EditoWeb Magazine

Le drapeau, c'est bien, mais il y a plus grave encore:
"La seule chose qui faire bouger la justice, c'est le scandale médiatique." (Me Jean-Marc Florand)


Bonjour,
Je souhaiterais attirer votre attention sur une affaire qui me préoccupe et qui dans le contexte actuel (affaires Viguier, Jacqueline Ponthieux, Loïc Sécher, Marc Machin pour ne mentionner que les plus récentes) mérite l'attention de la Presse.
Il s'agit de l'affaire Alessandri.

Sans preuve, sans mobile, sans l'arme du crime, sans aveu mais au mépris de la présomption d'innocence, Edwige Alessandri a été déclarée coupable du meurtre de son mari en juillet 2000.

Elle a été condamnée à 10 ans de prison.

Vous trouverez les détails de cette affaire sur http://www.alessandri.erreur.justice.com

Dans cette affaire, 3 grands principes de base n'ont pas été respectés:

- la présomption d'innocence: enquête et instruction menées uniquement à charge,
- la charge a été laissée à la Défense de faire la preuve de l'innocence de l'Accusée,
- le bénéfice du doute ne lui a pas profité.
Edwige a purgé plus de la moitié de sa peine. Elle est libérable sous conditionnelle depuis décembre 2009. Elle en a fait la demande. Celle-ci vient de lui être refusée.

Les motifs de ce refus sont tellement absurdes qu'ils nous font craindre que l'on ne veuille pas libérer Edwige avant l'échéance finale de sa peine en 2013.

Par 3 fois, Edwige s'est présentée librement aux Assises pour y être jugée. Elle s'est soumise à toutes les vexations, à toutes les exigences. Son comportement en prison a toujours forcé l'admiration des gardiens comme des visiteurs de prison, prêtres ou aumôniers. Son comportement exemplaire lui a valu toutes les remises de peine qu'il est possible d'obtenir.

Le Juge d'Application des Peines considère qu'elle n'est pas dangereuse pour la société.

Or, qu'apprend-on aujourd'hui? Que les 34 mois de préventive "ne comptent pas", - trop faciles! Que l'emploi qu'elle a trouvé en vue de sa réinsertion ne compte pas: - trop facile, puisque dans le domaine qui est le sien, celui de la grande distribution. Que les indemnisations qu'elle a commencé à verser aux victimes ne comptent pas: elles proviendraient de ses économies (ce qui est faux, elle n'en a plus, ce sont ses amis et sa famille qui ont mis la main à la poche), donc le remboursement lui aurait été - trop facile. Trop facile aussi de venir habiter chez son fils, parmi ceux qui l'aiment et la soutiennent!

L'Accusation a toujours prétendu qu'Edwige était une mauvaise mère; son fils de 11ans a dû grandir sans son père, et avec une mère présente par intermittence, incarcérée le reste du temps. Aujourd'hui il doit faire face à des responsabilité qui ne sont pas ordinairement du ressort d'un jeune homme de 21 ans. Il a un besoin vital de sa mère, ses études sont compromises du fait de ce qu'il vit.

Naturellement, Me Lévy, l'avocat d'Edwige a fait appel de cette décision. Il en résulte qu'en attendant la réponse, qui peut prendre 2 mois à venir, Edwige n'a plus droit à ses permissions. Double peine, donc.

Aujourd'hui, nous craignons qu'Edwige soit au bout du rouleau: 33 suicides en prison depuis le début de l'année. Attend-on le 34ème?

Edwige est très courageuse, elle a toujours cru en son destin, toujours cru que chaque nouveau procès ferait éclater la vérité de son innocence. Cru encore, qu'on lui accorderait cette liberté si chèrement payée.

Aujourd'hui nous pensons que seul un tapage médiatique peut lui venir en aide. C'est pourquoi je m'adresse à vous. C'est la Presse qui a sauvé les Accusés d'Outreau. Ils étaient innocents. Mais rien n'a changé. L'enquête concernant l'Affaire Alessandri a été rouverte pour cause de faits nouveaux. Nous craignons qu'en fait, les enquêteurs (les mêmes qu'il y a 10ans) ne laissent sciemment pourrir la situation pour ne pas avoir à se dédire.

Le combat continu, je compte sur vous, suis à votre disposition pour tout complément d'information dont vous pourriez avoir besoin et vous remercie de m'avoir lue jusqu'ici.

Comité de Soutien Edwige Alessandri

http://www.alessandri-erreur-justice.com sous "nouvelles d'E.A." vous trouverez la lettre du JAP motivant le refus de liberté conditionnelle.