Thierry Mandon, ancien député de l'Essonne et secrétaire d’État chargé de la réforme de l’État et de la simplification a été nommé ce mercredi 17 juin secrétaire d’État à l'Enseignement supérieur et à la recherche, en remplacement de Geneviève Fioraso (partie depuis mars pour raisons de santé).

Alors que le nouveau secrétaire d'État prend ses fonctions, l'enseignement supérieur connaît une crise profonde : délabrement des universités, manque de personnel, fermeture de filières, ponction de 100 millions d'euros sur les fonds de roulement des universités, Crédit Impôt Recherche inefficace et toxique, etc... L'austérité tue à petit feu l'enseignement supérieur, alors que Hollande affirmait faire de la jeunesse et de l'éducation ses priorités.

Malgré les dégâts de ses prédécesseurs (Pécresse, Fioraso, Hamon) et leurs mesures libérales, les étudiant-e-s veulent toujours mener leurs études dans de bonnes conditions et réussir leur avenir. Si Mandon a affirmé ces dernières semaines qu'il ne succéderait à Fioraso qu'à la condition d'un budget garanti et sans baisses pour l'enseignement supérieur, selon l’Élysée il s'agit d'un simple « ajustement technique » qui ne changera pas la politique suivie. Et lorsque l'ancienne ministe de droite Pécresse salue sa nomination il y a en effet de quoi être inquiet.

Quoi qu'il en soit, un changement de ministre ne change par les attentes des étudiant-e-s. Il est temps pour le gouvernement et son nouveau secrétaire d’État d'entendre nos priorités :

- Au lieu d'alimenter les grands groupes financiers avec le Crédit Impôt Recherche et alors qu'une quarantaine d'établissements sont au bord de la faillite, il est temps de procéder au réengagement budgétaire public dans les universités, instituts et écoles de France.

- Alors que les jeunes femmes, aujourd'hui majoritaires dans le milieu étudiant sont régulièrement confrontées au sexisme et aux contraintes de toutes sortes dans leurs parcours académiques, il est urgent de lancer un grand plan pour l'égalité femmes-hommes dans l'enseignement supérieur.

- Enfin, au lieu de proposer une réforme des bourses et la charité aux étudiantes et aux étudiants qui travaillent toute l'année pour construire un projet professionnel et contribuer au développement scientifique et productif du pays, mettons en place un salaire étudiant pour tous, financé par des cotisations sociales. Ce revenu permettrait notamment d'enrayer les jobs étudiants, première cause d'échec dans les études.

S'il veut faire œuvre de bon sens, M. Mandon devrait faire siennes ces trois priorités pour les années à venir. Pour ce qui concerne les Etudiants communistes, engagés depuis des années aux côtés de nos camarades d'amphi et de cité-U, nous nous mobiliserons dès la rentrée pour obtenir ces avancées nécessaires au progrès social.