celle des 27 martyrs fusillés le 22 octobre 1941.

14 h. Porte-drapeaux en tête, le « Défilé de la mémoire » descend vers la Sablière. L'Harmonie municipale bat la mesure en fanfare. Dans le cortège, des dizaines d'enfants des écoles de Châteaubriant, Soudan ou Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne). Sur leurs pancartes brandies, dans leurs slogans scandés - « Oui, oui, oui, nous serons dignes ! » - ils sont venus défendre les droits des enfants... Et rendre hommage à l'enfance fusillée.

15 h 15. Le soleil cogne et baigne la foule massée dans l'écrin de la carrière. 2 500 chaises ont été installées pour accueillir le gros du public mais ils sont plus de 6 000... Face à l'assistance, Odette Nilès, résistante et ancienne internée au camp de Choisel, s'interroge : « Alors que sont remis en cause les acquis sociaux d'après la Libération, sommes-nous dignes des 27 de Châteaubriant ? De cette Marseillaise qui a résonné si fort aux oreilles de nos compagnons morts pour la France ? »

Présents à ce 70e anniversaire, Bernard Thibault et Pierre Laurent, leaders respectifs de la CGT et du Parti communiste français, honorent à leur tour « la mémoire toujours vivante de ces syndicalistes, communistes, patriotes ». Le premier saluant « les jeunes qui se lèvent, partout dans le monde, pour vivre dans la paix, la sécurité et la dignité. » Le second, commémorant « un acte de paix, non pas des idées de guerre » et dénonçant, 70 ans plus tard, « la trahison et le martyr des peuples ».

16 h. Plus de 200 comédiens amateurs investissent la carrière dans l'évocation artistique « Tous les Guy Môquet du monde ». En Tunisie ou en Syrie, « ces jeunes qui permettent encore aujourd'hui d'espérer un monde plus digne. » Un spectacle plus engagé que par le passé qui trouve son sens dans cette ouverture à tous les actes de solidarité et de résistance.