EditoWeb Magazine

Déclarer les observateurs européens satisfaits, c'est de pure la intoxication, au mieux une grave légèreté.

Dans la suite de son interview M Gahler est plus prudent comme on peut le constater ci-dessous. Comme on peut aussi le constater, dans des interventions ultérieures, il met en cause les conditions de transparence de transmission des résultats des bureaux de vote.
Tout le monde se réjouit, à juste titre, que les élections se soient déroulées dans la paix et que dans les bureaux de votes les opérations de dépouillement aient pu, de façon transparente, se dérouler le plus souvent sous les yeux de la population. Mais, ça s'arrête là.
Contrairement aux préconisations de l'UE, les autorités togolaises se sont opposées à la publication de CES résultats-là dont tout le monde accepte la transparence. Ces autorités exigent que ces résultats soient d'abord transmis pour agrégation avant une proclamation unique non susceptible d'appel. Et comme le dénoncent (cf ci-dessous les observateurs de l'UE) c'est au fil de cette transmission électronique que se perd la traçabilité des résultats constatés de façon transparente par chacun dans les bureaux de vote.
Ecraser tout cela sous le titre "Elections Togo : les observateurs européens sont satisfaits" est au mieux une escroquerie intellectuelle. Veuillez être plus exigents : il y va de la vie de milliers de personnes.

« (…)
…Savoir News: En tant qu’observateur international, est-ce que vous pensez que la commission électorale togolaise est vraiment indépendante?
Michael Gahler: Après seulement quelques jours passés ici, je ne peux pas dire avec certitude si elle est indépendante ou pas. Les propos de certains Togolais laissent croire que la CENI est plus ou moins sous instructions du gouvernement, mais je ne peux pas confirmer cela avec les quelques jours d’expérience que j’ai faites au Togo. Il y a quand même le cadre électoral auquel une commission se réfère généralement pour prendre ses décisions. Donc si ces règles sont respectées, je pense que la CENI exerce son travail dans le cadre des lois du pays.
Savoir News: Est-ce que vous avez le sentiment que le pouvoir togolais veut organiser des élections transparentes?
Michael Gahler: Le message de la transparente des élections a été abondamment relayé. Pour avoir rencontré le président togolais, je pense qu’il a une très bonne volonté de vraiment tenir une élection crédible. J’en suis vraiment convaincu. Il y a peut-être quelques petites structures autour - et il faut le dire franchement - les militaires ont toujours joué un grand rôle politique dans le pays. Je ne connais pas leurs motivations, mais j’espère qu’ils resteront en dehors des décisions politiques et du processus électoral. Je souhaite qu’ils acceptent aussi, comme tout le monde, la volonté du peuple togolais comme exprimée jeudi dans les urnes.

“EU observer fears over Togo poll
European Union observers at Togo's presidential election have raised concerns about a lack of transparency in the collation of results.
European Parliament mission leader Michael Gahler said it had not been possible to track results after they were read out at polling stations. (…)
BBC West Africa correspondent Caspar Leighton says the counting of votes in polling stations is generally believed to have been correct but Mr Gahler says the detail is starting to go at the next level - when results were transmitted to local offices of the national electoral commission.

"We had recommended that they would, on the local election office level, publish the individual results and not only the accumulated results.
"That unfortunately was not done and so we urge for transparency on all levels."” (BBC)

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Ballot fraud row simmers in Togo
The head of Togo's election commission summoned the directors after European Union observers raised concerns about the fairness of the presidential vote.
They found a lack of transparency when results were sent to the national election commission electronically. (…) (BBC)

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« La mission de la Cédéao chargée d'observer l'élection présidentielle au Togo a jugé qu'elle avait été «libre», mais a relevé des «insuffisances» concernant la fiabilité et l'authentification des bulletins de vote, dans un communiqué transmis samedi à l'AFP à Lomé.
«Le scrutin du 4 mars 2010 au Togo était libre et s'est déroulé dans une atmosphère apaisée», déclare la mission de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao), dirigée par Babacar Ndiaye.
«De manière générale, le dépouillement, le décompte, l'annonce des résultats partiels au niveau des bureaux de vote ont été menés de manière transparente, consensuelle, et en présence des délégués des candidats, des observateurs et du public», relève-t-elle notamment.
Mais la mission pointe aussi «des insuffisances relatives à la fiabilité et à l'authentification du bulletin de vote».
Elle regrette notamment que le numéro de série figurant sur la souche n'apparaisse pas sur le bulletin de vote une fois détaché, une «absence» qui est «susceptible de créer des problèmes d'authentification» (AFP)