LE MAROC MONTRE LA SEULE VOIE POSSIBLE
Alors que la révolte et l’exigence d’une plus grande démocratie gagnent tous les pays arabes, le Roi du Maroc, Mohammed VI, vient, avec courage, de montrer la seule voie possible pour éviter que la violence et la déstabilisation se répandent dans tous les pays du Maghreb et du Proche-Orient.
Cette voie n’est certainement pas de répondre aux manifestations et aux revendications par la répression, l’autisme ou les petits gestes, comme les dirigeants ont essayé de le faire en Tunisie, en Egypte ou en Algérie. On sait où cela mène : à la surenchère de la rue, à la violence puis à la révolution.
La seule voie possible, pour les dirigeants, est d’admettre que le monde a profondément changé et que les peuples aspirent désormais, quelque soient leur culture, leur religion ou leur histoire, à assumer leur destin collectif par des institutions véritablement démocratiques.
Le Roi du Maroc a eu l’intelligence de le comprendre dès les premières manifestations de rue. Il a eu l’intelligence, le premier, d’en tirer les leçons bien que la situation du Royaume n’ait rien à voir, bien sûr, avec celles de la Tunisie, de l’Egypte ou de la Libye.
Ces pays étaient gouvernés depuis des décennies par des dictateurs. Mohammed VI règne, lui, sur un pays en pleine réforme politique et économique depuis une bonne décennie. Le Roi a vidé et fermé les prisons politiques dès le début de son règne. Il a reconnu et fait une place aux oppositions intérieures et extérieures. Il a rétabli la liberté de la presse, et surtout, il a réformé économiquement le pays qu’il a ouvert à l’Europe, au monde et à la croissance.
Aujourd’hui, il entend la voix de la rue arabe et propose d’aller plus loin. « Une réforme constitutionnelle globale » rapide sera approuvée par un référendum populaire, et va enclencher un processus qu’aucun dirigeant arabe n’avait osé jusqu’à présent. L’objectif est de faire évoluer le Royaume vers le modèle de la monarchie espagnole, en donnant au Premier Ministre et aux partis politiques une vraie place dans la vie institutionnelle, en confortant les libertés individuelles et les droits de l’homme, en renforçant le pluralisme et l'indépendance de la justice.
Il faut bien sûr que la France et l’Union européenne encouragent le Royaume dans cette voie. Elle ancrera la démocratie dans ce pays cher au cœur des Français et qui est un partenaire exemplaire de l’Union européenne sur le continent africain. Elle offrira surtout un modèle à suivre à tous ces peuples arabes qui, aujourd’hui, après avoir chassé leur tyran, souvent aidé par l’Armée, se retrouvent perdus et affaiblis sans savoir très bien que faire de leur victoire.