L’échec du projet constitutionnel défendu par Hugo Chavez au référendum du dimanche 2 décembre alimente la campagne politique et médiatique contre le processus révolutionnaire vénézuélien et tout ce qu’il représente pour les progressistes du monde entier. La France est loin d’être épargnée par ce déchaînement. La désinformation règne. (traduction PCF Paris 15)
Nous avons perdu une bataille contre l’impérialisme, pas la guerre. Oscar Figuera paraphrase Le Che : « on apprend plus des défaites que des victoires ». Le secrétaire général du Parti communiste vénézuélien a repris cette expression à l’occasion de sa conférence de presse hebdomadaire faisant une première analyse des résultats du référendum de dimanche sur la réforme constitutionnelle proposée par le Président de la République, Hugo Chavez.
Figueira a estimé que les résultats et les événements que vient de vivre le peuple vénézuélien sont riches d’enseignements pour le renforcement du processus révolutionnaire. Il a expliqué que « ce que nous avons vécu hier constitue un nouvel épisode de la lutte des classes, de l’intense bataille idéologique qui se joue dans notre pays pour sa transformation, l’avancée de la révolution et l’intérêt de notre peuple ». Il a ajouté : « une bataille a été perdue mais non la guerre contre l’impérialisme ».
Le PCV souligne que cette période électorale est la démonstration claire de l’affrontement entre les conceptions différentes du pays qui traversent la société vénézuélienne. «C’est ce qui était en jeu hier».
D’un côté, l’oligarchie nationale s’est livrée à la manipulation, au mensonge, usant des media de masse à sa disposition dans l’objectif de maintenir son régime d’exploitation capitaliste. « Dans une offensive sans pitié, qui a ressorti les vieilles peurs ancestrales, les préjugés historiques » a insisté le dirigeant politique.
Il a ajouté : « une proposition visant à approfondir la démocratie, à impliquer encore davantage le peuple à la transformation de l’Etat, porteuse d’une nouvelle organisation du territoire, destinée à élever la qualité de vie de la population s’est trouvée confrontée à toute une campagne sur la prétendue menace sur la propriété, sur la famille et sur la religion, trois valeurs ancestrales de la société capitalistes ».
Un sujet de satisfaction pour le Parti communiste vénézuélien réside dans le fait que la moitié des votants d’hier se sont prononcés pour l’avancée du socialisme avec une profonde conscience des choses. « Malgré le résultat du référendum, nous avons fait un saut qualitatif énorme dans la conscience populaire. Il ne faut pas sous-estimer que plus de 4 millions de Vénézuéliens et de Vénézuéliennes ont opté pour le socialisme, malgré la campagne médiatique infernale » a déclaré Oscar Figueira. Ce niveau de conscience collective n’existait pas, il y a 8 ans, a-t-il rappelé.
Les 3 millions d’abstentionnistes supplémentaires par rapport à 2006 [élection présidentielle] « font toujours confiance à Chavez » analyse le PCV. Car ils n’ont pas voté contre lui mais « n’ont pas été convaincus par la réforme constitutionnelle et ont été neutralisés par la peur ».
Le PCV, dans le cadre d’une première réflexion, tire plusieurs enseignements du vote : l’approfondissement de la bataille idéologique doit être dirigé afin de briser les peurs historiques. « Nous communistes, nous nous y efforçons », a-t-il dit ajoutant : « nous devons balayer les slogans primaires et porter la bataille idéologique au cœur de notre peuple ».
Autre enseignement pour les communistes vénézuéliens : « dans tout processus révolutionnaire, l’existence d’un instrument politique révolutionnaire et d’une direction collective unifiée pour conduire la révolution est nécessaire et irremplaçable. » Le PCV va continuer à travailler dans ce sens. « L’histoire montre en effet que face à l’armée des classes dominantes, la construction de l’instrument politique de la révolution est nécessaire et indispensable » a insisté son secrétaire général, Oscar Figueira.
Troisième enseignement de l’événement électoral : l’opposition a fini par reconnaître et entériner la constitution de la République bolivarienne du Venezuela. « C’est un progrès, après qu’ils l’ont combattue en 1999 et dans les années suivantes. L’opposition doit maintenant reconnaître que cette constitution est la plus progressiste du monde ».
Mais le PCV met en garde : cet argument défensif ne doit pas se retourner en prétexte pour nier les avancées et l’approfondissement que contient la réforme. A la suite des propos de Baduel [ex-ministre de Chavez qui a appelé à voter pour le non], on parle de nouvelle assemblée constituante. « Nous restons perplexes devant ceux qui ont défendu la constitution de 1999, qui l’ont acceptée comme projet pour le pays mais qui maintenant ne la servent pas ». Et le secrétaire général d’avertir : « il apparaît que certains tentent de lancer le mot d’ordre d’entretenir un climat de déstabilisation ».