Des jeunes, des femmes, des ministres aux origines et aux parcours différents : en composant, il y a six mois, son gouvernement, Nicolas Sarkozy a marqué son désir de faire la place à une nouvelle génération. La démarche est plutôt rare tant la logique de la classe politique est fondée sur la prime au sortant.
« Il suffit de regarder les élus aux dernières législatives, remarque Olivier Costa, chercheur à l’Institut d’études politiques de Bordeaux. Dans la nouvelle Assemblée, il n’y a ni renouvellement, ni rajeunissement, ni féminisation. » Difficile dans ces conditions pour les jeunes élus de s’imposer sur la scène politique.
« C’est le fruit d’une volonté personnelle engagée dès 2004 par Nicolas Sarkozy à l’UMP pour en faire un mouvement à l’image de la société, confirme Frédéric Lefebvre, son ancien directeur de cabinet. Il a ensuite traduit ce renouvellement au sein du gouvernement. »
À gauche et notamment au Parti socialiste, la mue se fait plus difficilement. « Au PS cette volonté n’existe pas », regrette le député de la Nièvre Gaëtan Gorce, qui, avec d’autres, piaffe en attendant son tour. « À 48 ans, lorsque je prends la parole au bureau national, raconte-t-il, j’ai encore l’impression d’être en culottes courtes et de commettre une insolence.
Deux filières pour réussir en politique
Par le passé, l’émergence d’une nouvelle génération politique a souvent été le fait d’un homme. Ce fut le cas avec François Mitterrand qui a poussé les Jospin, Joxe et Fabius lors du congrès de Metz en 1979 pour barrer la route aux ambitions d’un Michel Rocard. Élu président de la République il fera éclore de futurs responsables comme Élisabeth Guigou, Ségolène Royal ou Jean-Louis Bianco, qui étaient ses collaborateurs à l’Élysée.
Jacques Chirac fera de même en mettant le pied à l’étrier à Alain Juppé, Jacques Toubon puis Dominique de Villepin, Jean-François Copé ou encore Valérie Pecresse. « C’était souvent le même profil, la grande tradition de l’Inspection des finances, de la Cour des comptes, ou du Conseil d’État, qui est moins en vogue aujourd’hui », remarque Benoist Apparu, député UMP de la Marne.
Ce jeune parlementaire de 38 ans qui assume sans complexes ses ambitions a bien observé les différentes voies de la réussite au sein de son parti. « Il y a deux filières, explique-t-il. Celle des cabinets et des collaborateurs, qui passe par l’Élysée et Matignon, à qui on offre une circonscription et qui deviennent député haut de gamme, voire directement ministre. Ils cumulent compétence, expérience politique et réseaux politico-médiatiques. La seconde est la filière locale, qui passe par le militantisme de terrain, une expérience d’élu local puis l’Assemblée nationale où ils sont remarqués. En général, ils mettent plus de temps mais c’est celle qu’a empruntée Nicolas Sarkozy. »
Il faut une stratégie médiatique
Au Parti socialiste, les modes de recrutement des futures élites sont un peu différents. « C’est un système de cooptation qui favorise les positions acquises, décrypte Gaëtan Gorce. Si vous faites partie d’un courant installé qui dispose de places dans les instances de la direction, c’est plus facile. »
La seule alternative consiste à créer soi-même un courant et compter ses forces, comme l’ont fait Arnaud Montebourg et Vincent Peillon, ou bien de passer par les réseaux installés du syndicalisme étudiant et des jeunesses socialistes. Un système qui a fonctionné à plein dans les années 1980 et 1990 avec la création de SOS Racisme puis de la FIDL, le syndicat lycéen, sous les auspices bienveillants de Julien Dray. Au point qu’on l’aurait surnommé, rue de Solférino, le «Bruno Coquatrix de la gauche».
Olivier Costa confirme que la maîtrise du fonctionnement du parti est plus importante au PS, construit sur un socle idéologique fort, qu’à droite. « Le RPR comme l’UMP ont été bâtis au service d’un homme. Ils favorisent davantage les électrons libres. » Cela ne suffit pas à expliquer pourquoi les uns se distinguent et pas les autres.
