Les résultats des élections législatives montrent, d’une part, le mécontentement et la colère justifiés parmi de larges sections de la classe ouvrière face aux politiques antipopulaires menées par les ministères successifs ces dernières années. Mais d'un autre côté, les résultats montrent qu'il existe encore de nombreuses illusions sur les partis qui se présentent de diverses manières comme une « alternative » tout en servant essentiellement la même politique. Cela est également vrai du PVV (Parti pour la Liberté), parti d'extrême droite, qui s'est imposé comme le plus grand parti et poursuit la même politique qui a détruit le niveau de vie de la population ces dernières années. Non seulement ces partis ne peuvent offrir aucune alternative, mais ils constituent également une force politique dangereuse, raciste et antidémocratique. La seule force qui peut réellement arrêter le déclin, garantir les moyens de subsistance et imposer des améliorations est la classe ouvrière. Il est temps que la classe ouvrière s’organise contre la politique du capital ! Il est désormais temps de renforcer davantage le NCPN !

Les élections se sont déroulées dans un contexte de contradictions croissantes du capitalisme. Les problèmes s’accumulent pour la population néerlandaise. Parallèlement, les conflits se multiplient au niveau international, par exemple avec la guerre impérialiste en Ukraine et l’agression de l’État israélien contre le peuple palestinien. Dans ce contexte, les résultats des élections montrent une série de tendances :

1. Tout d’abord, un mécontentement populaire généralisé. Les gens raz-le-bol avec les attaques contre les revenus, les services publics et les droits. Cela s’est notamment manifesté par la forte baisse des voix pour les anciens partis au pouvoir.

2. Une méfiance légitime à l'égard de la politique bourgeoise en général parmi une grande partie de la population, qui ne voit pas non plus d'opposition à la Chambre basse qui puisse représenter ses intérêts. Cela s’est notamment manifesté par le fait que près d’un quart des personnes ayant le droit de vote ont choisi de ne pas exercer leur droit de vote.

3. Le PVV d’extrême droite est devenu le parti le plus important, reflétant une tendance réactionnaire plus générale qui a été perceptible en politique ces dernières années.

Le PVV a utilisé des méthodes éprouvées. Par exemple, il a formulé des revendications qui répondaient ostensiblement aux intérêts de la population en matière de logement, de revenus, de soins de santé, de sécurité sociale, etc. – des demandes auxquelles le PVV ne parviendrait pas à répondre, même avec une majorité absolue. De manière caractéristique, le PVV s'est présenté sur un ton plus « modéré » – bien que cela semble en partie dû aux positions du FvD (Forum pour la Démocratie) – et Wilders a exprimé l'ambition d'être un « Premier ministre pour tous les Néerlandais ». Cependant, de telles déclarations ne peuvent masquer le caractère réactionnaire intact du PVV. Le PVV reste un bastion d’opinions fascistes et de discrimination contre les réfugiés, les migrants, les minorités religieuses et ethniques, les personnes LGBT et autres. La grande réussite du PVV est une victoire pour le grand capital. Il convertit le mécontentement à l'égard du « système » d'une manière qui maintient le capitaliste hors de danger et alimente les divisions au sein de la classe ouvrière.

Par conséquent, les travailleurs ne doivent pas se faire d'illusions sur le caractère du PVV : derrière la rhétorique « anti-establishment », Wilders cache le fait que son parti sert les intérêts du grand capital tout autant que les autres partis bourgeois. La classe ouvrière ne doit pas se laisser diviser et doit mettre un terme à la normalisation de la discrimination et du racisme. Ensemble, nous sommes forts contre la classe capitaliste qui s’enrichit sur le dos de la classe ouvrière !

4. Plus généralement, les résultats des élections montrent que les gens ont de fausses attentes à l'égard de partis qui se présentent de diverses manières comme « anti-establishment », alors qu'en réalité, ils en font partie et servent les intérêts du capital. Cela s'applique au PVV, mais aussi, par exemple, avec l'histoire de Pieter Omtzigt sur une « nouvelle culture de gouvernance » du NSC (Nouveau Contrat Social), qui, après avoir perdu les élections à la direction au sein du CDA (Appel démocratique chrétien), a fondé un nouveau parti avec la fraction qu'il représentait au sein du CDA, ou, par exemple, le BBB (Mouvement Paysan-Citoyen) qui est né comme porte-parole d'une section du secteur principalement agricole qui ne se sentait plus représentée à travers le CDA.

5. Les différents partis prétendant être « de gauche » ou « progressistes » n'ont pas réussi, ces dernières années, à s'opposer de manière significative à la politique antipopulaire. Cela s’est également manifesté dans les résultats électoraux de ces partis.

GroenLinks-PvdA (GreenLeft – Parti travailliste), ainsi que le PvdD (Parti pour les Animaux), sont devenus les plus grands défenseurs de la politique antipopulaire promue par l'UE sous couvert de « transition verte ». Ces politiques n'ont rien à voir avec la protection de l'environnement, mais visent à soutenir financièrement massivement des investissements prétendument « verts » par le capital (qui ne s'avère souvent pas si vert du tout) financés par des taxes et prélèvements « verts » payé par la classe ouvrière. Ceux qui pensent de gauche ou progressistes, ou qui se soucient à juste titre de la dégradation à grande échelle de l’environnement et du climat, n’ont rien à attendre de ces forces politiques qui veulent préserver la cause des problèmes, à savoir le capitalisme.

