C'est un peu une "PC pride" que quatre maires communistes de la Seine-Saint-Denis ont voulu afficher, jeudi 13 décembre. En lançant leur association "Rouge Banlieue" sur un bateau-bus à quelques encablures du parc du Millénaire d'Aubervilliers, les maires de Tremblay, de Saint-Denis, de Sevran et d'Aubervilliers entendaient affirmer leur fierté d'être des élus communistes de banlieue. Et ainsi "clouer le bec à ceux à droite comme au PS qui veulent faire croire qu'on fait des ghettos".

La référence au célèbre rouge à lèvres comme au film de Vera Belmont Rouge baiser sur les amours d'une jeune communiste dans les années 1950 n'est pas fortuite. Ces maires revendiquent leur "marque de fabrique" : des villes où la population est en "grande difficulté" - 25 % de revenus en dessous de la moyenne, a rappelé Stéphane Gatignon, maire de Sevran - mais aussi où "on crée".

Sept cents entreprises lancées chaque année, la moitié des studios de cinéma regroupés sur le département, des théâtres nationaux, un pôle universitaire important... "Le 93, c'est aussi la modernité", a énuméré Pascal Beaudet, maire d'Aubervilliers. "Nous sommes fatigués d'entendre les poncifs sur nos banlieues", assurait François Asensi, maire de Tremblay. "Arrêtez de mépriser les pauvres ou de pleurer sur eux", a lancé l'ancien ministre Jack Ralite, persuadé que les habitants sont fiers de voter PCF.

Le message était autant une réponse au député UMP Patrick Devedjian qui assurait en juin que "les communistes ont ancré les gens dans la misère", qu'un coup de gueule contre le PS, qui justifie les primaires à gauche par la nécessité de faire passer la main à des équipes "ringardes". Samedi 15, le conseil national du PS doit décider des villes où il lancera des primaires face aux communistes. Cinq communes sont dans la ligne de mire : Pierrefitte, La Courneuve, Montreuil (suspens jusqu' a samedi), Bagnolet et Aubervilliers mais aussi à Vitry (Val de Marne), Vaulx-en-Velin (Rhône), Denain (Nord), Gardanne (Bouches du Rhône) etc.

Les élus communistes dirigent encore 36 villes de plus de 20 000 habitants. Avec 806 maires, 256 conseillers généraux et 12 000 conseillers municipaux, le Parti Communiste conserve des atouts