Le débat de fond que propose l’affaire Khalifa Sall est celui de la validité des schémas d’utilisation des caisses d’avance ou fonds politiques qui sous-tendent les interprétations sur les rapports entre l’argent et nos hommes politiques. C’est un débat d’autant plus que nécessaire que nous vivons aujourd’hui une grande réaction de certains intellectuels. Cette réaction se nourrit d’une incompréhension historique de la question. Repenser les rapports de cause à effet qu’il peut y avoir entre pouvoir et accaparement de deniers publics pré-suppose une discussion préalable de la nation de fonds politiques au Sénégal. L’affaire de la caisse d’avance de la ville Dakar qui vaut à Khalifa Sall et à ses co-prévenus un procès devant la 2ème chambre du Tribunal Correctionnel de Grande Instance Hors Classe de Dakar, est révélatrice des rapports que nos hommes et femmes politiques ont avec l’argent et des stratégies mises en oeuvre pour maintenir les acteurs du système politique hors du besoin, même en « chômage ». Avec l’imminence du face face entre le maire de Dakar et les trois magistrats de siège du tribunal, les sorties médiatiques des proches de Khalifa à propos de l’utilisation des deniers publics sont de plus en plus effarantes pour une société qui aspire au développement. Ils pointent du doigt la direction du Parti socialiste, le Président Macky Sall, des députés, des hommes de médias, etc.
Une pratique qui éclabousse la République
De 1960 à maintenant, des pays ayant de biens moindres dotations factorielles sont sortis du gouffre de la pauvreté en une génération, alors que notre pays, à travers ses institutions, avec des mécanismes nommés caisse noire, caisse d’avance, fonds politiques, distribue aux hommes et femmes des formations politiques qui « traversent le désert », selon le propre terme des politiciens, de l’argent mis à la disposition des différents présidents -République comme institutions-, ministres, maires et autres par le contribuable sénégalais. Les hommes politiques, pour perdurer et s’accaparer des biens publics, se sont ankylosés dans cette pratique qui éclabousse toute la République. Au moment où tout le monde doit courir derrière la croissance, le Président de la République pour flatter son bilan, le maire pour se draper de ses réalisations, le chef d’entreprise pour justifier son salaire et ses stockoptions, et les économistes pour montrer qu’ils servent à quelque chose, la caisse d’avance et ses synonymies dans la nomenclature administrative développent et entretiennent des hommes et des femmes qui pour la plupart n’ont pas de métier et font de la politique un business non éthique. Si la liste des bénéficiaires de la caisse d’avance de la mairie de Dakar révèle des hommes et femmes politiques qui ont ne serait-ce que détenu une once de pouvoir électif ou nominatif, ils devront rendre compte, selon les observateurs. Bousculer le nombrilisme sénégalais
Le patriotisme politique, démocratique et constitutionnel dont se targuent sans fin, une fois aux commandes, nos politiciens devrait avoir un effluve: l’amélioration conséquente des conditions de vie des populations sur toute l’étendue du territoire. Cette affaire doit nous amener à nous faire hara-kiri pour mettre fin à ces pratiques qui permet de maintenir des électeurs voire des « helpers », de tenir en laisse des citoyens rien que pour garder ses strapontins. Ces caisses d’avance et ces fonds politiques, dans ce contexte de remise en question d’une partie de leur utilisation, sont une invite à bousculer le nombrilisme sénégalais afin d’amener les citoyens à regarder sans complaisance la situation dans laquelle les politiciens les ont plongés. Pourquoi cette incapacité à penser la pratique politique et une orientation rigoureuse de nos maigres ressources, alors que dans notre pays 54% de la population est âgée de moins de 20 selon le recensement de 2002? Pourquoi cette incapacité à s’enrober des vertus prussiennes de travail, de rigueur et de discipline, alors que le Plan Sénégal Émergent (Pse) est entré dans sa phase opérationnelle? Pourquoi cette incapacité à combiner les instruments de performances économiques, alors nos institutions sont faites de contraintes formelles (règles, lois, constitution) et de contraintes informelles (normes de comportement, conventions, codes de conduites, entre autres).
