I l y a 5 ans, le parti démocratique sénégalais apparaissait comme le parent pauvre du mouvement populaire du 23 juin qui avait porté macky sall au pouvoir et mis à bas 12 ans de règne du régime libéral porté par me abdoulaye wade. Au sortir des élections législatives du 30 juillet, la coalition manko wattu senegaal est sorti deuxième du scrutin, malgré des « couacs » notés sur l’organisation et l’existence d’un nouveau fichier électoral qui ne fait pas l’unanimité. Me wade et ses acolytes ne veulent pas s’éterniser sur les résultats de ce scrutin, encore moins emprunter le chemin des recours au niveau de la cour d’appel ou du conseil constitutionnel. Malgré ses 48, 9 % de suffrage, la coalition présidentielle est toujours populaire dans sa volonté de mener à bien des réformes qui touchent les populations dans leur quotidien. 5 ans après sa venue au pouvoir, macky sall a fait des réformes son cheval de bataille. L’opposition ne peut pas revendiquer une participation directe des populations à la chute du pouvoir de macky sall, malgré un appel au pied à la grappe de citoyens qui n’ont pas participé aux élections, notamment les « primo-inscrits ». L’opposition est contrainte de modifier de stratégie si elle ne veut pas s’enliser dans une autre élection, à l’issue incertaine. Une rupture vient d’être annoncée et va constituer apparemment une chance d’une reprise des négociations ou d’un dialogue entre le pouvoir et l’opposition. En dépit de ce choix, rien n’est encore joué avec la nouvelle configuration de l’assemblée nationale qui voit une dizaine de partis politiques accéder au groupe de l’opposition parlementaire. Ce groupe va-t-il s’effriter jusqu’à occasionner un nivellement des forces, un recul de l’opposition ou un renforcement de la coalition présidentielle ? Tout indique que le temps presse pour me wade qui veut, déjà, couper l’herbe sous le pied du président sall, en menant la majeure partie de l’opposition vers cette position radicale de boycott des élections locales et présidentielles de 2019.