Redonner toute sa pureté au diamant grâce à la blockchain, c'est le pari du numéro un mondial, De Beers. L'objectif est de suivre chaque pierre précieuse grâce à cette technologie informatique, réputée inviolable parce que décentralisée.
De Beers s'inspire d'un procédé mis au point par une startup britannique Everledger - traduisez « Registre éternel ». En quelques années, Everledger aurait identifié par une gravure au laser plus d'un million de diamants en enregistrant une quarantaine de caractéristiques dont évidemment les quatre les plus importantes pour une pierre : sa couleur, la façon dont elle a été taillée, sa clarté et son poids en carats. Au départ, il s'agissait d'identifier les diamants volés, un casse-tête pour les assureurs, exactement comme on l'avait fait pour les voitures.
Tracer les diamants de la mine au consommateur
Le géant du diamant De Beers veut aller plus loin et suivre toute sa chaîne d'approvisionnement. La traçabilité de l'industrie est loin d'être exemplaire. Malgré le processus de Kimberley qui devait garantir qu'aucun diamant de la guerre ne serait plus commercialisé, comme autrefois ceux de Sierra Leone, les diamants de la Centrafrique en plein conflit se sont retrouvés sur le marché international, alors qu'ils étaient sous embargo depuis 2013. C'est ce qui a décidé l'ONG britannique Global Witness à quitter le processus de Kimberley. Il y a quelques jours, l'ONG canadienne Impact, a claqué la porte en dénonçant l'étroitesse des critères de Kimberley, puisqu'ils n'incluent pas les violences d'Etat, telles que celles infligées par les forces armées zimbabwéennes aux mineurs de diamant.
Or ces violations des droits de l'homme pèsent aujourd'hui sur les comportements d'achat des jeunes générations. Si l'on ajoute la concurrence du diamant synthétique, de plus en plus ressemblant aux vraies pierres, la consommation de diamant aux Etats-Unis, le premier marché mondial, a même chuté en 2017.
Vers une scission du marché du diamant ?
La blockchain est-elle pour autant la panacée ? Pour De Beers, probablement : ce registre infalsifiable permettra de mettre en avant ses propres diamants, extraits dans de véritables mines, au Canada, en Namibie, au Botswana et en Afrique du Sud, et de les distinguer des pierres collectées plus ou moins légalement dans les filons de surface par des milliers de mineurs artisanaux. Avec à l'arrivée, une probable scission du marché.
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Le géant de Beers veut authentifier les diamants grâce à la blockchain
Rédigé le Mardi 23 Janvier 2018 à 13:10 | Lu 256 fois | 0 commentaire(s)
L'industrie du diamant est confrontée aux insuffisances du processus de Kimberley mais aussi à la contrefaçon. Son géant mondial, De Beers lance une expérience pilote basée sur la blockchain, pour authentifier les diamants.
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