Il aura fallu deux tours pour déterminer le gagnant, et c'est Jean-François Lisée qui a été élu nouveau chef du Parti québécois avec 50,63 % des voix. Il devient le neuvième chef dans l'histoire du parti francophone indépendantiste fondé en 1968. 75,09 % des 90.000 adhérents du PQ (+16.000 adhésions cette année) ont participé à cette élection.

Les forces indépendantistes sont traversées par un débat fort portant sur la "louisianisation du Québec", c'est à dire la réduction de la culture québécoise à une simple attraction touristique (cf un style culturel "Cajun" réduisant les descendants des colons français, acadiens et créoles à une sauce piquante ou une attraction touristique dans les bayous) et la disparition du français au profit d'un anglais hégémonique en Amérique du Nord. Le choc étant que pour la première fois depuis fort longtemps, les francophones représentent seulement que 79% des locuteurs du Québec, un chiffre en régression, notamment à Montréal.

L'indépendance immédiatement est une illusion. Il y a une tendance lourde depuis 1995 qui voit la chute du nombre de Québécois favorable à l'indépendance. En 1995, 42% des québécois sont favorables à l'indépendance alors qu'en 2014, ils ne sont plus que 28 %. Pour Jean-François Lisée il faut convaincre ceux qu’on appelle les "centristes", ceux qui doutent (24%). Pour le chef du PQ, aller trop vite ne permettrait pas de gagner, "en 24 mois ? Impossible. En six ans, absolument ! Si on voit la réalité en face, on peut la transformer."

L'élection de Jean-François Lisée s'accompagne d'une stratégie en 2 points :

1- Chasser les libéraux du pouvoir

Les libéraux (Parti libéral du Canada) dirigent le Canada avec le Premier ministre Justin Trudeau et le Québec avec Philippe Couillard de Lespinay (PLQ). Ces derniers sont la cible des indépendantistes. «Les jours du gouvernement Couillard sont comptés» déclare le nouveau chef du PQ. Pour espérer l'indépendance en 2022, il faut faire tomber le gouvernement libéral et s'atteler à gagner les élections de 2018.

2- L'indépendance pour 2022

Avec comme préalable la conquête du pouvoir en 2018, redonner la confiance aux québécois et développer une stratégie de conquête de l'opinion publique. Ce développement se fait sur 3 axes majeurs : Social (développer un modèle social québécois protecteur, inclusif), économique (avec une approche assez centriste et tournée vers les PME) et en déployant le PQ au plus près des gens (avec des "brigades indépendantistes").

Vous pouvez trouver les positions de Jean-François Lisée en ligne.

Cette élection ne laisse pas indifférent du côté des progressistes de Québec Solidaire

Cette organisation progressiste vient de se découvrir une nouvelle ligne indépendantiste. QS n'est pas vraiment connu pour ses positions de rupture avec le Canada critique déjà la position de Jean-François Lisée de convoquer un référendum d'indépendance qu'en 2022.

Québec solidaire salue le nouveau chef du Parti québécois https://t.co/DeSwnM07MA #polqc #assnat #CoursePQ

— Québec solidaire (@QuebecSolidaire) 8 octobre 2016

Qu'en aux communistes québécois (séparé de QS), pas de réaction, mais des discussions existent qu'en à un rapprochement avec le PQ. L'objectif étant de créer un front indépendantiste large, à gauche.

Lisée fait un appel à Québec Solidaire pour une alliance lors de l'élection de 2018 #CoursePQ

— HuffPost Québec (@HuffPostQuebec) 8 octobre 2016

Attention : Le Parti Québécois ne doit pas être confondu avec le Bloc Québécois. Le PQ est un parti qui agit uniquement dans la province de Québec et le BQ est un parti fédéral.