Dans ce domaine, on l’a vu, le parrainage d’un homme de pouvoir est un sésame indispensable. « Mais il faut des qualités propres, de l’ambition et surtout une stratégie médiatique », confie Benoist Apparu. « On ne peut pas faire une carrière politique aujourd’hui sans se construire une image », confirme Christian Delporte, historien, spécialiste de la communication politique, pour qui la rupture dans ce domaine date des années 1980 avec la génération de François Léotard. « L’important n’est plus d’être compétent, mais que l’opinion le croit. »
« Il suffit de regarder les élus aux dernières législatives, remarque Olivier Costa, chercheur à l’Institut d’études politiques de Bordeaux. Dans la nouvelle Assemblée, il n’y a ni renouvellement, ni rajeunissement, ni féminisation. » Difficile dans ces conditions pour les jeunes élus de s’imposer sur la scène politique.
« C’est le fruit d’une volonté personnelle engagée dès 2004 par Nicolas Sarkozy à l’UMP pour en faire un mouvement à l’image de la société, confirme Frédéric Lefebvre, son ancien directeur de cabinet. Il a ensuite traduit ce renouvellement au sein du gouvernement. »
À gauche et notamment au Parti socialiste, la mue se fait plus difficilement. « Au PS cette volonté n’existe pas », regrette le député de la Nièvre Gaëtan Gorce, qui, avec d’autres, piaffe en attendant son tour. « À 48 ans, lorsque je prends la parole au bureau national, raconte-t-il, j’ai encore l’impression d’être en culottes courtes et de commettre une insolence.
Deux filières pour réussir en politique
Par le passé, l’émergence d’une nouvelle génération politique a souvent été le fait d’un homme. Ce fut le cas avec François Mitterrand qui a poussé les Jospin, Joxe et Fabius lors du congrès de Metz en 1979 pour barrer la route aux ambitions d’un Michel Rocard. Élu président de la République il fera éclore de futurs responsables comme Élisabeth Guigou, Ségolène Royal ou Jean-Louis Bianco, qui étaient ses collaborateurs à l’Élysée.
Jacques Chirac fera de même en mettant le pied à l’étrier à Alain Juppé, Jacques Toubon puis Dominique de Villepin, Jean-François Copé ou encore Valérie Pecresse. « C’était souvent le même profil, la grande tradition de l’Inspection des finances, de la Cour des comptes, ou du Conseil d’État, qui est moins en vogue aujourd’hui », remarque Benoist Apparu, député UMP de la Marne.
Ce jeune parlementaire de 38 ans qui assume sans complexes ses ambitions a bien observé les différentes voies de la réussite au sein de son parti. « Il y a deux filières, explique-t-il. Celle des cabinets et des collaborateurs, qui passe par l’Élysée et Matignon, à qui on offre une circonscription et qui deviennent député haut de gamme, voire directement ministre. Ils cumulent compétence, expérience politique et réseaux politico-médiatiques. La seconde est la filière locale, qui passe par le militantisme de terrain, une expérience d’élu local puis l’Assemblée nationale où ils sont remarqués. En général, ils mettent plus de temps mais c’est celle qu’a empruntée Nicolas Sarkozy. »
Il faut une stratégie médiatique
Au Parti socialiste, les modes de recrutement des futures élites sont un peu différents. « C’est un système de cooptation qui favorise les positions acquises, décrypte Gaëtan Gorce. Si vous faites partie d’un courant installé qui dispose de places dans les instances de la direction, c’est plus facile. »
La seule alternative consiste à créer soi-même un courant et compter ses forces, comme l’ont fait Arnaud Montebourg et Vincent Peillon, ou bien de passer par les réseaux installés du syndicalisme étudiant et des jeunesses socialistes. Un système qui a fonctionné à plein dans les années 1980 et 1990 avec la création de SOS Racisme puis de la FIDL, le syndicat lycéen, sous les auspices bienveillants de Julien Dray. Au point qu’on l’aurait surnommé, rue de Solférino, le «Bruno Coquatrix de la gauche».
Olivier Costa confirme que la maîtrise du fonctionnement du parti est plus importante au PS, construit sur un socle idéologique fort, qu’à droite. « Le RPR comme l’UMP ont été bâtis au service d’un homme. Ils favorisent davantage les électrons libres. » Cela ne suffit pas à expliquer pourquoi les uns se distinguent et pas les autres.
Dans ce domaine, on l’a vu, le parrainage d’un homme de pouvoir est un sésame indispensable. « Mais il faut des qualités propres, de l’ambition et surtout une stratégie médiatique », confie Benoist Apparu. « On ne peut pas faire une carrière politique aujourd’hui sans se construire une image », confirme Christian Delporte, historien, spécialiste de la communication politique, pour qui la rupture dans ce domaine date des années 1980 avec la génération de François Léotard. « L’important n’est plus d’être compétent, mais que l’opinion le croit. »
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