D'autres partis sociaux-démocrates, dont le SP (Parti Socialiste), se sont récemment présentés comme plus « radicaux » avec des cris tels que « changement de système » et « anticapitalisme ». Mais derrière cette façade radicale se cache une ligne politique complètement réformiste dont le but est précisément de préserver ce système, ce qui s'est également manifesté dans la campagne électorale et dans les appels à faire partie d'un futur gouvernement du capital.

6. En général, il existe une tendance réactionnaire en politique. Cette tendance est visible depuis un certain temps et se manifeste de nombreuses manières. Par exemple, dans la prolifération des partis fascistes. Mais cette tendance englobe tout le spectre politique bourgeois, non seulement l'extrême droite, mais aussi les partis libéraux, chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates (y compris les partis dits de « gauche » ou « verts »). Tous les partis politiques bourgeois jouent leur rôle dans l’acceptation idéologique et politique d’un déclin constant, canalisant le mécontentement vers des voies inoffensives pour le système. Dans ce processus, toutes les forces politiques bourgeoises ont tendance à adopter des positions plus réactionnaires, mettant sous pression les services publics, les droits politiques, les droits syndicaux et les droits de diverses minorités.

7. Beaucoup de gens s’inquiètent, à juste titre, de cette tendance réactionnaire de la politique et du fait qu’un parti d’extrême droite soit devenu le plus important (d’ailleurs, ce n’est pas la première fois dans l’histoire récente). Immédiatement après les résultats des élections, la population est descendue dans la rue pour exprimer ses inquiétudes légitimes.

De manière très hypocrite, la Gauche Verte-PvdA a tenté de résumer ce sentiment et a organisé des manifestations en réponse au résultat des élections sous le slogan « nous ne laisserons personne être abandonné » ! Les politiques antipopulaires que la Gauche Verte-PvdA soutiennent depuis des décennies, tant aux Pays-Bas et au niveau européen, ont « abandonné » des millions de personnes et détruit leurs revenus et leurs droits, tout en alimentant la dangereuse propagande de l'extrême droite selon laquelle il existerait une « élite de gauche ». La complicité du PvdA (Parti travailliste) dans la baisse massive du niveau de vie ces dernières années, ainsi que l'incapacité des autres partis présentés comme "de gauche" à agir comme force d'opposition et à regrouper le mouvement ouvrier. parce qu'ils sont complètement orientés vers le capitalisme malgré des slogans radicaux, a déroulé le tapis rouge aux partis réactionnaires et fascistes.

Objectivement, il existe une base pour former un gouvernement avec le résultat actuel des élections. Le capital a intérêt à former un gouvernement stable qui puisse poursuivre sa politique anti-populaire dans la période à venir. Ceci compte tenu également des nuages ​​sombres qui pèsent sur l’économie et des mesures préparées pour répercuter les coûts de la stagnation économique, voire de la crise, sur la classe ouvrière. Ce qui est important pour le capital, c’est que ce gouvernement soit capable d’amortir le mécontentement populaire. C'est aussi pour cela que ces élections ont eu lieu et que ces grandes « chaises musicales » ont eu lieu à La Haye, avec de nouveaux visages et des partis mieux à même de vendre les mêmes politiques antipopulaires à la population. Dans le même temps, il existe également de réelles contradictions entre les intérêts des différents groupes capitalistes. En fin de compte, ce sont les intérêts de la classe dirigeante qui détermineront la manière dont se déroulera la formation d’un nouveau gouvernement.

Dans l'ensemble, les résultats des élections montrent un rapport de forces très négatif. La politique nationale est encore entièrement dominée par des partis qui servent les intérêts du grand capital d’une manière ou d’une autre. Avant tout, le résultat des élections montre également la nécessité de renforcer le NCPN. Le manque de représentants communiste du peuple au niveau national constitue une lacune majeure. Seuls les représentants communistes du peuple peuvent dénoncer la politique bourgeoise, s'opposer de manière cohérente à tout déclin et exercer des pressions pour imposer des améliorations. Seuls les communistes peuvent le faire, précisément parce que leur objectif n’est pas de gérer ce système, mais de le renverser.

Le NCPN a décidé de ne pas participer à ces élections, principalement en raison d'obstacles financiers, mais aussi d'autres obstacles organisationnels. Le parti n’a également donné aucun conseil de vote. L’espoir d’un avenir meilleur réside entièrement dans le renforcement du mouvement syndical. C’est à cela que le NCPN consacre toutes ses forces. La croissance du parti se poursuit. Nous le voyons dans le parti, mais aussi dans le mouvement où le parti est de plus en plus présent parmi ceux qui défendent les intérêts de la classe ouvrière. La croissance du parti crée également les conditions lui permettant de participer aux élections futures. En tant que parti communiste et avant-garde du mouvement ouvrier, le NCPN est le seul parti capable de défendre de manière cohérente les intérêts de la classe ouvrière.

Notre message est clair : la lutte est le seul chemin ! Aucun homme politique ou parti politique ne résoudra les problèmes de la classe ouvrière. Seule la classe ouvrière elle-même, avec le Parti communiste en première ligne, peut gagner la lutte pour un avenir meilleur. Il est temps que les communistes se fassent entendre ! C'est l'heure du NCPN ! Rejoignez nos rangs !