«Ce n’est pas juste un procès qui a été intenté contre Wari ou ma personne. Depuis 2012, c’est 11 procès qui ont été intentés par les mêmes personnes et jamais, elles n’ont eu gain de cause. Ça, il faut que les Sénégalais le sachent.»
Le Pdg de Wari, Kabirou Mbodjie, dans les colonnes de l’Observateur, Wal fadjri, Le Quotidien et Libération tenait à faire cette précision hier, jeudi 22 juin, en réaction à la divulgation dans la presse de son inculpation pour abus de biens sociaux et augmentation illégale de capital, suite à une plainte déposée par des co-fondateurs de son groupe. Il avait convié une partie des médias à un ndogou-conférence de presse au cours duquel il a laissé entendre que l’expansion de son groupe dérange et lui vaut «une volée de bois mort».
Il dit : «On constate que depuis l’acquisition de l’opérateur de télécommunications Tigo, il y a un acharnement sur moi. Depuis la vague de patriotisme qui s’est déclenchée, suite à cette acquisition, on a une volée de bois mort contre ma personne. On parle de mœurs, on dit que je suis un escroc, que je suis ceci et cela.»
Le Pdg de Wari dit avoir toujours choisi de laisser passer l’orage pour une raison, à ses yeux, évidente : «Quand on gère une société qui se déploie au même moment dans presque 40 pays, on ne peut pas se permettre de courir derrière la presse et répondre à toutes les accusations. C’est impossible !»
Cette fois, il a décidé de sortir de sa réserve. Pour une raison évidente aussi, selon lui toujours : «On ne peut pas mesurer l’impact que peut avoir une information mise à la Une d’un journal. Même quand l’on veut démentir le lendemain, le mal est souvent déjà fait.»
Sur son inculpation par le juge du deuxième cabinet, il évoque deux considérations : une de forme et une autre de fond. Sur la forme, il signale : «D’habitude, je ne commente pas les décisions de justice parce que je crois en la justice de mon pays et j’ai un certain respect pour elle. Mais sur cette affaire-là, je suis désolé de le dire, mais c’est par voie de presse que nous avons été mis au courant de cette plainte. À aucun moment on ne nous a notifié la plainte. D’ailleurs, c’est sur notre demande que nous avons été entendus.»
Sur le fond, Kabirou Mbodjie estime que ses accusateurs ont tout faux. «Je comprends le fait qu’un actionnaire qui ne soit pas content, puisse parler ou porter plainte pour abus de biens sociaux, détournement d’objectif, etc. Parce qu’il n’a que cela comme argument. Mais ce que je ne comprends pas, c’est le fait qu’on puisse m’inculper pour augmentation illégale de capital. Je ne comprends sincèrement pas, parce que cette augmentation de capital a été faite en présence et avec l’approbation de tous les actionnaires, sans quoi ce n’est pas possible.»
Le patron de Wari de poursuivre : «Ces mêmes personnes qui ont porté plainte pour cela, étaient présentes lorsque l’on procédait à cette augmentation du capital, qui a été faite dans les règles de l’art. Nous avons les Pv et tous les autres documents.»
Kabirou Mbodjie devra présenter ces documents et développer son argumentaire devant le juge du deuxième cabinet. Ce dernier lui a notifié les faits pour lesquels il est poursuivi. Et décidera, à la fin de l’instruction de cette affaire, s’il l’envoie devant un tribunal ou s’il le blanchit.