La signature d'un pacte englobant 23 pays de l'Union européenne relance une "coopération" militaire, pour le développement d'armements ou le lancement d'opérations extérieures. Ce qui est vécu comme "un moment historique" n'est autre que le retour de la Communauté européenne de défense et d'un alignement confirmé sur les objectifs bellicistes imposés par l'OTAN.

"Nous vivons un moment historique pour la défense européenne", a commenté la diplomate en chef de l'Union, Federica Mogherini, à l'issue de la signature par les ministres de 23 États membres de l'UE d'un document où sont listés 20 "engagements" jetant les bases de leur "coopération structurée permanente" (CSP). Cette dernière estime que ce nouvel outil va "permettre de développer davantage nos capacités militaires pour renforcer notre autonomie stratégique".

Il incombera aux chefs d'État et de gouvernement de l'UE de l'entériner officiellement lors du Conseil européen du mois prochain.

"C'est un jalon important en terme de structuration de l'Europe de la Défense. C'est, je crois, un très grand succès mais ce n'est qu'une étape", a souligné la ministre française des Armées, Florence Parly, en marge d'un Forum à Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. "Ce que la France appelle de ses voeux, c'est pouvoir développer une structure stratégique commune entre des États qui auraient toutes les aptitudes pour intervenir dans des conditions de déclenchement extrêmement rapides. La coopération structurée permanente est un jalon qui nous rapproche de cette ambition", a-t-elle ajouté.

Seuls quatre États membres ont choisi de rester hors du pacte : le Danemark, l'Irlande, Malte et le Portugal.

Pour le PCF : "Non à l’Euro-militarisme, les peuples européens méritent une paix juste et durable"

La Commission européenne s'est félicitée, hier 13 novembre, que 23 pays de l’Union européenne, dont la France, aient lancé officiellement la mise en place de forces opérationnelles européennes, dans le cadre des « dispositions des Traités existant » comme le Souligne Jean-Claude Junker, c'est à dire en ligne avec l'OTAN. Cette annonce, de même que l’établissement d’un fond européen de défense, c'est la relance d'une logique de guerre à l’échelle de l’UE.

Alors que les besoins humains et écologiques doivent engager l'Europe dans la construction d'une paix mondiale, l'Euro-militarisme et les ambitions impérialistes sont archaïques et dangereuses.

Le PCF s'oppose vigoureusement à l'implication de notre pays dans cette coopération, et l’arrêt du projet. Il réitère son appel à une large conférence de paix et de sécurité incluant tous les États européens membres ou non de l’UE. Il souligne enfin le besoin de développer une réelle politique de paix et de sécurité à l’échelle du globe, en rupture avec les politiques interventionnistes et déstabilisatrices menées ces dernières années par les grandes puissances, dont la France, ayant entraîné des résultats calamiteux pour les peuples du monde.