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YATMA DIOP, Ancien International: « Le DTN est Omniprésent en équipe nationale, mais sa mission fondamentale est de gérér le plan de développement de notre football.


Rédigé le Mardi 19 Septembre 2017 à 10:25 | Lu 1454 fois | 0 commentaire(s)


Dans la dernière partie de cet entretien, le spécialiste du football appelle à un véritable dialogue autour de ce sport dans notre pays. les autorités doivent faire appel aux différentes compétences pour mieux cerner tous les paramètres du football et aller vers la mise en place d’un comité ad hoc.


YATMA DIOP, Ancien International: « Le DTN est Omniprésent en équipe nationale, mais sa mission fondamentale est de gérér le plan de développement de notre football.
Ne pensez-vous pas qu’il s’agit là d’un problème d’homme ?
Non, c’est un problème d’organisation, de méthode et de maitrise des outils de gestion moderne et de communication. La réflexion se poursuit. A notre avis, il faut savoir s’arrêter et réflechir ensemble. Les personnes importent peu. La vérité est que le football sénégalais ne marche pas. Tout le monde est d’accord là-dessus. On n’a pas besoin de se crêper les chignons. Il faut s’asseoir et discuter sans animosité. Depuis 1960, on passe tout notre temps à comparer les générations, alors que le football sénégalais n’a jamais gagné de titre majeur en dehors de petits trophées au niveau de la sous-région (Ufoa avec certains clubs et la Chan). Malgré les moyens colossaux investis par l’État du Sénégal, l’équipe nationale ne parvient toujours pas à s’imposer en Afrique. Pourquoi? Les clubs, c’est la même chose. Avant, la Ja avait réussi à disputer une finale de coupe d’Afrique, l’Us Gorée et le Diaraf sont parvenus en demi-finale, depuis c’est le désert total. Nos équipes sont éliminées dès le premier tour. Il y a un véritable problème, et si tu le dis, on pense que tu veux t’attaquer à des hommes. C’est toute une dynamique qu’il faut revoir de façon très approfondie.
Faut-il donc aller vers les assises du football sénégalais? 
J’entends souvent les gens le préconiser. Personnellement, je ne crois pas que cette formule puisse aboutir à quelque chose de concrète.
Mais il faut quand même trouver une formule…
Écoutez, aux lendemains de l’échec de Caire 86, vous vous rappelez que des assises ont été convoquées. Pendant trois jours, une centaine de personnes se sont réunies .Toutes les conclusions qui sont sorties de ces rencontres dorment toujours dans les tiroirs. Elles n’ont servi à rien.
Il faut quoi alors ?
Le Sénégal dispose de compétences. Le football moderne intègre dans sa nouvelle dimension d’autres paramètres. La réflexion ne doit pas seulement s’articuler autour des entraineurs et des footballeurs. Moi je pense qu’il faut identifier les problèmes secteur par secteur et confier la réflexion à des gens spécialisés. Une fois leur travail terminé, mettre en place un comité ad hoc, pour la synthèse des différentes propositions, pour en faire un document d’orientation.
Que faire de la question de l’investissement ?
C’est là où j’ai des problèmes avec certains présidents de clubs qui disent qu’en tant que créateurs d’emplois, l’État doit les accompagner. Mais de quel emploi s’agit-il? Je vous ai donné tout à l’heure l’exemple des joueurs dont les cotisations sociales ne sont pas déclarées et qui, rapidement, se retrouvent chômeurs. Je l’ai dit tantôt, il faut arriver à définir de nouveaux critères objectifs et identifier les clubs qui ont les capacités financières suffisantes et organiser un championnat professionnel, sans tricher. Ce qu’on voit aujourd’hui est ahurissant. Il suffit d’être premier de la National et tout de suite on commence à rêver de la ligue 1. Mais pour aller où? Un club qui n’a même pas de quoi assurer le transport se met à rêver. Fondamentalement, on est en train de tricher avec le football.
Pourtant la Fédération revendique un très bon bilan…
(Il se met à éclater de rires). Continuez votre question…
Mais c’est la question. Comment appréciez-vous le bilan de la Fédération ?
Qu’est-ce qu’ils ont gagné ?
Ils revendiquent les résultats de la petite catégorie…
Qu’est-ce que la petite catégorie a gagné? A la limite l’équipe fédérale dont vous parlez est logée dans la même enseigne que les autres Fédérations. Moi je réflé- chis en termes de trophées et, à ce niveau, le Sénégal n’a rien gagné. Que ça soit en club ou en sélection. Je crois qu’il faut arrêter de se leurrer.
Augustin soutient que le football sénégalais est proche de son but. Quel est votre avis ?
Quel but?
C’est inscrit dans sa profession de foi…
Encore une fois, (il éclate de rires). Si c’est lui que l’a dit, il faut lui poser la question. Vous savez, Augustin Senghor est mon jeune frère (il réfléchit avant de lancer une boutade toujours en rigolant), il parle de quel but ? Derrière les 18 mètres, devant les buts, ou sur la ligne médiane? Si c’est de la coupe d’Afrique qu’il parle, est-ce que gagner la coupe d’Afrique dépend de la Fédération? C’est la grande question.
Au sortir de la dernière Can, la question du renforcement du staff technique des Lions a été évoquée. Cautionnez-vous cette assertion ?
Qui est mature dans ce pays? Qui a réussi à gagner un trophée parmi tous les entraineurs qui se sont succédé? Aliou
Cissé peut discuter avec des personnes qu’il pense être en mesure de lui apporter quelque chose, ça c’est son droit
A vous entendre, le renforcement du staff ne s’impose pas ?
Par qui? Tous ceux qui sont là. Qu’est- ce qu’ils ont gagné au point d’être désigné ?
Le Cameroun l’a fait avec Hugo Broos. N’est-ce pas une question de compétence ?
Qui est mieux placé que le Directeur technique national ? Pourquoi aller chercher ailleurs alors que lui, travaille aux cotés de l’entraîneur. On le voit constamment aux entrainements et dans les coulisses. Si conseiller Aliou Cissé est dans ses compétences, est-ce qu’il le fait ? Si oui, sous quelle forme? A la limite, sa mission fondamentale c’est de gérer le plan de développement de notre football sur au moins 4 ans. S’il lui arrive de conseiller le coach, c’est bien. Mais le constat est qu’il est omniprésent au niveau de l’équipe nationale. En plus d’avoir le DTN à ses côtés, Aliou Cissé dispose de son propre staff. La responsabilité de la gestion de l’équipe nationale incombe à Aliou Cissé. S’il gagne on applaudit, s’il ne gagne pas, on va considérer qu’il n’a pas bien travaillé.
Quel est votre sentiment personnel ?
Tu veux que je te donne la réponse de Macky Sall? Nous sommes 14 millions de sénégalais, donc 14 millions d’entraineurs. Chacun a sa propre lecture mais, est-ce que c’est la bonne lecture? Le football a cela de singulier, il y a des aspects scientifiques, mais tout n’est pas science. Le football a ses propres aléas. Je ne suis pas là pour défendre Aliou Cissé ou pour jeter une pierre dans son jardin. Le fait est que je juge un entraineur sur ses résultats, pas sur les faits de jeu. Le métier d’entraineur est difficile. Regardez contre le Burkina, Aliou Cissé s’est dit satisfait du jeu et de la prestation des lions, mais c’est sa propre lecture. Personnellement, je considère que les autres qui l’ont devancé n’ont rien gagné. S’il gagne c’est bien s’il ne gagne pas, on le remplace et on met un autre à sa place.
Votre dernier mot?
Que la paix règne au sénégal.
FIN






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