Les « ateliers de sueur »
Tout homme politique déchu de sa fonction qui doit « traverser le désert » doit fréquenter les « ateliers de sueur » pour participer à l’émancipation de ce pays et non, comme une sangsue, et se coller aux basques des nouveaux élus pour gonfler son compte ou aller quérir le repas quotidien. Le débat sur la caisse d’avance de la ville de Dakar, au delà des prévenus et de l’issue que voudront en donner les juges, a installer un véritable séisme politique dans le pays. La lame de fond est l’impératif de réformes à engager pour l’avènement d’un nouveau système en faisant des concessions, en facilitant l’adhésion des opposants aux projets de réformes, en acceptant de nouvelles règles de partage et en supportant d’éventuels risques élevés de sanction. Oui monsieur le premier ministre, Muhammad Bonne Abdallah Dionne, nous le voulons bien: « Un Sénégal de tous pour tous ». Oui Monsieur le Président Macky Sall, nous voulons bien qu’il y ait un dialogue politique mais sur ces questions de survie de notre nation et non uniquement des questions électorales.
Une pratique qui éclabousse la République
De 1960 à maintenant, des pays ayant de biens moindres dotations factorielles sont sortis du gouffre de la pauvreté en une génération, alors que notre pays, à travers ses institutions, avec des mécanismes nommés caisse noire, caisse d’avance, fonds politiques, distribue aux hommes et femmes des formations politiques qui « traversent le désert », selon le propre terme des politiciens, de l’argent mis à la disposition des différents présidents -République comme institutions-, ministres, maires et autres par le contribuable sénégalais. Les hommes politiques, pour perdurer et s’accaparer des biens publics, se sont ankylosés dans cette pratique qui éclabousse toute la République. Au moment où tout le monde doit courir derrière la croissance, le Président de la République pour flatter son bilan, le maire pour se draper de ses réalisations, le chef d’entreprise pour justifier son salaire et ses stockoptions, et les économistes pour montrer qu’ils servent à quelque chose, la caisse d’avance et ses synonymies dans la nomenclature administrative développent et entretiennent des hommes et des femmes qui pour la plupart n’ont pas de métier et font de la politique un business non éthique. Si la liste des bénéficiaires de la caisse d’avance de la mairie de Dakar révèle des hommes et femmes politiques qui ont ne serait-ce que détenu une once de pouvoir électif ou nominatif, ils devront rendre compte, selon les observateurs. Bousculer le nombrilisme sénégalais
Le patriotisme politique, démocratique et constitutionnel dont se targuent sans fin, une fois aux commandes, nos politiciens devrait avoir un effluve: l’amélioration conséquente des conditions de vie des populations sur toute l’étendue du territoire. Cette affaire doit nous amener à nous faire hara-kiri pour mettre fin à ces pratiques qui permet de maintenir des électeurs voire des « helpers », de tenir en laisse des citoyens rien que pour garder ses strapontins. Ces caisses d’avance et ces fonds politiques, dans ce contexte de remise en question d’une partie de leur utilisation, sont une invite à bousculer le nombrilisme sénégalais afin d’amener les citoyens à regarder sans complaisance la situation dans laquelle les politiciens les ont plongés. Pourquoi cette incapacité à penser la pratique politique et une orientation rigoureuse de nos maigres ressources, alors que dans notre pays 54% de la population est âgée de moins de 20 selon le recensement de 2002? Pourquoi cette incapacité à s’enrober des vertus prussiennes de travail, de rigueur et de discipline, alors que le Plan Sénégal Émergent (Pse) est entré dans sa phase opérationnelle? Pourquoi cette incapacité à combiner les instruments de performances économiques, alors nos institutions sont faites de contraintes formelles (règles, lois, constitution) et de contraintes informelles (normes de comportement, conventions, codes de conduites, entre autres).
Les « ateliers de sueur »
Tout homme politique déchu de sa fonction qui doit « traverser le désert » doit fréquenter les « ateliers de sueur » pour participer à l’émancipation de ce pays et non, comme une sangsue, et se coller aux basques des nouveaux élus pour gonfler son compte ou aller quérir le repas quotidien. Le débat sur la caisse d’avance de la ville de Dakar, au delà des prévenus et de l’issue que voudront en donner les juges, a installer un véritable séisme politique dans le pays. La lame de fond est l’impératif de réformes à engager pour l’avènement d’un nouveau système en faisant des concessions, en facilitant l’adhésion des opposants aux projets de réformes, en acceptant de nouvelles règles de partage et en supportant d’éventuels risques élevés de sanction. Oui monsieur le premier ministre, Muhammad Bonne Abdallah Dionne, nous le voulons bien: « Un Sénégal de tous pour tous ». Oui Monsieur le Président Macky Sall, nous voulons bien qu’il y ait un dialogue politique mais sur ces questions de survie de notre nation et non uniquement des questions électorales.